Un second semestre 2022 bien engagé mais entravé pour la branche HR

A partir de juin 2022, selon l’Insee, la fréquentation touristique, exprimée en nuitées, a dépassé chaque mois les niveaux qu’elle atteignait en 2019 avant la crise sanitaire, grâce à une demande très dynamique de la clientèle domestique, principale composante du tourisme en France, complétée par le retour des touristes internationaux, principalement européens. Cette croissance a largement profité aux hébergements collectifs marchands. Les prévisions pour le quatrième trimestre restent favorables, malgré les incertitudes liées aux grèves et aux carburants.

A partir de juin 2022, selon l'Insee, la fréquentation touristique, exprimée en nuitées, a dépassé chaque mois les niveaux qu'elle atteignait en 2019 avant la crise sanitaire, grâce à une demande très dynamique de la clientèle domestique, principale composante du tourisme en France, complétée par le retour des touristes internationaux, principalement européens. Cette croissance a largement profité aux hébergements collectifs marchands. Les prévisions pour le quatrième trimestre restent favorables, malgré les incertitudes liées aux grèves et aux carburants.

La destination Côte-d'Azur a fait le plein cet été. Toutefois, les taux d'occupation hôtelière restent encore légèrement en deça de leur niveau de 2019. Contrairement au RevPar, qui ont progressé grâce aux forte hausses des prix moyens. Vue de la façade de l'hôtel Negresco à Nice et de l'accès à sa plage privée, face à la Baie des Anges. Photo DR.

L’hébergement marchand principal mode d’hébergement des touristes résidents

En juin et juillet 2022, l’hébergement marchand (hôtels, campings, autres hébergements touristiques, notamment locations auprès de particuliers) redevenait le premier mode d’hébergement des touristes résidents de France métropolitaine. Ce retour avait été amorcé à l’été 2021, principalement sur le littoral et en montagne.

La bascule s’est opérée en mai 2022. Auparavant, les touristes résidents passaient davantage leurs nuits en hébergement non marchand (en résidence secondaire, en famille ou chez des amis). À la levée des restrictions de déplacement, à l’été 2020, il constituait même le principal mode d’hébergement estival des résidents.

Plus le niveau de revenu est élevé, plus les résidents partent en voyage. Les différences de taux de départ observées à l’été 2022 selon le niveau de revenu des résidents correspondent à la situation d’avant-crise.

  • Note : les données 2022 sont provisoires.
  • Lecture : en juillet 2022, les résidents de France métropolitaine ont passé 79,7 millions de nuitées dans de l’hébergement marchand et 62,5 millions de nuitées dans de l’hébergement non marchand.
  • Champ : résidents de France métropolitaine. Source : Insee, enquête Suivi de la demande touristique (SDT).

  • Note : les données 2022 sont provisoires.
  • Lecture : en juillet 2022, les résidents de France métropolitaine ont passé 79,7 millions de nuitées dans de l’hébergement marchand et 62,5 millions de nuitées dans de l’hébergement non marchand.
  • Champ : résidents de France métropolitaine. Source : Insee, enquête Suivi de la demande touristique (SDT).

Retour des principales clientèles internationales dans les hôtels et campings

Portée par la clientèle résidente et le retour de la clientèle internationale cet été, la fréquentation de juin à août 2022 dans les hôtels et campings dépasse de 3 % son niveau d’avant-crise. Les nuitées de la clientèle internationale restent toutefois deux fois moins nombreuses que celles des résidents.

Les fréquentations des Américains et des Britanniques, les deux principales clientèles internationales des hôtels, ont retrouvé leurs niveaux de juillet et août 2019.  Le dollar renforcé par rapport à l’euros a stimulé le retour de la clientèle américaine.

Paris et la région Île-de-France retrouvent, à partir de juin 2022, le niveau de fréquentation hôtelière de 2019 pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire. De même, la fréquentation hôtelière dans les espaces urbains, affectés par la faible présence de touristes internationaux avant l’été 2022, revient à des niveaux comparables à 2019.

  • Note : les pays des non-résidents sont classés selon l’ordre décroissant du nombre de nuitées passées dans les hôtels et campings de juin à août 2022.
  • Lecture : en août 2022, les touristes provenant du Royaume-Uni ont passé 3,0 millions de nuitées dans les hôtels et campings français, contre 3,7 millions en août 2019.
  • Champ : France, hôtels et campings. Source : Insee en partenariat avec les comités régionaux du tourisme, enquête sur la fréquentation des hébergements touristiques, estimations nationales au 7 octobre 2022.

Hausse du chiffre d’affaires dans l’hébergement et la restauration

Le chiffre d’affaires de l’été 2022 progresserait davantage, que les prix dans l’hébergement-restauration par rapport à l’été 2019. Cette hausse de l’activité en volume proviendrait des touristes résidents. Leurs achats en cartes bancaires CB confortent l’hypothèse d’une forte hausse de leurs dépenses en HR .

A contrario, les  dépenses des étrangers en volumen corrigées de l’inflation, n’ont pas encore retrouvé leur niveau de 2019. Ceci en raison d’une moindre fréquentation des touristes chinois, japonais et russes. La hausse des dépenses des voyageurs venant d’Europe et des États-Unis n’a pas compensé ce manque à gagner.

 

  • Lecture : en août 2022, les montants de transaction par cartes bancaires CB dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration sont 12,4 % supérieurs à ceux de juillet 2019. L’indice de chiffre d’affaires de ces secteurs augmente quant à lui de 13,9 %.
  • Champ : France, secteurs de l’hébergement et de la restauration. Sources : Insee, indice de chiffre d’affaires ; données Cartes Bancaires CB, échantillon sur base mensuelle, calculs Insee.

Une rentrée dynamique

Selon le panel d’Extendam, au 30 septembre 2022, la France affichait un RevPAR de 94 €, soit + 12 % par rapport à 2019. La hausse des prix moyens (+15 %) compensant le léger recul du taux d’occupation (- 1,8 points). La France présente en Europe l’écart de taux d’occupation le plus faible (-1,8 points) par rapport au mois de septembre 2019. Il s’élevait à 75,9 %, soit 13 points de mieux qu’en septembre 2021. Et 5 points de plus qu’en août 2022.

Grâce au retour de la clientèle internationale et au segment corporate dans la capitale (86 % de TO), le taux d’occupation en Île-de-France atteint 83 % contre 69 % en août. La région clôture le mois à 74 % de taux d’occupation, soit une légère hausse par rapport au moins d’août (+ 1 point). En Europe, les performances progressent continuellement depuis le début d’année et enregistrent 77 % de taux d’occupation ce mois-ci.

Du coup, les RevPAR évoluent de + 0,4 % en Île-de-France (84 €) et de + 17 % à Paris (214 €). À date, les prises de réservations pour les prochaines semaines restent soutenue. Et le mois d‘octobre affiche des performances meilleures que le mois de septembre. 2022 devrait donc être marqué par un prix moyen élevé.

Source : MKG Destination

Fin octobre enregistre une bonne dynamique de réservation qui semble se poursuivre début novembre 2022. Décembre observe également un fort taux de réservation. Ce qui laisse présager une forte activité hôtelière sur le dernier trimestre 2022.

Vacances de la Toussaint : avantages aux destinations desservies par le train

La plateforme PAP (location entre particuliers) constatait au 18 octobre une baisse de 18,9 % des demandes de réservation par rapport à la même période de 2021.

Cette moyenne masque en réalité de très forts contrastes entre les destinations desservies par le train et les autres. Celles desservies par la SNCF  affichent des progressions allant jusqu’à deux chiffres. + 29,2 % pour la Rochelle. +25 % pour Annecy. + 26,3 % pour la Baule. +19,1 % pour Nice…

Du coup, une concurrence s’instaure entre des destinations proches et concurrentes. Deauville (desservie par le train) est stable à + 0,2 % quand Cabourg (pas de train) recule de – 13,3 %. Ou Saint-Malo (desservie par le train) progresse de + 28,1 % . Tandis que Dinard (sans train) ne progresse que de 8 %.

Chez Gîtes de France, on juge les taux d’occupation très satisfaisants. Ils atteignaient, à mi octobre, 51 % en moyenne pour la semaine du 22 au 29 octobre. Et 50 % pour la suivante.

Gîtes observe même des TO en hausse malgré le contexte actuel. Pour l’heure, le réseau enregistre très peu de demandes d’annulations liées aux grèves et aux pénuries d’essence.

La faible audience des grèves dans les transports publics et le retour progressif à la normale dans les stations service devraient débrider les décisions de voyager lors des vacances scolaires.

La note conjoncturelle d’Atout France

 

NoteConjonctureSept2022

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