Quatre hébergements collectifs, trois situés à Paris et un à Narbonne, viennent d'obtenir le titre d'« Auberge collective classée ». Prévu dans le plan Destination France lancé en novembre 2021, ce classement géré par Atout France repose sur 43 critères obligatoires et 49 optionnels. Il vise à élever la qualité de l'offre, à l'orienter vers le développement durable et à lui procurer une meilleure visibilité auprès des clients. Son potentiel avoisinerait les 400 adresses. L'arrêté fixant leurs normes et leurs procédures de classement a été publié au JO du 13 septembre 2022.
C’était le chaînon manquant. Le seul hébergement collectif à ne pas arborer un classement officiel le qualifiant un tant soit peu. Tous les autres types en possédaient un. A commencer par les hôtels de tourisme.
L’oubli est réparé. Auberges de jeunesse, centres internationaux de séjour, hostels… Toutes ces structures, dès lors qu’elles combinent chambres individuelles et chambres partielles et, plus largement, qu’elles répondent à la définition de l’article L312-1 du Code du tourisme, pourront prétendre à un classement officiel Atout France en « Auberge collective ». Classement qui reste volontaire.
D’autant que ces auberges ont le vent en poupe. Preuve en est, leur parc ne cesse de grandir. En 2020, l’Insee dénombrait 266 auberges de 36 371 lits. Début 2023, l’institut en comptait 343 regroupant 45 636 lits. A nombre d’adresses quasi identiques, les auberges offrent aujourd’hui trois fois plus de chambres que les hôtels 1 étoile, avec des tarifs généralement inférieurs et des taux d’occupation plus élevés.
L’arrivée de gros porteurs marchands
Longtemps la propriété exclusive d’associations du tourisme social et solidaire, ces auberges ont fini par attirer des investisseurs financiers et des exploitants internationaux. Le secteur marchand contrôlerait aujourd’hui un quart du parc, selon Atout France.
Parmi eux, les spécialistes de l’hostellerie. L’Allemand Meininger, avec son paquebot parisien de 249 chambres pour 946 lits. Et les Anglais St-Christopher’inn et Generator. Ce dernier dispose à Paris depuis 2015 d’une unité géante de 199 chambres de 917 lits.
Après eux sont arrivés les groupes hôteliers. En premier lieu, le groupe Accor, avec son concept Joe&Joe (six adresses dont trois en France). Et plus récemment, Louvre Hotels group, avec son concept Hosho de lits capsules en chambres privées, installé depuis 2021 au sud de Paris, porte d’Italie (236 lits répartis dans 39 chambres).
Un classement unique sans étoiles
Du pré-diagnostic en ligne à la visite de contrôle par un organisme accrédité par le Cofrac, la procédure de classement des auberges collectives apparait similaire à celle des hôtels. Mais avec une différence de taille.
Comme il s’agit d’un classement unique, sans étoiles, les 43 critères obligatoires de son référentiel s’imposent à tous les candidates (à l’exception de quelques critères liés à leur localisation géographique). Parmi ces critères, huit portent spécifiquement sur l’environnement et le développement durable.
Les quatre premières auberges collectives classées
(entre parenthèses : leur date de classement)
- UCPA SPORT STATION HOSTEL, Paris 19 ème (9 mars) : – 59 chambres et dortoirs, capacité 229 personnes
- JO&JOE PARIS NATION, Paris 20 ème (9 mars) : 59 chambres et dortoirs, capacité 228 personnes
- CENTRE INTERNATIONAL DE SEJOUR, Narbonne (9 mars) : 32 chambres et dortoirs, capacité 99 personnes
- BEAU M HOSTEL, Paris 18ème (13 mars) : 14 chambres et dortoirs, capacité 86 personnes
Les organismes actuellement habilités à certifier les auberges collectives
- 12345 Etoiles de France, Gruissan (Aude, Occitanie)
- Centre technique d’inspections reglementaires, Orléans (Loiret, Centre-Val de Loire)
- In Auris, Puget-sur-Arens (Var, Provence Alpes – Côte d’Azur)
Un panonceau qui se distingue des autres par sa couleur, son picto et son absence d’étoiles
Le panonceau apposé à l’entrée du Beau M Hostel Paris, rue Damrémont, dans le 18 ème arrondissement.