Trop caloriques, trop gras, trop sucrés, trop salés... L'enquête menée par l'association CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie) épingle les versions gourmandes des menus proposés aux enfants et adolescents par sept enseignes de restauration rapide, de McDonald's à O'Tacos. Si CLCV note des progrès sur les menus « légers », elle déplore la dégradation nutritionnelle des autres menus depuis sa précédente enquête de 2010. Facteur agravant, les informations nutritionnelles affichées restent trop insuffisantes pour permettre aux consommateurs de raisonner leurs choix.
Si la démonstration de cette enquête est nouvelle, sa conclusion ne l’est malheureusement pas ! Publiée en 2021, la grande étude consommation conduite par l’Anses (Agence nationale de l’Agence nationale de sécurité alimentaire et de l’Alimentation (ANSES) soulignait déjà la faible qualité des apports nutrionnels de la restauration rapide.
En 2010, la précédente investigation de CLCV arrivait à des résultats similaires. Et déjà, les deux institutions recommandaient d’ajuster la taille et la composition des plats servis dans les fast-foods. Peine perdue… Leurs préconisations n’ont pas été suivies d’effets probants.
Pour autant, la CLCV ne tire pas à boulets rouges sur la Rapide. Elle reconnait même qu’on peut y manger équilibré. Un sandwich ou un burger, accompagné d’une portion de fruits ou de légumes, et d’une boisson non sucrée ou peu (eau, eau aromatisée) ? C’est l’assurance d’un apport qui ne dépassera pas 18 % des apports caloriques journaliers. Sauf que ce menu-là n’a vraiment pas la préférence des consommateurs. Ni celle des enseignes…
La CLCV le reconnait aussi, leurs menus « légers» se sont allégés en calories. Du moins chez quatre des sept chaînes radiographiées (1). Et le volet positif de son bilan s’arrêtera là.
Trop de frits, trop peu d’infos
Toute les autres combinaisons de formules « XXL » , « grands formats» ou « gourmandes » usent et abusent toujours plus de matières grasses et de sel. Quand ce n’est pas de sucre, avec des offres de sodas en demi-litre… CLCV n’hésite pas à parler même de « bombes caloriques ». L’association a repéré des formules qui totalisent la bagatelle de 1 800 kilocalorie et plus. Soit l’équivalent de 80 % des besoins journaliers moyens d’un… adulte !
Autrement dit, dans une seul repas, comme le souligne la nutritionniste Béatrice de Raynal, interrogée par France Info, un seul menu enfant, avec deux produits frits, accumule l’équivalent d’ un petit-déjeuner, d’un déjeuner et d’une partie du goûter. « Pour l’équilibre alimentaire, on dit un produit frit par semaine, pas deux dans le même menu », insiste la fondatrice du cabinet Nutrimarketing.
Dans cette jungle de calories mal identifiées, un jeune consommateur et ses parents auront bien du mal à se repérer. Ce manque d’information nutritionnelle est l’autre grief de la CLCV. En nuançant là aussi son constat.
McDonald’s et KFC, en effet, ont fait des efforts. Mais ce sont encore les seuls à mettre à disposition le Nutri-Score de leurs aliments et boissons sur leur site internet et sur les bornes de commandes en restaurant. Mais pour la CLCV, cela ne suffira pas à éclairer les choix de leurs clients. Encore faudrait-il que le logo Nutri-Score soit visible à proximité des produits lors de la commande, et non pas dans un onglet spécifique. Sachant aussi que le Nutri-Score n’est pas toujours disponible pour chaque produit.
Ci-dessous, en PDF téléchargeable, les résultats détaillés de l’enquête de la CLCV.
(1) McDonald’s, Quick, KFC et Brioche Dorée. Ils ne sont pas allégés chez Burger King, Subway, et O’Tacos.