Sodexo va supprimer près de 2 500 postes, principalement dans ses services aux entreprises

Le numéro 2 mondial de la restauration collective et des services a annoncé le lancement d’un plan de sauvegarde de l’emploi qui prévoit sur la France la suppression nette de 2 083 postes, soit près de 7 % de ses effectifs. Une conséquence de la crise sanitaire mais aussi des mutations structurelles dans la restauration d’entreprise. Début octobre, son concurrent Elior avait déjà annoncé la suppression de 1888 postes dans ce secteur. Sodexo prévoit également près de 200 licenciements dans sa filiale traiteur Lenôtre et près de 100 au siège de sa holding.

Le numéro 2 mondial de la restauration collective et des services a annoncé le lancement d'un plan de sauvegarde de l'emploi qui prévoit sur la France la suppression nette de 2 083 postes, soit près de 7 % de ses effectifs. Une conséquence de la crise sanitaire mais aussi des mutations structurelles dans la restauration d'entreprise. Début octobre, son concurrent Elior avait déjà annoncé la suppression de 1888 postes dans ce secteur. Sodexo prévoit également près de 200 licenciements dans sa filiale traiteur Lenôtre et près de 100 au siège de sa holding.

"C'est le premier PSE que nous devons négocier chez Sodexo", qui emploie "42.000 personnes en France dont 21.000 en CDI dans la restauration collective", déclare Eric Villecroze, délégué syndical central FO (première organisation syndicale chez Sodexo). "On avait eu il y a 7 ans un PDV (plan de départs volontaires) portant sur une centaine d'emplois, rien de comparable, cette fois". Photo : Sodexo DR.

La chute de fréquentation dans les restaurants restés ouverts et la fermeture de sites rendaient cette décision inévitable. Mais l’annonce faite le 27 octobre surprend toutefois par son ampleur.

Près de 2 100 postes en restauration collective, en effet, seraient supprimés. Auxquels s’ajouteront environ 197 suppressions de poste (sur 400…) au sein de sa filiale traiteur Maison Lenôtre, touchée de plein fouet par la crise du Covid-19, comme tout le marché de l’événementiel. Et encore près de 100 postes sur un total de 500 à faire disparaître au siège de sa holding Sodexo SA.

A cette date, le groupe n’a pris aucun engagement chiffré de reclassement interne. Il promet toutefois de mettre en oeuvre « toutes les mesures de maintien dans l’emploi pour ses collaborateurs et ainsi de limiter l’impact de ces réorganisations » (extrait de son communiqué). « Notamment grâce à un projet de soutien à la mobilité de ses salariés sur la base du volontariat, en élargissant les choix qui s’offriront à eux dans toutes les autres activités du groupe en France. ». Le groupe se borne à  indiquer que plus de  600 postes sont disponibles à ce jour en France.

Sodexo, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 22 milliards d’euros sur son dernier exercice clos (2018-2019) prévoit cette année un recul d’au moins 3 milliards (-13,7%).

Présent dans 67 pays et employant 470 000 salariés, le groupe propose chaque jour à 100 millions de consommateurs des services de « qualité de vie». Ils englobent la restauration, l’accueil, l’entretien et le nettoyage. Egalement la maintenance technique d’installations. Et jusqu’à une offre de crèches et de conciergerie. Autre activité, la plus lucrative du groupe : les services « Avantages et Récompenses». Qui incluent en particulier les titres restaurants.

La réaction de nabil Azzouz, secrétaire fédéral FO-FGTA

Première organisation syndicale chez Sodexo, FO a rappelé l’engagement du groupe à «utiliser toutes les solutions possibles pour préserver l’emploi».

«Ce que nous demandons, c’est de mettre en oeuvre au maximum la mobilité vers d’autres secteurs qui s’en tirent mieux, comme le nettoyage, le médico-social ou la pénitentiaire, où Sodexo fait aussi de la restauration collective. On espère descendre en dessous de 1.000 suppressions de postes»
(déclaration à l’AFP).

Une crise sanitaire mais aussi des mutations structurelles, explique Elior

« La crise sanitaire et économique a des impacts importants mais conjoncturels dans les secteurs Enseignement et Santé. En revanche, elle amplifie en revanche des mutations structurelles bien plus profondes dans les activités de restauration collective en Entreprises », a expliqué le groupe Elior dans un communiqué.

Elior a notamment illustré ces mutations structurelles par le recours croissant et pérenne au télétravail. Le groupe l’estime à plus de deux jours semaine, contre moins d’un jour il y a un an.

En complément du plan, et pour faire face à des réductions d’activités qui seraient conjoncturellement liées à la crise sanitaire, le spécialiste de la restauration collective envisage d’avoir recours à un dispositif d’activité partielle de longue durée dans les sites ou la mise en place de ce dispositif serait possible (grands sites) et conviendrait à leur situation.

Frédéric Galliath, Directeur Général de l’activité Entreprise au sein d’Elior France

« Autant que possible, un reclassement sera proposé aux collaborateurs concernés vers les autres activités du groupe en France.  En restauration comme en services au travers des postes vacants, des postes créés par ce projet et du turnover habituel. On estime à plus de 1000 le nombre de postes potentiellement disponibles dans l’année à venir. »

Elior avait annoncé la suppression en France de 1 888 postes, répartis sur 1 260 lieux de restauration gérés par Elior Entreprises et Arpège. L’addition finale pourrait s’alléger si le groupe réussit à reclasser une partie de ses collaborateurs sur les quelque 1 000 postes disponibles actuellement dans ses activités de restauration et de services.

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