La clientèle internationale, la plus dépensière, aux abonnés absents. Paris et l'Ile de France, ses deux premières destinations, en panne... Pour ses deux principales raisons, l'hôtellerie française ressort d'un exercice 2019 globalement médiocre et moins performant que l'exercice 2018. Marqué d'abord par une fréquentation tout juste stable, selon les indicateurs MKG-GNC-Olakala et In Extenso TCH, voire même en léger recul selon Eurostat.
Selon un premier bilan provisoire effectué par l’Eurostat, organisme émetteur des statistiques officielles de l’Union européenne, le nombre de nuitées hôtelières aurait reculé de -0,3 %. La hausse observée sur la clientèle résidente (+3,1%) n’a pas intégralement compensé le fort recul de la clientèle internationale (-6,1 %) qui pèse en France environ 38 % des nuitées hôtelières.
2019, en terme de fréquentation, est à l’opposé de 2018, pourtant déjà affecté sur certaines destinations (Paris en premier lieu) par le mouvement des Gilets Jaunes. Celle-ci avait pu progresser (+2,4 % soit 214,9 millions de nuitées) par une forte croissance (+ 7,6 %) de la clientèle non-résidente, celle-là même qui a fait défaut en 2019.
Selon les deux indicateurs privés Olakala et In Extenso, qui raisonnent eux en taux d’occupation et non en nuitées, la fréquentation aurait progressé entre 0,5 % (Olakala) et 0,3 % (In Extenso).
Mais il s’agit là d’une moyenne nationale. Les écarts sont considérables selon les destinations et les régions.
Ainsi, après de belles progressions en 2017 et 2018, les premières d’entre elles, Paris et Ile-de-France, ont cette fois trébuché. La région « Capitale » avait été crédité d’une hausse de 5,5 % en 2018 et de 10,7 % en 2017, grâce à un afflux de visiteurs internationaux. Sur 2019, Olakala évalue Paris en baisse de -0,5 % et l’Ile-de-France de -1,1%.
Quant aux prix moyens, ils sont également en berne. Le prix moyen se contente d’un + 1,5 % l’an dernier (94,2 € hors taxe) selon Olakala alors il grimpait de 5,3 % en 2018. Paris offre le contraste le plus saisissant : + 0,9 % en 2019 (165,3 €) contre + 8,5 % il y a deux ans.
Les RevPar sont à peine mieux lotis, compte tenu de cette fréquentation stagnante et de prix moyen peu dynamique. A l’échelle nationale et sur 12 mois, le revenu par chambre occupée augmente de 1,7 % à 65,1 €, alors qu’il augmentait de 7,3 % en 2018. Et Paris à nouveau accuse l’inversion de tendance la plus marquée : 0,3% en 2019 vs 11,9% en 2018.
Bien entendu, l’analyse ici concerne avant tout le marché global. Certaines zones géographiques, comme le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et surtout le Sud-Est, ont des indicateurs d’occupation et de prix en belle évolution. Contrairement au Nord-Est et à l’Ile-de-France. Même remarque pour les destinations, avec d’importants écarts d’une ville à l’autre.
Il faudra attendre avril et l’enquête Insee pour disposer d’un bilan complet et définitif de la fréquentation des hébergements touristiques, par région, par type d’hébergement et par gamme.
L’indicateur In Extenso TCH pour le mois de décembre et les 12 mois janvier-décembre 2019
(indicateur In Extenso TCH)
Définitions
TO = Taux d’Occupation
RMC = Recette Moyenne par Chambre louée
RevPAR = Revenu moyen par chambre disponible
Les chiffres de décembre 2019 de l’observatoire UMIH – Olakala
Le cumul de l’activité de janvier à décembre 2019 (Umih – Olakala)
Prix moyen et RevPAR en euros HT -Source: OlaKala_destination