OKKO HOTELS, seule marque hôtelière enregistrée comme société à mission, a rendu public son premier bilan d'étape. Une étape importante dans l'engagement de ce groupe (14 hôtels urbains 4*) pour un développement responsable et durable, cohérent avec sa « raison d'être » et ses objectifs à long terme. Les actions concrètes qui sont décrites dans le rapport et les preuves de leur réalisation ont été examinées et validées par le comité de mission, constitué de parties prenantes et de membres externes à l'entreprise, et par un auditeur spécialisé et accrédité, la société Aupéam.
Trois questions à Solenne Ojea-Devys, directrice générale du groupe OKKO HOTELS
Quels sont les principaux enseignements, environnementaux et managériaux en particulier,
que vous retirez de cette première année de société à mission ?
« D’un point de vue environnemental, la société à mission en donnant un cadre d’action précis, me redonne espoir dans la capacité des dirigeants à s’impliquer concrètement dans une démarche de progrès. Rédiger son rapport de mission, c’est lister ce que nous avons accompli et ce que nous en sommes en train de construire, cela nous met dans une logique d’action, j’ai moins l’impression de subir l’environnement complexe dans lequel nous vivons.
D’un point de vue managérial, je suis très fière de la quantité de travail et de l’engagement fourni par les collaborateurs pour atteindre nos objectifs de mission. Nous devons désormais relever le défi de faire vivre cette démarche à l’ensemble des 300 collaborateurs de l’entreprise, pour que chacun relie les actions d’Okko Hotels à son projet de sens. »
En terme économique et financier, la mise en oeuvre de votre feuille de route et des actions engagées a-t-elle eu des impacts ? Et de quel ordre ? Des surcoûts de lancement ? Mais aussi des économies ?
« La plupart des actions génèrent un coût, peu engendrent des économies, les dernières mobilisent le temps des équipes. Dans l’ensemble, cela nécessite un engagement financier. Mais à mon sens, un bon dirigeant ne peut pas piloter sa boîte que par un tableau excel.
De ces actions naissent des externalités positives indéniables, comme l’impact sur l’image de marque et sur la marque employeur notamment. D’autre part, au vu des défis climatiques et sociaux auxquels font face notre industrie, il me semble qu’anticiper ces sujets, se donner le temps d’y réfléchir, de prendre les bonnes décisions, de tester des actions est le meilleur moyen de renforcer la robustesse de notre entreprise et donc sa pérennité. »
Communiquez-vous vers vos clients vos engagements de société à mission ? Qu’en pensent-ils ?
« Les grandes entreprises avec lesquelles nous travaillons, les fameux « clients corporate », sont désormais très demandeurs d’éléments attestants de notre démarche RSE. En cela, la société à mission est vue de façon positive et très crédible car elle est perçue comme une démarche très exigeante, qui nécessite de soumettre les preuves de ses actions à un organisme de gouvernance spécifique, le comité de mission, et à un auditeur externe indépendant. C’est l’anti green et social washing.
Le fait que nous soyons à date la seule marque hôtelière à avoir obtenu ce statut joue en notre faveur. Auprès de nos clients individuels, nous avons peu communiqué, car nous attendions d’avoir des éléments très concrets, pour ne pas uniquement communiquer sur une méthodologie mais sur des résultats. C’est désormais chose faite, cela va nous permettre d’étendre notre communication dans les mois qui viennnent. »
Les objectifs et actions sur la feuille de route 2024 – 2025 d’OKKO HOTELS
« #1 – Prendre soin de nos hôtes comme de nos équipes en créant des lieux de vie généreux, attentifs au bien-être de chacun et écologiquement sobres »
Ce qui a été mis en place
- Création d’un parcours de formation en management, RH et finance pour nos directeurs et adjoints
- Mise en place d’un onboarding et offboarding collaborateur (*)
- Création d’une politique parentalité accessible à tous, avec le maintien des salaires à 100% pour le parent concerné.
- Création pour nos clients d’un lit alliant bien-être et éco-conception
(*) onboarding et offboarding : cela signifie, à travers des actions concrètes, porter la plus grande attention à l’acceuil et au départ d’un collaborateur, avec le même soin que pour un hôte
« #2 – Respecter nos territoires d’implantation et l’authenticité d’expérience et de produits qu’ils proposent, tout en contribuant au dynamisme économique local »
Ce qui a été mis en place
- Favoriser le vrac et le local dans notre offre de boissons et de nourriture
- Mise en place d’un partenariat solidaire « un hôtel pour mes parents » avec la fondation Comyces, qui accompagne les familles touchées par les cancers pédiatriques
- OKKO HOTELS s’engage à offrir 250 nuits par an aux parents d’enfants hospitalisés à l’hôpital Fondation Adolphe de Rothschild, situé à proximité d’OKKO HOTELS Paris Gare de l’Est
« #3 – Choisir constamment avec nos partenaires et fournisseurs les solutions les plus vertueuses possibles »
Ce qui a été mis en place
- Définition de notre politique d’achat pour les matériaux et équipements afin d’améliorer l’impact de nos constructions et rénovations
« #4 – Inciter chacun à adopter un mode de vie à impact environnemental le plus neutre possible, progressivement positif »
Ce qui a été mis en place
- Aide à la mobilité douce pour tous les collaborateurs, afin de favoriser un mode de déplacement plus durable
- Démarche invitant les clients à adopter les écogestes, notamment renoncer à faire nettoyer sa chambre et changer ses draps. OKKO HOTELS effectue un don de 2€ à la fondation Abbé Pierre pour chaque renoncement effectué
- Obtention du label clef verte pour l’établissement de Grenoble en 2024
- Formation de 100% des collaborateurs aux enjeux climatiques au travers de l’atelier 2 tonnes
- Réalisation d’un bilan carbone de scope 3
- Et constitution d’un plan d’action à 5 ans pour s’inscrire dans une trajectoire zéro carbone
Des fondamentaux soigneusement détaillés
Tous ces objectifs-actions sont décrits et concrétisés dans le premier rapport de mission OKKO HOTELS. Avec pour chacun des étapes clefs et des indicateurs de déploiement, leur durée et leur coût.
Pour ne prendre qu’un exemple, celui du bilan carbone, préalable à toute démarche de réduction des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre). Sa réalisation s’est étalée sur une année et a coûté 13 500 euros. L’évaluation de son impact à partir des émissions de 2022 (émissions directes et indirectes) a permis de favoriser une prise de conscience interne et de bâtir un plan d’action à court et moyen terme. Avec une feuille de route sur cinq ans pour réduire ses émissions.
Il en ressort d’ailleurs ce qui a déjà été observé (lire nos articles sur le bilan CO²de la filière touristique française et sur la démarche d’un hôtel-thalasso sur l’Ile de Ré) : la prépondérance des transports, et en premier lieux ceux des clients, dans les émissions de CO² d’un hébergement touristique.
Dans le cas d’OKKO HOTELS, les déplacements de ses clients ont généré 79 % de ses 20 700 tonnes de CO² émises en 2022. Sans ces déplacements, les émissions du groupe sont de 4 500 t CO², soit 11,4 kg CO² par nuitée. Avec trois principaux postes émetteurs :
– 45% par les locaux (immobilisations, maintenance, production d’énergie) : 1 930 t CO²
– 32% par les intrants (linge, achats alimentaires et non alimentaires) : 1 380 t CO²
– et 13% par les déchets : 575 t CO²
Près de 1 700 sociétés à mission, dont plus d’une trentaine dans l’Hébergement Restauration (*)
Selon l’Observatoire des sociétés à mission, on dénombrerait à ce jour, en France, 1166 sociétés à mission.
Parmi elles, le secteur Hébergement-Restauration en compterait une grosse trentaine. Dont une majorité ayant une activité de restauration (Foodless, Greenco, Delicorner, Le Moulin, Aux Enfants terribles…). Quelques groupes de restauration en font partie. Comme Restoria, première société de restauration collective certifié (lire notre article) et son confrère ANSAMBLE. Ainsi que Big Mamma group (17 restaurants trattorias).
Côté Hébergement, une petite poignée seulement d’établissements. Comme le Babel Belleville devenu fin 2021 le premier hôtel à mission (lire notre article). Enregistrée également, la société des Hôtels Littéraires (pour son établissement de Biarritz, le Jules Verne). Les Aubergistes lyonnais (trois hôtels et deux restaurants). Les Domaines de Fontenille (11 hôtels-domaines haut-de-gamme). Et OKKO HOTELS, première marque hôtelière certifiée société à mission.
Le statut de société à mission a été instauré en 2019 par la loi PACTE, qui a créé le statut sur la France. Le concept est nés aux Etats-Unis dans les années 2010.
Les sociétés à mission sont des sociétés lucratives. Mais elles s’engagent à concilier leurs performances économiques avec l’intérêt général.
Un statut qui convient bien aux entreprises déjà proactives sur les sujets RSE
Si la société à mission atteint ses objectifs sociaux ou environnementaux annuels, au même titre que ses objectifs économiques, elle peut légitimement s’en prévaloir. Avec un bénéficie escompté pour son image de marque et sa marque employeur.
Le statut de société à mission se prête bien à une entreprise déjà sensibilisée aux sujets RSE. Ce qui apparait être le cas d’OKKO HOTELS. Car il permet de mettre à plat et de formaliser des engagements sociaux et environnementaux clairs, à court, moyen et long terme.
La loi Pacte a pour cela prévu un canevas. Définir ses impacts (niveau 1 ). Se donner une « raison d’être » (niveau 2, lire plus bas). Et fixer ses objectifs (niveau 3, lire plus bas). En établissant, en parallèle, une feuille de route pour mesurer concrètement les impacts et les avancées à partir d’indicateurs contributifs.
(*) Mise à jour d’informations parues en juin 2023.