Brusque embardée de l’inflation dopée par les tarifs des hôtels et les prix des restaurants

Sur le seul mois de mai, les prix des services de restauration et d’hébergement calculés par l’Insee ont augmenté de 1,6 %, soit deux fois plus fortement que l’ensemble de l’Indice des Prix à la Consommation (0,7 %). Sur 1 an, l’inflation dans l’HR atteint désormais 5,1 %. Modérés jusque-là (0,3 % en janvier et février, 0, 9 % en mars et -0,4 % en avril), les prix cette fois ont fait un bond en avant en raison d’une vive progression des prix de la restauration (+0,8 %) et de la nouvelle envolée des tarifs de l’hébergement ( +7 % pour les hôtels et +4 % pour les centres de vacances).

Sur le seul mois de mai, les prix des services de restauration et d'hébergement calculés par l'Insee ont augmenté de 1,6 %, soit deux fois plus fortement que l'ensemble de l'Indice des Prix à la Consommation (0,7 %). Sur 1 an, l'inflation dans l'HR atteint désormais 5,1 %. Modérés jusque-là (0,3 % en janvier et février, 0, 9 % en mars et -0,4 % en avril), les prix cette fois ont fait un bond en avant en raison d'une vive progression des prix de la restauration (+0,8 %) et de la nouvelle envolée des tarifs de l'hébergement ( +7 % pour les hôtels et +4 % pour les centres de vacances).

Calmars grillés aux asperges vertes. Photo : Karelnoppe - Adobe Stock.

 Une hausse annuelle des prix de 5,1 % qui ne dépassait pas 0,8 % en 2021 et 1,9 % en 2019

Les consommateurs ont mangé leur pain blanc ! L’inflation franche est bel et bien de retour dans l’Hébergement Restauration. Ephémère, l’accalmie d’avril (-0,4 % sur 1 mois) était purement saisonnière.

La nouvelle donne de mai tient avant tout à l’accélération de la hausse des services de restauration : 0,8 % versus 0,3 % en avril. Sur 12 mois cumulés, l’inflation en Restauration passe ainsi de +2,5% à +4,6%.

Quant aux hébergements, ils augmentent à nouveau fortement leurs tarifs. +7 % en rythme annuel. Et même +17,4 % pour les hôtels. Du jamais vu, à notre connaissance.

La hausse des prix en Hébergement continue d’être plus élevée que celle en Restauration, peu adepte des majorations saisonnières. Profitant du dynamisme de la demande (fidélité des clients nationaux et retour en force des internationaux), les hôtels, en particulier, dopent leurs prix moyens.

Les prix atteignaient même des sommets à Paris, à l’occasion de la finale de la Champions League (28 mai). 5 à 10 fois ceux habituellement pratiqués à cette période. La nuitée pouvant y dépasser les 1 000 euros dans l’hôtellerie dite économique. Le revenu management battait son plein…

Sous l’effet conjugué des hausses en Restauration et en Hébergement, l’inflation annuelle s’accélère dans l’HR et se rapproche de celle de l’IPC. En mai, l’écart n’est plus que de 0,1 points. Avec un indice à +5,2 % pour l’IPC. Et à +5,1% pour l’HR. En avril, il était encore de 1,5 points. Avec +3,4 % pour l’HR versus +4,8 % pour l’IPC.

Source : Insee – traitement HR-infos

L’Insee modifie ses pondérations au détriment des hôtels
mais ne rompe pas les grands équilibres (*)

Signe des temps, les hôtels, motels et autres auberges n’apparaissent plus aussi prépondérants dans les consommations touristiques des ménages. Du moins si l’on se base sur leur importance au sein de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC). Explications.

Chaque année, l’Insee modifie la pondération de chacun des 303 groupes qui est pris en compte dans le calcul des l’Indice des Prix des biens et services à la Consommation (IPC), en fonction de leur poids dans la consommation des ménages. Chaque groupe est doté d’un nombre de points correspondant à une partie des 10 000 points composant l’Indice.

L’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) évalue leur poids respectif notamment à partir de la répartition des dépenses de consommation dans le cadre des comptes nationaux. L’Institut cite l’exemple de la Communication. Son poids dans le panier a augmenté de près de moitié depuis 30 ans. Il représente actuellement 269 points sur les 10 000 de l’Indice. La Communication (internet et téléphonies comprises) représenterait ainsi 2,69 % de la consommation des ménages. L’Institut cite également les carburants pour les véhicules. Ils représentent aujourd’hui 3,6 % de leur consommation. Et 362 points dans l’Indice des prix.

Historiquement, l’Insee attribuait aux hôtels la plus grosse pondération parmi les trois services d’hébergement qu’elle classifie dans l’IPC. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Leur poids dans le panier est passé de 87 points en 2019 à 55 points en 2022. Les hôtels sont désormais devancés par les « centres de vacances », forts de leurs 64 points. Ces derniers en pèsent 14 de plus qu’en 2021 (50) mais 10 moins qu’en 2019 (74).  Sous ce terme de « centres de vacances », l’Insee regroupe les résidences de tourisme, les villages vacances et les campings.

Même si les hôtels semblent les plus impactés, l’ensemble des services d’hébergement l’ont également été. Ils pèsent aujourd’hui 137 points d’indice contre 177 en 2019. Deux facteurs concomitant expliquent cette baisse de leur pondération. D’une part, une diminution de la consommation des dépenses des ménages. D’autre part, un recul des prix que ces ménages ont acquittés. Ce qui est encore plus vrai pour les hôtels, les premiers touchés.

La poussée des prix dans la restauration s’ajoutent désormais aux fortes hausses dans les hébergements

Des mouvements similaires impactent les services de restauration. Alors que leurs trois groupes pesaient 796 points en 2016, ils n’en pesaient plus que 485 en 2021. Avant de remonter à 523 points en 2022. Contrairement à ce qui s’écrit souvent par ailleurs, les repas et boissons pris dans un restaurant ou un café restent de très loin le premier poste de dépense des ménages (423 points sur 523). Très au-dessus du poste cantines (94 points). Et encore plus loin de celui de la restauration rapide (6 points).

Globalement, la pondération des trois services de restauration représente 79 % des 660 points attribués aux prix des six groupes « Restaurants et Hôtels ».

Malgré tout, les 21% des points représentés par les services d’hébergement peuvent impacter l’Indice global, dans un sens ou dans un autre (accentuer ou limiter la hausse des prix). A condition que l’évolution de leur prix marque de gros écarts avec ceux des services de restauration. Ce que l’Insee constatait de janvier à avril 2022. Mais que l’Institut observe moins sur mai 2022.

En effet, au cours du mois écoulé, la hausse des prix de 7 % sur le groupe «hôtels, auberges et établissements similaire » a de nouveau dopé l’ensemble du Poste « Restaurants et Hôtels ». Cependant, la hausse globale de +1,6 % sur un mois n’aurait pu être atteinte sans la hausse de +0,9 % sur le groupe « Restaurants, cafés et établissements similaires. »

De même sur 12 mois (juin 2021- mai 2022), l’inflation passe de  +3,4 % à +5,1% pour une double raison. D’une part, le poids prépondérant des +4,6 % constatés dans la restauration. D’autre part, la progression de +7 % observés dans les hébergements.

Ainsi, l’accélération des prix et la pondération prédominante des services de restauration (523  points sur les 660 comptabilisés par l’Insee pour le poste « Restaurants et Hôtels ») expliquent-elles l’accélération en mai des prix sur l’ensemble de ce poste R&H.

(*) Cette analyse reprend celle que nous avons publiée en avril 2022. En actualisant, bien entendu, les statistiques de l’Insee (mai vs avril).

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