En 2023, les URSSAF ont enregistré plus de 4,3 millions Déclarations préalables à l'embauche (DPAE) dans l'H&R, soit 5,7 % de plus qu'en 2022. Une croissance générée par une hausse de près de 10 % du nombre de CDD de moins d'1 mois (2,726 millions), alors que le nombre de CDI (852 000) baissait légèrement (-1%). Les effectifs de la branche ont continué leur progression avec un solde net de 17 900 salariés à fin décembre 2023, dont 10 000 exerçant en Hébergement. en dépit d'un recul inédit au 4 ème trimestre de près de 10 000 salariés, essentiellement de Restauration.
Les effectifs salariés progressent encore sur 1 an mais reculent en fin d’année
La branche H&R est sans doute entrée dans une phase de ralentissement économique, qui affecte surtout la Restauration. Certes, elle continue de recruter des centaines de milliers d’agents. Mais davantage pour faire face à des besoins saisonniers et au flux de démissions que pour créer des postes supplémentaires. Le ralentissement de son activité s’est donc répercuté sur l’évolution de ses effectifs salariés.
En 2021, par un phénomène de rattrapage post-covid, ils avaient progressé de 15,3 %. Ce qui correspondait à un gain de plus de 165 000 salariés (dont 127 000 en Restauration). En 2022, la hausse avait été encore de 4,9 %. Ce qui équivalait à 61 000 salariés dont 40 000 en Restauration. En 2023, elle se limite à 1,4 %, soit 17 900 postes. Et majoritairement, cette fois, dans l’Hébergement (10 000, soit +3,6 % sur 1 an).
Jamais depuis 2017 les effectifs salariés de la branche n’avaient reculé au dernier trimestre
Mais l’autre nouvelle donne, plus préoccupante, c’est une baisse inédite, de 0,7 %, au dernier trimestre 2023. Jamais depuis 2017, à l’exception de l’année atypique 2020 (du fait des fermetures administratives et du chômage partiel), les effectifs salariés n’avaient reculé au dernier trimestre.
Après une hausse de 1 % au troisième trimestre, 9 800 postes ont ainsi disparu entre octobre et décembre. La baisse se concentre dans la Restauration (- 0,9 %, recul de 9 500 postes). Dans l’Hébergement, les effectifs sont quasi stables (- 0,1 %, soit 300 postes en moins).
Les effectifs salariés décroissent dans toutes les régions à l’exception du Grand-Est où ils restent stables. Ils se contractent le plus en Corse (- 1,3 %), en Occitanie (- 1,1 %) ainsi qu’en Auvergne-Rhône-Alpes (- 1,1 %). En Guadeloupe, les effectifs de l’HR augmentent fortement (+ 2,7 %).
Effectifs CVS : en Données Corrigées des Variations Saisonnières.
GA : Glissement annuel des effectifs salariés GT : Glissement trimestriel des effectifs salariés.
Source : Urssaf – traitement HR-infos
Précisions : en effectifs bruts, la branche comptait 1,268 million de salariés fin décembre. En effectifs bruts moyens, elle en comptait 1,275 million. Pour l’Urssaf, l’indicateur le plus signifiant reste les données Corrigées des Variations Saisonnières : 1, 327 million de salariés.
La masse salariale reste dynamique mais marque des écarts entre H & R
La masse salariale de l’ensemble du secteur augmente de 0,9 % au quatrième trimestre 2023 et de 5,9 % sur un an. Sa progression est donc supérieure à celle des effectifs. Elle a pour la première fois franchi le seuil des 8 milliards d’euros (8,045 Md€).
En intégrant la prime Macron (Prime de Partage de la Valeur), elle passe à 8,144 milliards d’euros. La PPV versée en 2023 s’élève à 99 millions d’euros (dont 59 M€ dans l’Hébergement et 40 M€ dans l’Hébergement). C’est significativement moins qu’en 2022 (119 M€). Elle ne représente que 1,2 % de la masse salariale de la branche et n’est versée qu’à une minorité de salariés (environ 15 % en 2019 selon une étude de l’Urssaf). Dans l’ensemble des secteurs, elle pèse 1,5 % de la masse salariale (2,7 Md€).
Un écart de 24 % entre les SMPT de l’Hébergement et de la Restauration
Quant au Salaire Mensuel Par Tête (lire ci-dessus son mode de calcul), il franchit tout juste le seuil des 2 000 euros bruts : 2019 € sans la PPV et 2043 € avec la PPV.
Encore s’agit-il d’un seuil théorique. Le SMPT ne le franchit que dans l’Hébergement : 2 374 € (2419 € avec la PPV), correspondant à une progression de 4,1 % sur 1 an. Or l’inflation a atteint en moyenne 4,9 % en 2023.
Dans la Restauration, il n’atteint que 1 919 € (1 938 € avec la PPV), en hausse de 3,8 %. L’écart tend à légèrement se creuser entre les deux pôles de la branche, au détriment de la Restauration. Il était de 23,4 % fin 2022 (25,2 % avec la PPV). Il est de 23,7 % fin 2023 (24,9 % avec la PPV).
SMPT = salaire moyen par tête. Il est calculé en rapportant la masse salariale du trimestre à l’effectif moyen observé sur le trimestre ; il est divisé par trois pour obtenir une grandeur mensuelle. Les effectifs intérimaires pris en compte pour le calcul du SMPT sont ceux produits par la Dares.
GA : Glissement annuel des effectifs salariés GT : Glissement trimestriel des effectifs salariés.
Précisions : la masse salariale inclue dans ce tableau la prime de partage de la valeur (PPV)
Source : Urssaf – traitement HR-infos
