Les premiers effets de la crise du Coronavirus sur l’industrie hôtelière

Les premières données des opérateurs commencent à tomber. Elles révèlent un renversement de tendance depuis la dernière semaine de février. Janvier était bien orienté pour les HCR. Le marché a montré les premiers signes de faiblesse vers la mi février. Signes qui s’accentuent entre le 27 février et le 5 mars et se multiplient depuis.

Les premières données des opérateurs commencent à tomber. Elles révèlent un renversement de tendance depuis la dernière semaine de février. Janvier était bien orienté pour les HCR. Le marché a montré les premiers signes de faiblesse vers la mi février. Signes qui s'accentuent entre le 27 février et le 5 mars et se multiplient depuis.

L'annulation de l'édition 2020 du Salon du Tourisme qui devait se tenir du 12 au 15 mars, aura un impact significatif sur l'activité hôtelière parisienne. En 2019, plus 101 000 visiteurs s'y étaient pressés, à la rencontre de 335 exposants.

Ainsi, le réseau Les Traiteurs de France fait état d’une perte de vente de plus de 3,5 millions d’euros en moins d’une semaine.  Ses 37 entreprises, en 2019, avaient cumulé 204 millions de chiffre d’affaires. Les annulations de salons, séminaires, réunions qui les ont pénalisées pourraient se poursuivre dans les semaines et mois à venir. Ce réseau et le secteur Traiteur dans son ensemble perdraient alors des dizaines de millions d’euros chiffre d’affaires. Les Traiteurs de France regroupent 37 entreprises comptant par les leaders nationaux et régionaux du secteur du Traiteur Événementiel,

‘’Ces annulations concernent des prestations que nous avions anticipées et organisées, souligne Alain Marcotullio, président de l’association Les Traiteurs de France. Le personnel était en place en cuisine pour produire, les achats ont été effectués pour la plupart et le niveau de chiffre d’affaires prévisionnel nous permettait d’assurer toutes nos charges’’ .

Du côté de Logis-Citotel, premier réseau volontaire français avec 2200 hôtels et restaurants-hôtels (16 % du parc français), la bascule apparait également très nette. « Sur les 6 premières semaines de l’année 2020, la croissance des réservations directes de Logis Hôtels était de +37% et celles des OTA de +11%, déclare Karim Soleilhavoup, directeur général du groupe. Au cours des 2 dernières semaines, nous avons constaté un arrêt brutal des réservations, tant à l’hôtel qu’au restaurant. Cette semaine (NDR : 28 février au 5 mars), nos réservations directes passent dans le rouge à -6% et celle des OTA, plus exposées à la clientèle internationale, plongent à -9% »

Nous reviendrons très régulièrement sur l’évolution de la conjoncture. Nous consacrerons également un dossier sur les demandes faites au gouvernement par les entreprises et leurs organisations professionnelles. Celles-ci demandent la mise en place rapide de mesures adaptées aux besoins et à la situation de la branche. Non seulement des reports d’échéances fiscales et sociales, mais aussi des exonérations et des aides financières.

Fabrice Galland, président de la Fédération internationale des Logis,
réclame des exoNèrations de charges

« Les premières mesures annoncées par le gouvernement  (NDLR : report des échéances sociales et/ou fiscales, étalement de créances, obtention ou maintien d’un crédit bancaire, le financement des salariés par le mécanisme de chômage partiel) décale simplement à plus tard les échéances financières. Dans l’hôtellerie et la restauration, une nuitée ou un couvert perdu ne sera jamais rattrapé ; nous ne stockons pas pour vendre quand l’épidémie sera passée. Au moment de la reprise, les établissements ne seront pas davantage en situation de payer les échéances financières décalées.
Un hôtel est ouvert 24h sur 24 ; il est donc difficile de mettre ses salariés au chômage partiel. La profession a besoin maintenant d’économies importantes de charges : il faut mettre en place des exonérations pures et simples de charges sociales, d’impôts voire de TVA. Nous avons besoin de mesures fortes et de consignes claires de la part des banques et à Bpifrance. »

L’activité hôtelière était bien orientée en janvier 2020

Source : Umih Olakala – prix HT – hébergement sec

En février, les premiers signes d’un retournement du marché parisien

Source :  MKG- échantillon de 303 hôtels à Paris – prix HT hébergement sec

Les baisses de fréquentation du 10 au 20 février s’expliquent essentiellement par le décalage des vacances scolaires de la zone C. En 2019, elles avaient débuté le 23 février.
En revanche, le Covid-19 a directement impacté le salon annuel textile Première Vision ( 12 au 14 février, parc des Expos de Villepinte). Avec une accentuation de la baisse de fréquentation pendant cette période (-11,3 points le jeudi et -12,3 pts le vendredi). Faute cette année de clientèle asiatique, notamment chinoise !

Selon le cabinet, la fréquentation sur février devrait rester en légère progression par rapport à février 2019. Cela ne sera sans doute plus le cas en mars. Surtout au-delà du 8, date de fin des vacances scolaires de la zone B. Des hôteliers ont fait état d’un recul des réservations par rapport à mars 2019 en raison du Covid-19.

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