Une accélération de l’inflation à deux vitesses, plus élevée dans les hébergements

En avril, les prix des services de restauration et d’hébergement calculés par l’Insee ont baissé de 0,4 %, en raison des baisses saisonnières (-8,5 %) appliquées par les résidences et villages de vacances, les prix de services de restauration progressant pour leur part de 0,3 %. Toutefois sur les 12 derniers mois, les prix des services H&R ont augmenté de 3,4 %. Cette accélération de l’inflation tient en premier lieu à la forte hausse observée sur les tarifs pratiqués par les hôtels (+ 12,2 % sur 1 an). Elle est également alimentée par la progression de 2,7 % des prix en restauration.

En avril, les prix des services de restauration et d'hébergement calculés par l'Insee ont baissé de 0,4 %, en raison des baisses saisonnières (-8,5 %) appliquées par les résidences et villages de vacances, les prix de services de restauration progressant pour leur part de 0,3 %. Toutefois sur les 12 derniers mois, les prix des services H&R ont augmenté de 3,4 %. Cette accélération de l'inflation tient en premier lieu à la forte hausse observée sur les tarifs pratiqués par les hôtels (+ 12,2 % sur 1 an). Elle est également alimentée par la progression de 2,7 % des prix en restauration.

A Rennes, Les Chouettes Hostel pratique des tarifs modérés adaptés à sa clientèle. Pour une place dans un dortoir de 4 lits réservé aux femmes, compter 26,55 euros (ici en photo). Les Chouettes propose aussi des chambres, offertes à partir de 55 euros en double; le tarif en juin passant au-dessus de 70 euros.

 Une hausse annuelle des prix de 3,4 % qui ne dépassait pas 0,8 % en 2021 et 1,9 % en 2019

En avril, les tarifs de la branche (-0,4 % sur 1 mois) ont reculé. Alors que ceux de l’ensemble de l’Indice Insee des Prix à la Consommation progressaient (+0,4 %). Sur 12 mois cumulés, l’écart demeure également important : +3,4 % pour l’Hébergement Restauration contre 4,8 % pour l’IPC.

Inexorablement, la hausse annuelle s’accélère dans l’HR tout en conservant un rythme inférieur à celui de l’IPC. Elle atteignait + 2,4 % en décembre 2021 (versus + 2,8 % pour l’Indice général). Elle passait à + 2,6 % en janvier 2022 (vs 2,9 %). A + 3,2 % en février ( vs 3,6 %).  + 3,3 % en mars (vs 4,5 %). Et +3,4 % en avril (vs +4,8 % pour l’IPC).

D’un mois sur l’autre, on observe toujours une progression plus forte dans les services d’Hébergement que dans les services de Restauration. En janvier, la hausse des prix atteignait 4,4 % dans les hébergements (et même 9,1 % dans les hôtels) contre 1,9 % pour les restaurations. En mars, l’écart s’accentuait encore. Avec, respectivement, + 6,1 % et + 2,5 %.

Nous avons déjà expliqué les raisons de ces fortes hausses tarifaires dans l’Hébergement. N’étant pas vraiment sorti de la crise en 2021, le secteur profite de la vigueur retrouvée de la demande (fidélité des clients nationaux et retour en force des internationaux) pour augmenter ses prix moyens. Hausse encore plus manifeste sur les périodes de fortes activités saisonnières.

La forte hausse des prix alimentaires alimente désormais la hausse des prix de la Restauration

Si l’on se projette 1 an en arrière et même avant la crise sanitaire, on assiste bien à un envol des prix des services HR. En avril 2021, les tarifs des hébergements n’avaient progressé que de + 1,4 % sur 1 an. La Restauration les contenant même à + 0,7 %. En avril 2019, le prix des Hébergements avait déjà grimpé de  3,3 % sur 1 an, ceux de la Restauration ne progressant que de 1,5 %.

C’est bien le boom de la demande, avant même le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a engendré pénurie et flambée des prix au niveau macro-économique. C’est ce même boom qui déclenche cette flambée des prix des hôtels. Sans pour autant qu’il y ait pénurie d’offre. Une partie de la clientèle se tournant vers d’autres types d’hébergement.

Quant à la Restauration, ce sont bien d’avantage l’évolution des prix alimentaires qui dope sa propre inflation. Encore assez stable en janvier et février, ils ont connu une première envolée en mars et plus encore en avril, avec + 1,6 % sur 1 mois et + 4,2 % sur 12 mois.

Source : Insee – traitement HR-infos

L’Insee modifie ses pondérations au détriment des hôtels
mais ne rompe pas les grands équilibres (*)

Signe des temps, les hôtels, motels et autres auberges n’apparaissent plus aussi prépondérants dans les consommations touristiques des ménages. Du moins si l’on se base sur leur importance au sein de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC). Explications.

Chaque année, l’Insee modifie la pondération de chacun des 303 groupes qui est pris en compte dans le calcul des l’Indice des Prix des biens et services à la Consommation (IPC), en fonction de leur poids dans la consommation des ménages. Chaque groupe est doté d’un nombre de points correspondant à une partie des 10 000 points composant l’Indice.

L’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) évalue leur poids respectif notamment à partir de la répartition des dépenses de consommation dans le cadre des comptes nationaux. L’Institut cite l’exemple de la Communication. Son poids dans le panier a augmenté de près de moitié depuis 30 ans. Il représente actuellement 269 points sur les 10 000 de l’Indice. La Communication (internet et téléphonies comprises) représenterait ainsi 2,69 % de la consommation des ménages. L’Institut cite également les carburants pour les véhicules. Ils représentent aujourd’hui 3,6 % de leur consommation. Et 362 points dans l’Indice des prix.

Historiquement, l’Insee attribuait aux hôtels la plus grosse pondération parmi les trois services d’hébergement qu’elle classifie dans l’IPC. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Leur poids dans le panier est passé de 87 points en 2019 à 55 points en 2022. Les hôtels sont désormais devancés par les « centres de vacances », forts de leurs 64 points. Ces derniers en pèsent 14 de plus qu’en 2021 (50) mais 10 moins qu’en 2019 (74).  Sous ce terme de « centres de vacances », l’Insee regroupe les résidences de tourisme, les villages vacances et les campings.

Même si les hôtels semblent les plus impactés, l’ensemble des services d’hébergement l’ont également été. Ils pèsent aujourd’hui 137 points d’indice contre 177 en 2019. Deux facteurs concomitant expliquent cette baisse de leur pondération. D’une part, une diminution de la consommation des dépenses des ménages. D’autre par, un recul des prix que ces ménages ont acquittés. Ce qui est encore plus vrai pour les hôtels, les premiers touchés.

Les faibles variations de prix dans la restauration amortissent les fortes hausses dans les hébergements

Des mouvements similaires impactent les services de restauration. Alors que leurs trois groupes pesaient 796 points en 2016, ils n’en pesaient plus que 485 en 2021. Avant de remonter à 523 points en 2022. Contrairement à ce qui s’écrit souvent par ailleurs, les repas et boissons pris dans un restaurant ou un café restent de très loin le premier poste de dépense des ménages (423 points sur 523). Très au-dessus du poste cantines (94 points). Et encore plus loin de celui de la restauration rapide (6 points).

Globalement, la pondération des trois services de restauration représente 79 % des 660 points attribués aux prix des six groupes « Restaurants et Hôtels ».

Malgré tout, les 21% des points représentés par les Services d’Hébergement peuvent impacter l’Indice global, dans un sens ou dans un autre (accentuer ou limiter la hausse des prix). A condition que l’évolution de leur prix marque de gros écarts avec ceux des Services de Restauration. Et c’est le cas en avril.

Exceptionnellement en avril, le recul des prix de 8,5 % constatés sur le groupe « centres de vacances » a eu pour effet de faire baisser de 0,4 % l’ensemble du Poste « Restaurants et Hôtels ». En observant par ailleurs que le poste « Services de Restauration » n’a augmenté sur le mois  que de + 0,3 %

De même sur 12 mois (avril 2021- mars2022), l’inflation reste contenue à +3,4 %. Ceci en raison de la prépondérance des +2,7 % constatés dans la restauration par rapport aux +6,1 % observés dans les hébergements.

Ainsi, la modération des prix et la pondération prédominante des services de restauration (523  points sur les 660 comptabilisés par l’Insee pour le poste « Restaurants et Hôtels ») expliquent-elles la sobriété de la hausse des prix sur l’ensemble de ce poste R&H.

(*) Cette analyse reprend celle que nous avons publiée en avril 2022. En actualisant, bien entendu, les statistiques de l’Insee (avril vs mars°.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

A lire dans la même rubrique

A Rennes, Les Chouettes Hostel pratique des tarifs modérés adaptés à sa clientèle. Pour une place dans un dortoir de 4 lits réservé aux femmes, compter 26,55 euros (ici en photo). Les Chouettes propose aussi des chambres, offertes à partir de 55 euros en double; le tarif en juin passant au-dessus de 70 euros.