L’ETI angevine Restoria première société de restauration collective à mission

En décembre 2021, Restoria est devenue la 1ère SRC à adopter la qualité de Société à Mission, instaurée en 2019 par la loi PACTE. Cette entreprise de près de 900 salariés, qui prépare chaque jour 65 000 repas, va intégrer dans ses activités quatre objectifs sociaux et environnementaux, dont celui de « développer et rendre accessible une alimentation toujours plus saine et plaisante. » Sous-tendant ses promesses, des engagements précis et des actions concrètes validés chaque année par un comité de mission et vérifiés tous les deux ans par un organisme tiers indépendant.

En décembre 2021, Restoria est devenue la 1ère SRC à adopter la qualité de Société à Mission, instaurée en 2019 par la loi PACTE. Cette entreprise de près de 900 salariés, qui prépare chaque jour 65 000 repas, va intégrer dans ses activités quatre objectifs sociaux et environnementaux, dont celui de « développer et rendre accessible une alimentation toujours plus saine et plaisante. » Sous-tendant ses promesses, des engagements précis et des actions concrètes validés chaque année par un comité de mission et vérifiés tous les deux ans par un organisme tiers indépendant.

L'un des quatre camions Restoria de livraison de repas fonctionnant au BioGNV. Ici sur le site de sa cuisine centrale de Ker Lann, en Ille-et-Vilaine. Ce véhicule utilise des bio-déchets qui ont été méthanisés. Ce procédé crée une énergie renouvelable, le bio gaz, qui a un très bon bilan carbonique.

Combien de divisions, les sociétés à mission ? Plus de 600, fin 2021 (il n’en existe pas encore un recensement officiel et exhaustif).  Dont probablement 2, guère plus, dans l’Hébergement Restauration. La SAS angevine Restoria, immatriculée au greffe du Tribunal de commerce le 8 décembre. Et le restaurant Ô Jasmin, près de Montpellier, enregistré le 31 août. C’est donc encore bien peu, au regard des quelque 3,8 millions d’entreprises immatriculées en France. Et des 182 000 établissements de la branche H&R.

Ce statut, toutefois, est de création récente. Et sa croissance de son parc n’en demeure pas moins exponentielle. Les premiers dépôts ont débuté fin 2019. Yves Rocher est devenue alors la première entreprise à mission. Suivie par des banques et des assureurs mutualistes (Crédit mutuel, Matmut, Maif…). Et par Danone. Un projet choyé par Emmanuel Faber, l’ancien PDG du groupe agro-alimentaire. Celui débarqué sans ambage en mars 2021 par les fonds activistes spéculatifs contrôlant de fait son conseil d’administration. Des fonds beaucoup plus préoccupés par leurs intérêts financiers que par les objectifs sociaux et environnementaux de Danone… Ce qui, d’ailleurs, n’est pas incompatible.

Concilier l’économique et l’intérêt général 

La loi PACTE, qui a créé le statut, est sans ambiguïté. Les sociétés à mission, concept nés d’ailleurs aux Etats-Unis dans les années 2010, restent des sociétés lucratives. Mais elles s’engagent à concilier leurs performances économiques avec l’intérêt général. Par ailleurs, si la société à mission atteint ses objectifs sociaux ou environnementaux annuels, au même titre que ses objectifs économiques, elle peut légitimement s’en prévaloir. Avec un bénéficie escompté pour son image de marque et sa marque employeur.

Chez Restoria (56,4 millions d’euros de CA), on ne partait pas non plus de zéro. Son engagement de société à mission approfondit et élargit, de fait, sa démarche RSE, initiée en 2006 et labellisée Lucie en 2013. Mais ses deux patrons, Philippe Comte et Emmanuel Saulou, voulaient aller plus loin. Une entreprise de restauration collective, ils le savent bien, mène des activités générant d’importants impacts environnementaux, sociétaux et sociaux. Sur les filières agricoles, dont elle dépend. Sur les populations, souvent vulnérables, qu’elle doit nourrir du mieux possible, presque quotidiennement. Personnes âgées, malades, enfants, adolescents… Et sur ses propres salariés.

Double niveau de contrôle de la sincérité de la démarche 

Quoi de mieux, peut-être, qu’une société à mission pour mettre à plat et formaliser des engagements sociaux et environnementaux clairs, à court, moyen et long terme. Restoria a suivi, pour cela, le canevas prévu par la loi Pacte. Définir ses impacts (niveau 1 ). Se donner une « raison d’être » (niveau 2, lire plus bas). Et fixer ses objectifs (niveau 3, lire plus bas). En établissant, en parallèle, une feuille de route pour mesurer concrètement les impacts et les avancées à partir d’indicateurs contributifs.

La loi Pacte a également défini un double dispositif d’analyse et de contrôle de la réalisation de ses contrôles. Restoria a pour cela mis en place un comité de mission de sept membres, présidé par Laure Rondeau Desroches, fondatrice du cabinet Bleue, experte en RSE et économie circulaire.  Parmi ses membres, un client, un confrère non concurrent, un partenaire agricole, le patron d’une autre entreprise à mission et un salarié de l’entreprise. Le comité de mission vérifie l’adéquation des décisions de l’entreprise avec ces objectifs. Elle mesure les avancées ou les reculs à partir d’un tableau de bord des indicateurs. Le comité rédige chaque année un rapport annuel. Restoria s’engage à le rendre public. Le premier est prévu pour le 1er trimestre 2023.

Un volet managérial et social très impliquant

Mais la loi Pacte a également prévu un contrôle de l’exécution des missions par un organisme tiers indépendant (OTI). Accrédité par le comité d’accréditation Cofraq, il vérifie tous les deux ans si la société respecte ou non, et pour quelles raisons, les objectifs qu’elle s’est fixés. Au besoin, un tribunal de commerce peut retirer la qualité de société à mission à une entreprise trop éloignée de ses objectifs.

Rendez-vous en 2023 avec Restoria pour un premier bilan d’étape sur cette démarche globale et impliquante.  Son volet managérial  n’est d’ailleurs pas le moindre. Une entreprise qui veut être « plus inclusive et  solidaire» et « partager les fruits de son activité » a forcément du pain sur la planche. Lutter contre les discriminations. Favoriser l’emploi des travailleurs handicapés (8 % de ses salariés le sont chez Restoria, alors que l’obligation légale est de 6 %). Mettre en place un meilleur partage des résultats et performances de l’entreprise, de type intéressement et actionnariat salarié, etc…

« La raison d’être » de Restoria

« Cuisiner chaque jour pour la santé et le plaisir de tous et choisir ensemble une alimentation qui préserve la Terre nourricière ! »

Les objectifs sociaux et environnementaux de la « mission » de Restoria

  • « Développer et rendre accessible une alimentation toujours plus saine et plaisante ; »
  • « Cultiver la sobriété pour ne puiser dans la nature que ce dont nous avons besoin et ainsi la préserver ; »
  • « Partager les fruits de notre activité en prenant soin de nos collaborateurs et en contribuant à une société plus solidaire et inclusive ; »
  • « Créer et nourrir une dynamique de collaboration avec nos parties prenantes sur nos territoires pour évoluer vers une restauration durable. »

Les membres du comité de mission de Restoria

  • Laure Rondeau Desroches, fondatrice Bleue, Associée Revisit, experte RSE & présidente du comité
  • Christophe Gillard, directeur EHPAD « Résidence la Roseraie », client de Restoria
  • Fabrice Hegron, co-fondateur de la SAS De Nous à Vous, partenaire de la filière agricole
  • Marie Gaborit, directrice de Toovalu, experte climat
  • François Guerin, PDG de CETIH, dirigeant d’une société à mission
  • Anthony Beharelle, gérant de  Croc La Vie et président Kidibio, confrère en restauration collective
  • Et un collaborateur de Restoria : lancement d’un appel à candidature en cours auprès de ses équipes

Emmanuel Saulou, co-président de Restoria en mission…

 

En septembre 2021, le séminaire annuel de l’entreprise réunissant ses cadres et agents de maîtrise

Un atelier était consacré au déploiement de la mission, ses priorités d’action, ses leviers…

Restoria gère 150 cuisines sur site, comme celle-ci

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