En décembre, les prix des services de restauration et d'hébergement calculés par l'Insee ont augmenté de 0,2 % sur le mois et de 2,4 % sur les 12 derniers mois. Les prix pratiqués dans les restaurants, fast food et autres cantines n'ont progressé que de 1,9 % depuis décembre 2020. A contrario, les tarifs des hôtels (+9,1 %) ont bénéficié d'un important rattrapage. Calculée cette fois en moyenne annuelle, la hausse des prix facturés aux consommateurs des CHR (+0,8 %) est restée quasi équivalente à celle de 2020 (+0,9 %), alors qu'elle a triplé sur l'ensemble de l'indice (1,6 % vs 0,5 %).
Stabilité quasi générale des prix dans la branche en décembre 2021
Source : Insee – traitement HR-infos
Les consommateurs des services de Restauration et d’Hébergement globalement épargnés par l’accélération des prix en moyenne annuelle 2021
La forte progression des prix de l’énergie (+ 10,5 %) a impacté l’ensemble de l’Indice. A l’exception notoire des services en H&R et des prix alimentaires. Du coup, phénomène rarement observé, la hausse moyenne des prix à la consommation dans les H&R (0,8 %) a été moins élevée que celle de l’PC (+1,6 %). Deux fois moins élevée !
Deux explications à cette modération. D’une part, la quasi stabilité des prix de la Restauration (+0,6 %). D’autre part, la pondération prédominante de ses sous postes (restaurant à table, restauration rapide, cantine, etc). L’Insee, en effet, sur les 10 000 points de son indice, en attribue 485 points aux postes Restauration contre 114 à ceux des Hébergements.
Du coup, ce double effet neutralise l’envolée des prix moyens constatés dans les Hébergements (+ 2,7 %). Envolée qui s’explique par un rattrapage. Ce secteur, en effet, a subi en 2020 à la fois une baisse de production et de prix (- 0,4 %). Cette déflation a particulièrement touché les hôtels et les résidences de tourisme. RevPor et fréquentation ont chuté de concert dans ces secteurs.
Source : Insee – traitement HR-infos[
Moyenne annuelle et glissement annuel : quels différences
Moyenne annuelle et glissement annuel sont des concepts différents. L’évolution en moyenne annuelle compare les prix d’une année donnée à ceux de l’année précédente.. Le glissement annuel compare les prix d’un seul mois d’une année donnée à ceux du même mois de l’année précédente.
Une inversion de tendances appelée à durer ?(*)
Historiquement, on observait une hausse des prix toujours plus forte dans l’Hébergement Restauration que sur l’ensemble de l’Indice Insee des Prix à la Consommation (IPC). Ce n’est plus le cas depuis le deuxième semestre 2020. A nouveau en décembre 2021, l’indice des prix H&R progresse plus faiblement (+2,4 %) que l’ensemble de l’Indice (+2,8%).
La chute de la demande a d’abord conduit à une baisse puis à une stabilité des prix. Mais, à l’inverse, la forte reprise de la demande dans l’hébergement marchand à partir de l’été 2021 a provoqué des hausses tarifaires saisonnières plus élevées qu’à l’habitude.
La pondération de chaque service réduit l’impact des hausses de prix de l’Hébergement
Mais cette inflation hôtelière n’a pas pourtant fait flamber l’ensemble du Poste « Restaurants et Hôtels » . En effet, la pondération des prix des services d’hébergements dans l’IPC (114 points) est beaucoup plus faible que ceux des services de restauration (485 points). Or, la hausse des prix des repas pris dans la restauration, en particulier à table, est restée modérée depuis 1 an (+1,9 % vs 4,4 %).
Ainsi, la modération des prix et la pondération prédominante des services de restauration (485 points sur les 599 comptabilisés par l’Insee pour le poste « Restaurants et Hôtels ») expliquent-elles la sobriété de la hausse des prix sur l’ensemble de ce poste R&H.
(*) Cette analyse reprend celle que nous avons publiée en décembre et en novembre. En actualisant, bien entendu, les statistiques de l’Insee (décembre vs novembre).