Contrairement à sa précédente session, historique, du 14 mai, le 6ème CIT réuni le 12 octobre n'a pas annoncé d'autres nouvelles mesures que celles présentées par Jean Castex et Bruno Le Maire ces dernières semaines. Il a, en revanche, dressé le bilan de la saison estivale, moins catastrophique que prévu, et détaillé l'enveloppe des aides à la filière. L'Etat et ses bras armés ont engagé à ce jour plus de 13 milliards d'euros.
Pas d’annonces chocs. Mais ce comité interministériel a eu au moins le mérite de dresser un bilan objectif et chiffré. De la situation macro-économique du Tourisme et des aides qui lui sont apportées. A la fois des huit premiers mois écoulés et de la saison estivale. Et du premier trimestre d’exécution du plan de soutien au Tourisme. Bilan qui atténuera, peut-être, une certaine confusion ambiante. Il a eu aussi la vertu, peut-être, de rassurer certains professionnels de la filière,en particulier les entreprises du voyage, sur le soutien effectif du gouvernement. Son engagement dans le suivi des actions engagées et sa volonté de dialogue permanent, pour ajuster les mesures, les amplifier si nécessaire. Ce qu’il vient de faire pour le fonds de solidarité, élargi et abondé, à la demande de la filière.
Pas d’annonces miracle sur la conjoncture. Les chiffres sont globalement mauvais. Entre janvier et juillet 2020, selon les premières estimations, les recettes touristiques internationales ont chuté de 49 %, de 33,1 milliards à 16,7 milliards d’euros. Par ailleurs, les dépenses extérieures des Français ont reculé de 45 %, de janvier à août, pour s’établir à 17,7 milliards d’euros (vs 32,3 Md€ sur la même période 2019). Ils ont revanche beaucoup plus fréquenté la France (dépenses non chiffrées à ce jour). 94 Français sur 100 partis en vacances cet été avaient choisi la France.
Un début de redressement s’est donc opéré en juillet. Et plus encore en août, grâce aux voyageurs français et aux clientèles européennes de proximité. Les dépenses touristiques intérieures des Français au mois d’août ont été supérieures de 9% à celles de 2019.
Ce redémarrage révèle toutefois fortes disparités selon les départements. Paris a perdu 60 % de ses touristes, faute de visiteurs étrangers. Et ses recettes touristiques en additionnant celles de l’Ile-de-France a chuté également de 60 %. Avec un manque à gagner de 6,4 milliards d’euros.
Sur l’ensemble de l’année 2020, Atout France estimait les pertes potentielles de recettes touristiques entre 50 et 60 Mds€. Soit une baisse de la consommation touristique 2020 de l’ordre de –30 à – 35%. Estimation faite avant les dernières évolutions sanitaires de septembre. La seconde vague de contamination et les mesures sanitaires drastiques qu’elle va imposer, risque malheureusement d’amplifier le recul.
Bon démarrage pour le PGE saison
Le gouvernement s’est livré par ailleurs à un premier bilan d’étape de la mobilisation des mesures de soutien. Mesures d’urgence (trésorerie – financement). Et mesures de relance (actions en fonds propres). Le CIT du 14 mai les avait chiffrées à 18 milliards au terme de leur consommation.
Le secteur touristique a a déjà bénéficié d’environ 13 milliards d’euros d’aides, prêts inclus. En incluant le financement du chômage partiel. Le CIT n’a pas précisé toutefois sa contribution. Selon nos estimations, elle se situait fin août dans une fourchette de 2,5 à 3 milliards d’euros.
S’agissant du fonds de solidarité, l’Etat et les Régions ont déployé 758 millions d’euros pour 168 000 bénéficiaires uniques (527 634 en cumulé). 100 100 indépendants ont obtenu en moyenne une aide exceptionnelle de 867 euros (bien modeste au regard de leur perte de revenus dans la période), pour un budget de 87 millions d’euros.
Concernant le prêt garanti par l’Etat opéré par Bpifrance, plus de 90 000 bénéficiaires du secteur ont pu emprunter près de 10 milliards d’euros.
Lancé début août, le « PGE saison » a déjà séduit près de 1 500 bénéficiaires, pour une enveloppe globale de 200 millions d’euros (136 000 € en moyenne par bénéficiaires).
Quant aux mesures de relances, constituées de prêts et d’investissements en fonds propres, un quart seulement de l’enveloppe globale des 1,7 milliards d’euros prévus avait déjà été déboursé à fin septembre. Le temps d’instruction de ce type de dossiers, est, il est vrai, beaucoup plus long. Et les « bons » candidats ne sont pas légion.
Nous agissons :
➖ 75 000 nouvelles entreprises bénéficieront des mesures du plan tourisme
➖ pour tous les bénéficiaires du plan, l'indemnisation des employeurs à 100% de l'activité partielle est prolongée jusqu'à fin décembre
➖ fonds de solidarité porté à 10 000 €. https://t.co/xvo6dgumfm— Jean Castex (@JeanCASTEX) October 12, 2020