L'Hébergement Restauration enregistre un troisième trimestre consécutif de récession, après une courte embellie en juillet et août 2020. Et les calendriers de réservation aérienne à 3 et 6 mois ne se remplissent toujours pas. Selon le panel de l'Observatoire GNI I+C, le chiffre d'affaires des Hôtels Cafés Restaurants a baissé de 84 % entre janvier et mars 2021. Et jusqu'à 92 % pour les débits de boissons, mal équipés pour la Vente à Emporter. Quant à Accor, le leader européen de l'hôtellerie déplore une baisse de 53 % de son chiffre d'affaires. Mais il anticipe un redémarrage dynamique au cours du second trimestre.
Seul un premier acte de réouverture, accompagnées d’échéances précises et rapprochées pour les suivants, tant pour les territoires que pour les secteurs concernés, est en mesure de relancer le marché de l’ H&R ! Et le moral de ses entrepreneurs !
La dernière enquête de l’Insee auprès des chefs d’entreprise constate une nette dégradation du climat des affaires. A 73, l’indicateur perd 5 points et se situe à un niveau très bas. Les hébergeurs et restaurateurs interrogés anticipent une baisse de leur activité et de la demande sur les trois prochains mois.
La branche Hébergement Restauration avait débuté l’année 2021 sur les jantes. Toujours selon l’Insee, son indice de chiffre d’affaires a perdu près de 78 points entre janvier 2021 (52,98) et janvier 2020 (130,81).
Si l’on se base sur le panel de l’Observatoire GNI I+C, le chiffre d’affaires de la filière HCR s’écroule de – 84 % au premier trimestre 2021 par rapport à la même période 2020. En glissement annuel, la baisse cumule encore à – 67 %.
Pour la restauration spécifiquement, le CA dégringole encore de 89 % par rapport au 1er T 2020. Période pourtant déjà impacté par la crise sanitaire sur les mois de février et mars. La baisse aurait été encore plus forte sans l’apport de la vente à emporter. Emport généralement marginal mais significatif pour certains établissements.
Les brasseries et cafés-bars du panel GNI I+C, moins adaptés justement au Click & Collect, enregistrent la chute trimestrielle la plus impressionnante. – 92 % !
Une majorité d’hôtels rouverts mais au trois quarts vides
Quant à l’hôtellerie, elle accuse, selon ce panel qui reflète surtout les indépendants, un recul de CA de 74 % par rapport au premier trimestre 2020. L’absence de clientèles internationales se fait cruellement ressentir pour les établissements restant ouverts. D’autant que la clientèle nationale ne se bouscule pas non plus. A fortiori depuis mars et le déploiement progressif des restrictions de couvre-feu et de déplacements.
Du côté du groupe Accor, le RevPar sur les hôtels français sous contrat avec la chaîne (management & franchise), est en baisse de 60,8 %. Cette baisse reflète une amélioration par rapport au T4 2020, tiré par la province (-49,4%) qui reçoit notamment une clientèle d’affaires domestique. Mais Paris (RevPAR en baisse de -74,8%) pâtit toujours de l’absence de clientèle internationale. Mais selon Accor, «Le troisième confinement mis en place depuis le 6 avril risque néanmoins de pénaliser le second trimestre avant une levée des restrictions possible mi-Mai. »
Selon la note de conjoncture d’Atout France et l’observatoire GNI, toutes les régions ont subi de fortes baisses de fréquentation. Les taux d’occupation sont effroyablement bas. 27,5 % à l’échelle de la France en février 2021 (source MKG, panel d’hôtels à majorité de chaînes). C’est 32 points de moins qu’en février 2020. 13,6 % à Paris, – 52 points !.
Les établissements ont du transiger sur leur prix moyen, avec une baisse constatée de 25,5 %, à 65,6 euros. Ce qui donne donc un RevPar de 18 euros… En baisse de 65,6 %.
Une fois encore, Paris (RevPar en baisse de -86,2 % en février) et l’Ile-de-France (- 66,5 %) sont les plus touchés, en raison de leur extrême dépendance à la clientèle internationale (source MKG). Mais la région Auvergne-Rhône-Alpes (-70,6 %) a également souffert. En particulier en raison de la fermeture des remontées mécaniques dans les stations de sports d’hiver. Provence Alpes Côte d’Azur n’est guère mieux loti (- 61,6 %).
Optimisme pour le second trimestre
Dans cette débâcle, la Bretagne (-41,5 %), le Centre-Val de Loire (-38,3 %) et la Normandie (-28,9 %) s’en tirent un peu mieux. Probablement en raison d’un transfert de clientèle domestique n’ayant pu se rendre dans les stations de montagne.
Le deuxième trimestre devrait connaître un redressement à partir de mai. Mais il est encore beaucoup trop tôt, à la date du 21 avril, pour projeter des prévisions. La levée des restrictions de déplacement pourrait, en tout cas, marquer une première étape de redémarrage pour les hébergements collectifs.
Chez Accor, son PDG Sébastien Bazin affiche en tout cas un certain optimisme : « Les tendances globales d’activité s’améliorent légèrement , déclare-t-il, et l’accélération du rythme de déploiement de la vaccination permettent d’entrevoir un rebond particulièrement dynamique. »