Les résidences de tourisme lancent leur saison estivale entre confiance et réalisme

Fermées depuis le 14 mars, les résidences de tourisme ont rouvert au cours du premier week-end de juin. L’annonce des mesures de déconfinement a déclenché dès le 28 mai une envolée des réservations vers les destinations de vacances. L’activité sur l’été 2020 devrait toutefois être plus basse qu’en 2019. Quant aux résidences urbaines, tributaires du tourisme d’affaires, elles restent toujours en panne.

Fermées depuis le 14 mars, les résidences de tourisme ont rouvert au cours du premier week-end de juin. L'annonce des mesures de déconfinement a déclenché dès le 28 mai une envolée des réservations vers les destinations de vacances. L'activité sur l'été 2020 devrait toutefois être plus basse qu'en 2019. Quant aux résidences urbaines, tributaires du tourisme d'affaires, elles restent toujours en panne.

Une résidence de Pierre & Vacances (groupe PVCP) en Bretagne.

Elles aussi étaient à l’arrêt. Et même totalement. Au même titre que la restauration, les résidences de tourisme faisaient l’objet d’une fermeture administrative depuis le 14 mars minuit. Tout comme les campings, les villages vacances et les auberges de jeunesse. Or, Les mesures de déconfinement annoncées le jeudi 28 mai par Edouard Philippe ont déclenché un puissant appel d’air. A commencer par les deux les plus importantes pour le marché.  La réouverture autorisée dès le 2 juin des résidences de tourisme dans les 92 départements classés en zone verte. Et la levée de l’interdiction des déplacements de plus de 100 kilomètres.

Dès le 28,  des dizaines de milliers de Français se sont rués sur les sites internet des grandes opérateurs. En partie pour consulter les offres disponibles. Et pour surtout effectuer des réservations. Cette vague d’achats s’est poursuivie sur plusieurs jours. Selon le Syndicat National des Résidences de Tourisme (SNRT), le volume de réservations a progressé de près de 300 % par rapport à la pentecôte 2019. A 94 % passées par des clientèles françaises, souvent rajeunies. Les couples 25/34 ans avec enfants représentaient près d’une requête sur quatre.

Rattrapage de réservations différées et utilisation des avoirs

Ce boom s’explique d’abord par un rattrapage, les réservations n’ayant pas été ouvertes pendant 2 mois. Cela ne suffira pas à compenser le retard pris entre mars et mai, d’au moins 40%. A l’inverse, l’utilisation d’avoirs par une partie des clients booste les résas, explique monsieur Labrune. Des avoirs émis pour deux motifs. La fermeture forcée des stations de skis. Et l’annulation des séjours de vacances scolaires de printemps et de « ponts » à la mer et à la campagne.

Près d’un tiers de ces réservations concerne en tout cas des séjours sur juin, précise Patrick Labrune président du SNRT. «Nous serions très heureux de remplir 20% de nos capacités totales durant ce mois de réouverture, car nous partons vraiment de très loin …», précise-t-il. Les réservations sur juillet et août sont donc significativement plus importantes. «Sur juillet, nous pensons récupérer 70 % du  chiffre d’affaires de N-1, et sur août, nous prévoyons une baisse de 10 %» confie Patrick Labrune.

Mais ce qui va peser sur cette haute saison, c’est le probable recul de la clientèle étrangère ( 20 % de l’activité estivale). Ce sont aussi les contraintes budgétaires d’une partie de la clientèle française. A moins que les clients européens ne se manifestent à partir de la mi juin. Date à laquelle ils seront autorisés à séjourner en France. Les réservations de dernière minute ont donc de bonnes chances de se multiplier dans les semaines à venir. 

Sur la répartition territoriale des réservations, le SNRT observe un équilibre entre les régions. Les opérateurs pressentent assez « naturellement » celles qui vont tirer leur épingle du jeu. Les grands espaces (Montagne, Campagne). Les grandes plages (Occitanie, Normandie et l’arc Atlantique). Et les incontournables (Bretagne et Côte d’azur). Mais ils se gardent pour l’instant de tirer des enseignements plus définitifs.

DOM-TOM, Alsace et Corse très en retard, les résidences urbaines au point mort

En revanche, trois destinations accusent un net retard. Les DOM/TOM ne pourront redémarrer qu’avec des plans de transport établis. La Corse, quand à elle, a vu ses liaisons maritimes rétablies. Ce qui n’est pas le cas de ses créneaux aériens, qui ne rouvriront que très progressivement. L’Alsace, surtout, stigmatisée par son cluster, est vraiment délaissée pour le moment, malgré ses atouts touristiques. L’ouverture des frontières européennes et le rétablissement définitif de la sécurité sanitaire pourraient changer la donne.

Le redémarrage du tourisme culturel est plus lent dans les appart’hôtels. Alors que les musées, les monuments et les parcs rouvrent leurs portes. Quelques villes du sud, néanmoins, profitent de quelques mouvements de réservation.

En résumé, la situation s’améliore significativement sur la plupart des destinations de vacances. Pour autant, l’été 2020 n’égalera pas l’été 2019. Sauf boom imprévisible des réservations de dernière minute. Et retour en force des visiteurs européens.

En revanche, la messe semble dite pour les résidences urbaines, touchées de plein fouet par les annulations et les reports d’événements. Le Tourisme d’affaires, dont ils sont tributaires, ne redémarrera pas avant septembre-octobre.

Chiffres clefs sur le marché des résidences de tourisme en 2019

  • 3,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires
  • 19 millions de clients par an
  • 23 % de clientèles étrangères
  • 3,8 jours de durée moyenne de séjour
  • 2200 résidences
  • 178 000 appartements
  • 713 000 lits
  • 26 % de l’offre d’hébergement touristique professionnel « en dur »
    38 000 emplois (directs + indirects)
  • Taux d’occupation : 72 % en ville (toute l’année), 68 % à la montagne (en hiver), 67 % à la mer (en été), 60 % à la campagne (toute l’année)

Source : Syndicat National des Résidences de Tourisme et des Apparthôtels (SNRT)

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