Hébergement et Restauration pèsent 13 % des 118 millions de tonnes de C02 émis par le Tourisme

Une étude de l’Agence de la transition écologique (Ademe) révèle pour la première fois le volume et l’origine des Gaz à Effet de Serre (GES) émis dans le Tourisme. En 2018, le secteur, qui pèse 7,4 % du PIB français, générait 11 % des émissions de CO2 de la France. Le transport, à lui seul, représente 77 % des 118 millions de tonnes émis. Les autres gros émetteurs sont l’Hébergement (7 %), les achats de biens touristiques (7%) et la Restauration (6 %). Analyse détaillée de ces résultats, qui doivent, selon l’Ademe, inciter à accélérer le passage vers un tourisme plus durable.

Une étude de l'Agence de la transition écologique (Ademe) révèle pour la première fois le volume et l'origine des Gaz à Effet de Serre (GES) émis dans le Tourisme. En 2018, le secteur, qui pèse 7,4 % du PIB français, générait 11 % des émissions de CO2 de la France. Le transport, à lui seul, représente 77 % des 118 millions de tonnes émis. Les autres gros émetteurs sont l'Hébergement (7 %), les achats de biens touristiques (7%) et la Restauration (6 %). Analyse détaillée de ces résultats, qui doivent, selon l'Ademe, inciter à accélérer le passage vers un tourisme plus durable.

Le Solar Hotel, 2 étoiles parisien de 34 chambres, serait l'hôtel français le plus faiblement émetteur de C02, si l'on se base sur son étiquette environnementale qui le crédite de 6,16 kg de CO2 par personne et nuitée. La comparaison toutefois est limitée. Seulement 70 hôtels sont, à ce jour, titulaires volontaires de cette étiquette. Les panneaux solaires que l'on aperçoit servent à l'éclairage de la façade du Solar.

Passée inaperçue à sa publication, cette étude est la première à couvrir l’intégralité de la chaîne de valeur de l’industrie touristique. Ses révélations et ses préconisations s’adressent à chaque secteur de la filière. Et aux Hébergeurs et Restaurateurs en particulier. Le rapport cible d’ailleurs clairement les postes sur lesquels ils devront porter prioritairement l’effort de réduction du carbone et d’augmentation de l’efficacité énergétique. Les hébergements s’attèleront à réduire les consommations électriques de leurs bâtiments et à passer aux énergies renouvelables. Quant aux restaurateurs, ils modifieront progressivement la nature et l’origine des ingrédients employés dans les plats.

Le Tourisme, personne ne l’ignore, devient un poids lourd de l’économie française. Mais il devient aussi un émetteur encore plus lourd de gaz à effet de serre (GES). Cette industrie a donc un impact majeur sur le changement climatique. La responsabilité première en revient au Transport. Pour autant, l’Ademe se garde de hiérarchiser les responsabilités. « Chaque acteur doit contribuer à cet effort collectif et multisectoriel »,  insiste son rapport.

.Au total, les émissions du secteur du tourisme en France s’élevaient à 118 millions de tonnes de CO2 équivalent en 2018. Cela correspond aux émissions de GES de 11 millions de Français sur une année entière. La part des émissions du bilan GES émises sur le territoire national (50 millions de tonnes de CO2 équivalent) [2] représente 11% de l’inventaire national d’émissions de GES en France. Le Tourisme, proportionnellement, produit d’avantage de Gaz à Effet de Serre (11 %) qu’il ne crée de richesses (7,4% du PIB).

Le transport aérien sur la sellette

Le Transport produit plus des trois quarts de ces émissions.  77%, soit 91 MtCO2,. dont 68% de transports aller-retour pour se rendre sur le lieu de séjour. A lui seul, le transport aérien pèse 43 % du volume en passager.kilomètre. Cela s’explique par des distances bien plus grandes que pour les autres modes de transports. Et pourtant le transport aérien ne représente que 12% des arrivées de touristes. L’impact en termes d’émissions est encore plus important : l’avion est à l’origine de plus de la moitié des émissions liées au transport pour se rendre (et quitter) le lieu de séjour (53%).

Les visiteurs étrangers sont à l’origine de la majorité (environ 80%) des émissions GES liées au transport origine/destination, et représentent 32% du nombre d’arrivées sur le lieu de séjour. Cela s’explique par une distance parcourue environ 5 fois plus importante que pour un touriste français, ainsi qu’une intensité carbone du transport sept fois plus élevée (465 kgCO2/arrivée[3] versus 63 kgCO2/arrivée).

Enfin, pour les touristes d’affaire, la part du transport dans le poids carbone de leur voyage est deux fois plus importante que le tourisme pour motif personnel, principalement du fait de durées de séjour plus courtes en moyenne.

L’hébergement, les achats de biens et la restauration représentent 20% des émissions totales du secteur touristique. Plus spécifiquement, l’hébergement touristique en France représente 8,5 MtCO2e d’émissions, soit 7 % du bilan des émissions GES du tourisme.

Les chantiers à lancer du côté pour décarboner l’offre de la branche H&R

Le rapport ne se limite pas à identifier les sources des GES émis et à les quantifier. Il préconise les chantiers prioritaires à engager pour décarboner la branche H&R. L’Hébergement doit se pencher avant tout sur la rénovation énergétique de son parc marchand et non marchand. Le double vitrage des ouvrants, s’il est nécessaire, n’est évidemment pas suffisant. Les établissements doivent identifier toutes leurs sources émettrices de Gaz à Effet de Serre. Une démarche de bilan GES (Gaz à Effet de Serre) est pour cela indispensable. En s’aidant d’un cabinet spécialisé, comme Selecta, Utopies, Carbo, Omnegy, etc. Ou en utilisant un logiciel spécialisé.

Ce bilan les conduira probablement à changer leurs énergies de chauffage au profit de solutions plus décarbonées. Ils devront abandonner le fuel, le charbon et le gaz. Au profit de pompes à chaleur, de géothermie et autres énergies renouvelables. Ou d’un Réseau Urbain de Chaleur (RCU) vertueux. En l’occurrence, les RCU alimentés à plus de 50 % par des énergies renouvelables ou de récupération. Sans doute faudra-t-il prévoir des finances adhoc. Ils existent déjà en partie, on citera le Crédit d’impôt pour la rénovation énergétique des TPE/PME. De son côté, Bpifrance planchait, avant le Covid, sur un prêt bonifié pour le changement de chaudière.

Les restaurateurs devront aussi en passer par un bilan GES. Mais selon l’Agence, ils devront sans doute se concentrer sur le contenu de l’assiette. En structurant des offres en circuits courts en plats végétariens, moins consommateurs de GES. Une préconisation qui nous semble malgré tout insuffisante. Les cuisines professionnelles, malgré les progrès accomplis, restent particulièrement énergivores.

Stimuler la demande vers le décarboné de la branche H&R

Pour l’étude, il ne suffirait pas d’agir sur l’offre de tourisme durable en réduisant les GES et développant le « tourisme ralenti ».  Il faudra aussi stimuler la demande et inciter à des changements de comportement d’achat.

Dans ce domaine, les les prescripteurs et les institutionnels les institutions doivent donner plus de visibilité à cette offre durable. Cela passera par une fiscalité incitative. Des incitations financières. Des chèques vacances à consommer sur le territoire, par exemple. Et une vraie politique de communication à toutes les échelles. Internationale, nationale et locale.

En fin de rapport (pages 66 à 69), un tableau de synthèse présente les principales pistes envisageables pour réduire les émissions dans le Tourisme. En distinguant celles agissant sur l’offre et celles sur la demande.

Hébergement : une repartition différente des émissions de GES

Leur intensité en carbone est assez voisine, bien qu’un peu plus élevée dans l’hébergement marchand. Respectivement de + 7 % par rapport au non marchand  et de + 17 % par rapport aux locations saisonnières.

En revanche, le poids respectif de leurs sources d’émission diffère assez fortement. L’énergie consommée dans les bâtiments domine dans les hôtels, les résidences de tourisme, etc. Elle y représente 48 % des GES émis devant les consommations intermédiaires (41 %). A contrario, dans les hébergements non marchands, la construction des infrastructures prévaut (47 %). Ceci en raison d’un parc considérable de résidences secondaires, inoccupées une partie de l’année et mutualisant peu leurs hôtes.

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