Les liquidations continuent de baisser dans l’hôtellerie et d’augmenter dans la restauration rapide

Avec 1489 décisions judiciaires enregistrées cet été, dont 71 % de liquidations, la branche retrouve un niveau de sinistres un peu supérieur à celui d’avant-crise (1413). La hausse de 21 % de ses défaillances provient surtout de la restauration rapide qui signe un record de 532 défauts (+28 %). Les débits de boissons enregistrent également une dégradation (234, +30 %) mais demeurent sous leur niveau de 2019. Tout comme la restauration à table, qui limite le dérapage à 12,5 % (625). L’Hébergement se distingue avec un recul de 13 % de ses défaillances (48).

Avec 1489 décisions judiciaires enregistrées cet été, dont 71 % de liquidations, la branche retrouve un niveau de sinistres un peu supérieur à celui d'avant-crise (1413). La hausse de 21 % de ses défaillances provient surtout de la restauration rapide qui signe un record de 532 défauts (+28 %). Les débits de boissons enregistrent également une dégradation (234, +30 %) mais demeurent sous leur niveau de 2019. Tout comme la restauration à table, qui limite le dérapage à 12,5 % (625). L'Hébergement se distingue avec un recul de 13 % de ses défaillances (48).

La fragilité financière du secteur est patente. En particulier dans les établissements de restauration rapide de création récente. Ce qui explique un taux de défaillances plus élevé que dans les autres secteurs. Tribunal de commerce. Photo : Brimeux - Adobe Stock.

Aucun doute ! Nous assistons bien à une recrudescence des défaillances dans la branche Hébergement Restauration, considérée globalement. Altares date son apparition du quatrième trimestre 2021 pour l’Hébergement. Et du premier trimestre 2022 pour la Restauration, débits de boissons inclus.

Mais cette poussée ne touche plus désormais tous les secteurs de la branche. L’Hébergement, et singulièrement l’hôtellerie, est devenu le premier à avoir enrayé cette hausse au cours de l’été 2023. Les Tribunaux n’ont prononcé que 48 défaillances entre juillet et septembre (36 touchant des hôtels, dont 30 liquidations). Ils en avaient prononcé 55 à l’été 2022 dont 35 liquidations. Jamais depuis 2017, ces défauts n’y avaient été aussi rares. Au quatrième trimestre de cette année-là, ils culminaient à 208 dont 188 concernaient des hôtels.

Une spirale de défaillances restée limitée dans l’Hébergement

Certes, durant sept trimestres consécutifs (4T2021 à 2T2023), le nombre de défauts financiers a progressé dans l’Hébergement, en comparant un trimestre N avec un trimestre N-1. Mais, pour autant, malgré la crise traversé par le secteur en 2020 et partiellement en 2021, leur volume de défaillances n’a jamais renoué avec les niveaux antérieurs d’avant Covid. Seul le pic du 1er trimestre 2023 (122) n’avait qu’approcher celui du 4ème trimestre 2018 (128).

Qu’en sera-t-il pour la Restauration ? Il faudra attendre le quatrième trimestre 2023, fréquemment haussier, pour se prononcer. Mais l’on observe une décroissance partielle de ses défaillances depuis le premier trimestre 2023. Elles sont passée de 1669, dont 1260 liquidations judiciaires, au premier trimestre, à 1477 dont 1068 liquidations)au deuxième, et 1207 dont 865 liquidations au troisième trimestre.

Prématuré de se prononcer sur la tendance à venir en Restauration

Il faut toutefois rester prudent sur cette première tendance 2023. Sachant que, traditionnellement, les Tribunaux de commerce sont moins saisis au cours de l’été. Les comparaisons les plus probantes doivent s’effectuer par année.

Si Altares constatait dans la Restauration une baisse des défaillances au quatrième trimestre 2023 par rapport à la même période sur 2022, on pourrait alors conclure que le secteur a commencé à assainir sa situation financière. En particulier, c’est une hypothèse, pour la restauration à table. En effet, le rythme de progression de ses défauts a significativement diminué aux premier et deuxième trimestres 2023.

Les décisions prononcées par les tribunaux au 3 ème trimestre 2023

Sauv. : procédures de sauvergardes
RJ : redressements judiciaires
LJ : liquidations judiciaires
Lecture :  Au 3 ème trimestre 2023, les défaillances d’entreprises ont augmenté de 20,8% dans la branche par rapport au 3 T 2022.  Elles ont augmenté de 20,9 % dans la Restauration. Et de 30 % dans les Débits de boissons. Elles baissent de 12,7 % dans l’Hébergement.
Source du tableau : Altares Défaillances CHR 2023T3 – retraitement HR-infos

Thierry Millon, directeur des études Altares

« Pour le troisième été consécutif, l’hôtellerie tient le niveau de défauts sous la barre des quarante procédures, significativement sous les valeurs d’avant covid.

La restauration traditionnelle et les débits de boisson approchent leurs valeurs de l’été 2019. Mais la restauration de type rapide se situe à des sommets historiques.

L’ensemble des défauts du CHR concentrent 5,5% de PME (8,2% sur l’ensemble des activités France). 71% des procédures sont des liquidations judicaires directes (idem ensemble des activités). »

Détail des défaillances par secteur, par comparaison trimestrielle

Code couleur : les pourcentages en vert désignent des reculs du nombre de défaillances ; les pourcentages en rouge désignent des augmentations.

Lecture :  Au troisième trimestre 2023, les défaillances d’hôtels ont baissé de 14,3 % par rapport au 3 T 2022.  Elles étaient en hausse de 24,6 % dans la Restauration rapide. Elles ont progressé de 35,3 % chez les Traiteurs.

Source des deux tableaux : Altares Défaillances CHR 2023T3 – retraitement HR-infos

Des données réputées fiables et exhaustives provenant des sources judiciaires

Altares comptabilise l’ensemble des entités légales disposant d’un numéro Siren. A savoir entreprises individuelles, professions libérales, sociétés et associations. Elle comptabilise également celles ayant fait l’objet d’un jugement d’ouverture de procédure prononcé par un Tribunal de Commerce ou de Grande Instance.

Altares collecte par ailleurs l’ensemble des jugements auprès des greffes de ces Tribunaux. L’entreprise est également licenciée officiel du B.O.D.A.C.C.

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