Jean-François Rial, nouveau président de L’Office du Tourisme et des Congrès de Paris

Plus connu comme PDG du groupe voyagiste Voyageurs du Monde, Jean-François Rial vient d’être élu président du conseil d’administration de l’OTCP pour un mandat de trois ans, sur proposition d’Anne Hildalgo, maire de la ville de Paris, l’une des deux tutelles de l’Office avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris. Il dévoile ses ambitions et priorités stratégiques.

Plus connu comme PDG du groupe voyagiste Voyageurs du Monde, Jean-François Rial vient d'être élu président de l'OTCP, sur proposition d'Anne Hildalgo, maire de la ville de Paris, l'une des deux tutelles de l'Office avec la CCI de Paris. Il dévoile ses ambitions et priorités stratégiques.

Jean-François Rial. Photo : Stéphane Tetu.

Un professionnel du tourisme succède à un professionnel de la politique. Jean-François Rial remplace Pierre Schapira, en fonction depuis décembre 2014, qui avait effectué deux mandats de trois ans. Rial, lui-même sympathisant d’Anne Hidalgo et citoyen engagé, a rédigé avec Jean-François Martins, adjoint au tourisme de la maire de Paris, l’étude « Pour un tourisme à impact positif », publiée par le think tank socialiste Terra Nova en

« Mon programme est à la fois très simple et très ambitieux, a déclaré le nouveau président : donner le meilleur du voyage et du tourisme à Paris. En évitant le surtourisme, en le rendant écologique en chaque lieu et en mettant du beau partout pour les yeux de ses visiteurs et de ses habitants. » Vaste programme, en effet…

On imagine que Jean-François Rial aura également à coeur que l’OTCP prenne sa part dans la relance de la destination. Paris a terriblement souffert en 2020 des impacts de la crise du Covid-19. En matière de tourisme d’affaires, par exemple, selon l’indicateur CCI Paris Île-de-France, la destination aurait perdu 7,4 millions de visiteurs et congressistes (soit 79 % de la fréquentation annuelle ) et 85 000 entreprises. 341 salons ont été annulés ou digitalisés entre mars et décembre. Ce qui a entraîné un manque à gagner de 3,4 milliards d’euros de retombées économiques pour le territoire.  Et de 15,7 milliards d’euros de ventes pour les entreprises.

« Paris n’est pas du tout en saturation de touristes. Paris est en saturation sur certains sites uniquement. »

Ce poste étant non-exécutif, Rial va se concentrer sur la stratégie et sur la communication, dont il est très friand. Dans un long entretien, accordé à notre confrère l’Echo touristique, Jean-François Rial, plutôt franc du collier, dévoile ses quatre grandes orientations.

Son premier objectif : « Répartir le mieux possible les flux de voyageurs à Paris, sur des sites différents. A la fois intra-muros mais aussi sur toute l’Ile-de-France » . « Il faut continuer à augmenter les flux, affirme-t-il, mais empêcher le surtourisme. » Deuxième axe, l’écologie, « en mettre partout ». Il souhaite développer la mobilité douce (abonnements au vélo) et le tourisme fluvial. Son rêve serait d’installer des vaporettos sur la Seine et la Marne. Pas question de laisser les gondoles à Venise !

Troisième axe : « Travailler main dans la main avec les multiples institutionnels concernés par le tourisme à Paris (NDLR : Région Ile-de-France, Atout France, ministères, sacré challenge là aussi, les relations avec la Région ayant longtemps été exécrables…). Ainsi qu’avec les opérateurs privés concernés. » . Un travail de concert d’autant plus nécessaire que l’OTCP ne disposerait, selon lui, que d’un budget de 20 millions d’euros (hors période Covid-19) et d’une équipe de 50 personnes.  « Mon quatrième objectif,  conclue-t-il, c’est l’Everest : remettre du beau partout dans Paris. »

Effectivement, il y aura beaucoup à faire, dans ce domaine aussi. La crise du Covid-19 a laissé les rues de Paris dans un état déplorable. Plots de circulation dégradés. Blocs de béton sur la voirie. Terrasses hideuses squattant, avec la bénédiction de la maire de Paris, les emplacements de stationnement de rue. Etc…

Il  contracte le virus du voyage au Sahara en 1991

Jean-François Rial, 58 ans en juin prochain, est diplômé l’Institut de statistique de l’université Paris VI, et de l’institut des Actuaires. Rial débute sa carrière professionnelle dans l’analyse financière et le trading. Il dirige la société Promatif, spécialisé dans les logiciels d’évaluation des risques sur les marchés financiers. JFR devient ensuite, à 25 ans, DG de Fininfo. Il restera huit ans à la tête de ce diffuseur d’informations financières pour les gérants de portefeuille.

Sa vie va basculer après un voyage dans le Sahara, aime-t-il raconter. Avec son ami Alain Capestan, qu’il a connu chez Fininfo, il rachète en 1992 un petit voyagiste, Déserts, puis un autre en 1993, Comptoir d’Islande. Ils créent ensuite une marque de voyagiste, Comptoir des Voyages.

En 1996, il rachète Voyageurs du Monde avec quatre amis (Alain Capestan, Lionel Habasque, Frédéric Moulin et Loïc Minvielle). L’entreprise, spécialiste du voyage sur mesure et haut de gamme, va connaître un développement très important. A la fois par croissance interne et externe (rachats de Terres d’aventure et de Nomade Aventures). En 2019, le groupe Voyageurs du Monde enregistrait un chiffre d’affaires de 487,5 millions d’euros. Soit une croissance de 4,6% par rapport à l’exercice précédent.

Première perte historique pour Voyageurs du Monde en 2020 après une croissance continue 

, le groupe estimait à 119 millions d’euros son chiffre d’affaires pour 2020. Soit une chute de 75 % par rapport à 2019, en raison de l’impact du Covid-19 sur les voyages internationaux. Avec la perspective, pour la première fois dans l’histoire de la société, de pertes d’excédent brut d’exploitation (Ebitda) pour 2020 de l’ordre de 17 millions d’euros. A comparer avec un Ebitda positif de 33,6 millions en 2019.

Jean-François Rial est par ailleurs président de l’association Refettorio Paris. Fondée par le chef Massimo Bottura et l’artiste JR , Refettorio est un restaurant solidaire pour migrants et SDF. Il est actuellement hébergé dans la crypte de l’église de la Madeleine.  Son approche est de transformer des ingrédients provenant de surplus alimentaire en des plats de grande qualité. Il a également créé avec son fils Tom une ferme en agriculture biologique dans le Perche.

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