Le deuxième confinement renforce les craintes des hôteliers-restaurateurs Logis

Le sondage effectué fin octobre par Logis Hôtels auprès de ses adhérents révèle une dégradation sans précédent de leur confiance. Chez une majorité d’interrogés, les difficultés rencontrées mettent désormais en péril leur entreprise. Pour éviter le pire, les dirigeants Logis demandent à l’Etat plus de visibilité et d’équité dans les mesures de soutien. A l’échelle de la branche H&R, l’Insee note aussi une nette dégradation du climat des affaires, les entrepreneurs redoutant un effondrement de la demande.

Le sondage effectué fin octobre par Logis Hôtels auprès de ses adhérents révèle une dégradation sans précédent de leur confiance. Chez une majorité d'interrogés, les difficultés rencontrées mettent désormais en péril leur entreprise. Pour éviter le pire, les dirigeants Logis demandent à l'Etat plus de visibilité et d'équité dans les mesures de soutien. A l'échelle de la branche H&R, l'Insee note aussi une nette dégradation du climat des affaires, les entrepreneurs redoutant un effondrement de la demande.

Ce sondage groupe Logis Hotels apporte un éclairage terrain sur une situation économique fragilisée au point de mettre en péril la pérennité des entreprises. Photo DR.

Une activité en berne, le mental aussi ! Des perspectives qui sombrent et le moral s’assombrit… Interrogés le 31 octobre par leur groupe, deux jours après l’entrée en vigueur du confinement, plus de 500 hôteliers restaurateurs Logis (sur les 2100 que le réseau compte en France), ont témoigné leurs très vives inquiétudes. Pour 55 % d’entre eux, les difficultés économiques accumulées aujourd’hui sont telles qu’elles mettent en péril la pérennité de leur entreprise.  C’est 19 points de plus que lors du sondage Logis Hôtels de septembre. Déjà à cette date, plus d’1 sur 3 (36 %) redoutaient le pire.

En outre, 76 % des interrogés affirment que leur trésorerie ne tiendra pas au-delà de la fin de cette année. 23 % même déclarent qu’ils seront à cours de cash d’ici fin novembre. Pire encore, seulement 5 % de ces hôteliers-restaurateurs estiment pouvoir faire face à leurs engagements jusqu’à l’été 2021.

Pour autant, la majorité d’entre eux se refusent à souscrire un nouvel emprunt, même garanti par l’Etat. Un nouveau prêt Trésorerie alourdirait leur dette à long terme. Et de surcroît, leur interdirait l’accès à des prêts d’investissement.

Concernant l’emploi, la situation pourrait là aussi se dégrader, malgré les mesures de chômage partiel. Près d’1 adhérent Logis sur 5 (17 %) juge nécessaire et inévitable de procéder à des licenciements avant la fin de l’année 2020. Et près d’1 sur 2 (42 %), hésitent encore mais pourraient finalement s’y résoudre.

Le sondage alerte, par conséquent, sur le risque potentiel d’une importante destruction d’emplois. Selon le groupe, elle impacterait entre 5 % (800 salarié) et 17 % (2 720)  de ses effectifs, qui s’élèvent aujourd’hui à 16 000 personnes.

Prolonger les mesures jusqu’à la fin 2021 au moins et permettre l’ouverture des restaurants d’hôtels

La décision de l’Etat de reconfiner (partiellement) la population et de fermer les bars et les restaurants réduit inévitablement les perspectives d’activité. Selon le sondage, 58 % seulement des hôtels-restaurants Logis envisagent de rester ouverts en novembre. Et 18 % des adhérents s’interrogent encore sur l’opportunité de le faire. La plupart des établissements qui ferment se sont résignés à ce choix faute d’être autorisés à ouvrir leur restaurant d’hôtel. Ne serait-ce qu’à leurs clients hébergés.

Ce sondage exprime à la fois des inquiétudes marquées et des attentes fortes chez les entrepreneurs Logis Hôtels. Les dirigeants du premier groupe hôtelier indépendant en France, Fabrice Galland (président) et Karim Soleilhavoup (directeur général) portent ces demandes auprès du Gouvernement à chaque occasion. Dernière en date, une réunion le 2 novembre du comité de filière Tourisme.

Ce que tout le réseau attend de l’Etat, c’est qu’il simplifie les aides disponibles. Et leur donne plus de visibilité sur le moyen terme. S’agissant du chômage partiel, par exemple, Logis attend du Gouvernement qu’il annonce sans tarder une prolongation du dispositif de chômage partiel au-delà du 31 décembre 2020. Depuis quelques semaines déjà,  on évoque ici et là une couverture jusqu’en juin 2021. De la même manière, un nouveau différé de remboursement des PGE, au-delà de 2022, deviendrait inévitable avec l’arrêt de l’activité et des trésoreries exsangues.

Mais ce que Logis souhaite également, c’est une pleine équité dans les mesures prises. L’Etat a autorisé l’ouverture des restaurants d’entreprise. Mais il a refusé ceux des hôtels. Le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne, qui préside le comité de filière Tourisme, a déjà reçu ces demandes. Il lui appartient de relayer les propositions des professionnels auprès du Gouvernement. Le Premier ministre, Jean Castex, a prévu à la mi novembre un point d’étape sur les mesures de reconfinement. Notamment sur la situation des activités fermées. Ce sera l’occasion de remettre le sujet sur la table !

Karim Soleilhavoup, directeur général de Logis Hotels

“Si tout le monde comprend la nécessité de protéger tous les Français, nous entrons dans l’hiver de tous les dangers.
Danger sanitaire bien sûr mais aussi économique avec des trésoreries pour l’hiver à sec, comme nous l’avions déjà annoncé. Et bien sûr social avec des indépendants qui ont besoin de visibilité et de simplicité dans les mesures d’accompagnement. “

Fabrice Galland, président de la Fédération internationale des Logis

“Dans l’hôtellerie et la restauration, une nuitée ou un couvert de perdu ne sera jamais compensé. Nos établissements accusent des pertes sèches qui ne seront pas rattrapées en sortie de crise. La profession a besoin d’un soutien économique durable sur les mois et les années qui arrivent, si elle veut pouvoir se relever de manière pérenne.

Nous souhaitons contribuer de manière efficace et structurée pour faire remonter nos problématiques terrain qui sont concrètes et trouver ensemble des solutions viables et spécifiques pour préserver nos savoir-faire et nos entreprises avant qu’il ne soit trop tard.

Depuis plusieurs générations, nous formons et transmettons notre savoir-faire à nos apprentis. La survie de notre métier passe également par là. La formation ne doit pas s’arrêter. “

Le climat des affaires se dégrade fortement dans l’Hébergement-Restauration

En octobre, selon l’Insee, le moral des chefs d’entreprise se dégrade brutalement dans le sous-secteur de l’hébergement-restauration, en lien avec le renforcement des mesures d’endiguement sanitaire. À 79, le climat des affaires perd 10 points et se situe très au-dessous de sa moyenne. Les principaux soldes d’opinion chutent, en particulier ceux sur les perspectives à court terme d’activité et de demande.

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