Il n'est pas le premier à mettre des échiquiers à la disposition de ses clients. Mais le Blitz Society est peut-être le seul à ce jour qui soit exclusivement dédié au célèbre jeu de réflexion stratégique et tactique. Son patron et co-fondateur, Vincent Riff, est lui-même un grand joueur (classé 2400 Elo). Dans une ruelle de Saint-Germain-des-Près, le Blitz Society peut accueillir jusqu'à 54 joueurs autour de 27 tabliers. Côté culinaire, des artisans ont concocté des planches à partager, accompagnées de vins naturels et de bières artisanales, le tout sur fond de musique jazz.
Ambiance studieuse dans un décor sobre et tamisé signé Sandra Benhamou
Façade d’époque avec structure et poutres apparentes, pierres anciennes provenant de l’église de St-Germain-des-Près… La décoration devait respecter l’intégrité d’un espace unique et harmoniser sa rencontre avec un jeu de réflexion.
Pour cela, des matériaux bruts comme la terre cuite brune et le bois patiné se confrontent avec le parquet ancien et les vieilles poutres. La lumière, tamisée, vient juste éclairer les échiquiers et créer un effet de clair-obscur. Les murs se fondent avec les pierres anciennes. Des chaises chinées se mêlent à des tables de jeux dessinées sur mesure, dans un esprit écolier. Quelques tables basses et fauteuils tapissés viennent réchauffer l’atmosphère pour y accueillir quelques spectateurs ou joueurs.
Ce que les confondateurs de Blitz Society en disent
« Nous avons pensé ce lieu comme un endroit simple, festif et convivial dont l’objectif est de créer du lien et un espace de rencontres autour de la vie des échecs.
Démocratiser. Dépoussiérer. Le plaisir du jeu dans un espace dédié à l’histoire des échecs. »
Blitz : partie-éclair où la durée de réflexion par joueur est limitée à moins de 15 minutes.
Des championnes à l’honneur lors de l’inauguration
Elles ont affronté des joueurs amateurs et prodigué leurs conseils techniques en combinaisons tactiques et en compréhension stratégique du jeu.
De gauche à droite : Mitra Hejaipour, Sophie Milliet et Lara Armas. Absente sur la photo : Alessia Santeramo.
Mitra Hejazipour, 28 ans, est Grand Maître international féminin. Elle a été championne d’Asie en 2015. En 2019, cette joueuse a osé concourir sans foulard alors qu’elle portait les couleurs de l’Iran. Une audace qui lui a valu d’être exclue de son équipe nationale. Elle vient d’obtenir l’autorisation de représenter la France, où elle s’est exilée, dans les compétitions internationales. Elle est aujourd’hui le symbole du combat des femmes pour la liberté en Iran.
Sophie Milliet, 37 ans, est Maître International et Grand Maître féminin. Elle a été championne de France à six reprises (2003, 2008, 2009, 2011, 2016, 2017) championne des pays méditerranéens en 2015, et médaillée de bronze du championnat du monde jeunes en 2001.
Lara Armas a grandi dans une famille de joueurs d’échecs passionnés. Habituée des podiums des championnats, elle fut l’une des premières femmes à devenir entraîneuse. Lara se consacre aussi beaucoup au chessboxing, dont elle est devenue championne du Monde en 2019. Un sport hybride qui mélange box anglais et jeu d’échecs. Elle est membre du comité directeur de la fédération.
Alessia Santeramo, 23 ans, est Maître féminin italienne et membre de l’équipe nationale. Elle a été trois fois vice championne d’Italie lors des éditions du championnat d’Italie d’échecs des clubs en 2012, 2015 et 2016.