Les bilans statistiques se succèdent (D-Edge, MKG, Insee...) et confirment la récession économique qui frappe toujours le secteur début septembre. Mais les hôtels ré ouverts ont échappé au pire grâce à la clientèle française qui a privilégié l'hexagone cet été. En particulier les destinations Atlantique dont les performances approchent celles de 2019. Il faudra attendre d'autres études pour dresser un bilan estival complet et comparer les résultats des hôtels à ceux des autres hébergements.
Les données les plus récentes (3 septembre), celles l’index D-Edge (panel de 10 000 hôtels indépendants), montrent des volumes de réservation toujours inférieurs à ceux de 2019. Malgré une nette reprise depuis la mi juin des réservations passées par la clientèle domestique.
Du côté des chaînes hôtelières, selon les premières données estivales MKG (1er juillet- 16 août), l’activité se redresse peu à peu, à mesure de la réouverture des établissements. 80% du parc hôtelier avait réouvert cet été. Avec toutefois des disparités géographiques et de gammes importantes. Le taux d’ouverture ne dépassait pas 47 % à Paris. Alors qu’il atteignait déjà 98 % sur le Littoral. ll descendait même à 29 % dans les 5 étoiles parisiens, faute de clients internationaux, essentiels à leur équilibre d’exploitation.
Paris au point mort faute de clientèles internationales
MKG évalue à 55 % le taux d’occupation en France du 1er juillet au 16 août. Soit un recul de 20,2 points par rapport à la même période de 2019. La baisse a toutefois ralenti par rapport aux mois précédents. Elle serait passée de 24,9 points en juillet à 11,5 points sur la première quinzaine d’août. Seules les destinations des littoraux Atlantique avoisinent leurs performances 2019. Celles de la Manche les dépassent même en août (4,5 points de plus).
De son côté, le pourtour méditerranéen semble se redresser en août après avoir fortement baissé en juillet. Quant au Grand Paris, il a vu son taux d’occupation reculer de 40 points. Paris intramuros chute même de 50 points. Les autres grandes agglomérations de l’intérieur sont également à la peine. Lyon recule de 15 points, Mulhouse de 28…
Une année bien entamée en janvier et février, qui chute de mars à mai…
Enfin, le bilan semestriel de l’Insee met en évidence l’effondrement du marché intervenu à partir de la mi-mars. L’année 2020 avait pourtant bien commencé avec des hausses de fréquentation de 5 et 6 % en janvier et en février, sur toutes les gammes, particulièrement en 4 et 5 étoiles. Une hausse plus marquée pour la clientèle résidente (+ 6 % et + 8,9 %) que pour la non-résidente ( + 3 % et + 0,2 %).
Les hôtels, en théorie, pouvaient rester ouvert durant le confinement. Mais peu d’entre eux, en réalité, restèrent ouverts en avril et mai. En avril, les taux d’ouverture ne dépassaient pas 18 % en Île-de-France et 28 % en milieu urbain en province.
« Avec la fermeture des frontières et le confinement de la population, la fréquentation s’est limitée à quelques catégories de personnes», explique l’Institut. Des personnes confinées, ou placées dans les hôtels pour des raisons sociales (Samu social et autres). Egalement des personnels soignants. Et d’autres professionnels ayant besoin d’être logés pour exercer leur activité (routiers, forces de l’ordre, etc) .
Conclusion chiffrée : « Le nombre de nuitées passées par ces personnes est relativement stable d’avril à mai. Ce qui a entraîné un minimum d’occupation dans les hôtels ouverts. La fréquentation des mois d’avril et de mai 2020 représente ainsi 4 et 8 % de la fréquentation d’avril et de mai 2019. »
… Et qui peine se redresse en juin
La fréquentation hôtelière n’a que faiblement repris en juin 2020. Avec seulement 5,8 millions de nuitées, elle baisse de 73 % par rapport à juin 2019. Et de 61 % si l’on ne tient compte que des résidents. Le taux d’ouverture des hôtels remonte à 70 % (82 % même sur le littoral). Sauf en Île-de-France (51 %).
Malgré le nombre restreint de chambres offertes par les hôtels ouverts en juin, celles-ci furent peu occupées. Les taux d’occupation se situaient autour de 35 % en juin 2020 (31 % en Ile-de-France). Ils restaient inférieurs de moitié à ceux de juin 2019. Un tiers des hôtels ouverts n’avait pas atteint 20 % de taux d’occupation en juin 2020.
Le Booking Index de Hospitality Recovery Tracker de d-Edge
Le Booking Index pour la France, tous canaux de réservation confondus
Les volumes de réservations quotidiennes inférieurs en 2020
Ecart considérable entre 2020 et 2019 sur les réservations passées par la clientèle internationale
Au contraire, depuis la mi juin les réservations passées par les Français à l’été 2020 dépassent sensiblement le niveau 2019
Les taux d’occupation des hôtels en France par zone et par mois
Note méthodologique : les taux d’occupation sont calculés sur la base des chambres ouverts (-chambres ouverts / chambres disponibles dans les hôtels ouverts)
Une chute ininterrompue à partir de mars du nombre de nuitées
passées par les résidents et les non résidents
- * Estimation du nombre de nuitées des résidents et non-résidents pour les mois d’avril-mai-juin 2020, sous les hypothèses d’aucun non-résident en avril et mai et l’équivalent de 10 % des nuitées totales passées par les non-résidents en juin 2020.
- Lecture : en France métropolitaine, avec 5,81 millions de nuitées en juin 2020, le nombre de nuitées dans les hôtels a diminué de 73,2 % par rapport à juin 2019.
- Champ : hôtels situés en France métropolitaine.
- Source : Insee, enquête sur la fréquentation des hébergements touristiques
Des taux d’occupation en juin historiquement très bas à l’échelle de la France entière
- Lecture : en juin 2020, en France métropolitaine, le taux d’ouverture des hôtels du littoral s’élève à 82 % et leur taux d’occupation à 37 %.
- Champ : hôtels situés en France métropolitaine.
- Source : Insee, enquête sur la fréquentation des hébergements touristiques.