Au premier semestre 2022, selon les chiffres du CRT, la la première destination française, avec 18,2 millions de touristes accueillis dont 7,4 millions d'internationaux, a engrangé 12,5 millions de visiteurs supplémentaires par rapport au même semestre de 2021 (+218 %). La région accusait encore un recul de 23 % sur 2019. Mais l'écart s'est nettement réduit au fil des mois. Les hôtels n'affichaient plus qu'un déficit de 300 000 nuitées en juin contre 2 millions en janvier. Selon les premières tendances, la fréquentation en juillet et août atteindrait un niveau quasi comparable à 2019.
Paris et ses sept départements limitrophes y sont presque ! Certes, fin juin, 5,5 millions de touristes manquaient encore à l’appel en Ile-de-France pour retrouver le niveau d’activité d’avant-crise. Mais la destination revient de loin. Ils n’étaient guère que 5,7 millions l’an dernier sur le premier semestre à avoir visité la région Capitale. Cette année, le CRT, selon ses données (encore provisoires), en comptabilise 18,2 millions ! Avec 6,5 millions de touristes français supplémentaires. Et 6 millions d’internationaux en plus.
Ces flux de retours se retrouvent encore amplifiés dans les statistiques des arrivées et des nuitées hôtelières. Les hôtels en profitent même davantage que les meublés touristiques. Davantage également que les locations saisonnières (résultats détaillés sur les slides 24 à 26 du rapport ci-dessous).
Forte de 29,3 millions de nuitées, la fréquentation hôtelière a ainsi bondi de 300 % par rapport au premier semestre 2021. Mais elle reste encore en deça de 14 % au regard de 2019.
Quant aux performances économiques, on observe des écarts encore significatifs, qui sont fonction à la fois de la localisation Paris-hors Paris et des gammes d’hôtels. Ainsi, les établissements haut de gamme intra-muros affichent des taux d’occupation et des prix moyens plus élevés que leurs confrères franciliens positionnés sur le milieu de gamme et plus encore sur la gamme économique. Des données établies par le cabinet In Extenso TCH et reprises par le CRT.
Mais la bonne nouvelle pour les hôteliers (moins pour leurs clients !), c’est le Revenu Moyen Par Chambre louée (RMC) qui augmente absolument partout. Les tarifs, en effet, ont très fortement augmenté dans la période, en particulier au deuxième trimestre. Ce qu’observait l’Insee depuis mai (lire notre article).
Et que dire des adresses les plus malmenées en 2020 et en 2021, celles qui ont pâti de l’absence des internationaux ! Ce sont justement les hôtels de luxe et les palaces parisiens qui ont le plus fortement rebondi en 2022. Certes, leur taux d’occupation, à 53 %, est encore de 13 points inférieurs à celui du premier semestre 2019. Mais leur prix moyen a fait un bond en avant de 32 %, à 822 euros. Symboliquement, c’est d’ailleurs la seule gamme à afficher un RevPar en hausse par rapport à 2019 : + 15 %, à 440 euros.
Le CRT affiche son optimisme pour la saison estivale. Il estime à 12,6 millions le nombre de touristes actifs présents entre juin et août 2022, soit -6 % par rapport à 2019. Et les prix moyens devraient se maintenir au moins en juillet à leur niveau atteint en mai et juin. Sauf crise internationale, le second semestre enregistrera une activité touristique beaucoup plus importante qu’en 2021. Grâce en particulier au tourisme d’affaires et aux visiteurs internationaux. Ce que montrent déjà les prévisions de réservations hôtelières et aériennes. Il est trop tôt encore pour affirmer que l’année 2022 affichera au final davantage de visiteurs et de recettes touristiques qu’en 2019.
Les réservations sur Paris ont légèrement fléchi cet été mais restent proches de leurs niveaux de 2019
L’indicateur SiteMinder compare au jour le jour le volume de réservations enregistrées en 2022 et 2019. Les volumes constatés le 31 août 2022 représentaient 98,13 % de ceux répertoriés le 31 août 2019. Et 167 % de ceux relevés le même jour de 2021.