Les chaînes laissent leurs hôtels ouverts en Russie et gèlent l’investissement, Marriott organise des dons

Les chaînes notamment américaines, britanniques et françaises continuent, pour l’instant, d’opérer leurs hôtels en Russie, arguant qu’elles ne détiennent pas les actifs et qu’elles doivent continuer d’héberger leurs clients. Toutefois, elles ont décidé de geler leurs projets de développement. Marriott, le numéro 1 mondial, recueille depuis début des mars des dons auprès des membres de son programme de fidélité. La compagnie et ses hôtels, ainsi que fondation J. Willard and Alice S. Marriott Foundation ont déjà versé près de quatre millions de dollars à des associations.

Les chaînes américaines, britanniques et françaises continuent, pour l'instant, d'opérer leurs hôtels en Russie, arguant qu'elles ne détiennent pas les actifs et qu'elles doivent continuer d'héberger leurs clients. En revanche, elles ont décidé de geler leurs projets de développement. Marriott, le numéro 1 mondial, recueille depuis début mars des dons auprès des membres de son programme de fidélité. La compagnie et ses hôtels, ainsi que la J. Willard and Alice S. Marriott Foundation ont versé près de quatre millions de dollars à des associations d'aide aux réfugiés.

Le Grand Palais du Kremlin à Moscou, siège du gouvernement soviétique et de la Fédération de Russie. Photo : Romanevgenev - Adobe Stock

Marriott, Hilton, Hyatt, InterContinental Hotels Group, Accor… Les chaînes occidentales ont une posture similaire vis-à-vis de la Russie. Elles ne se retirent pas pleinement du pays et n’y cessent pas totalement leurs activités.

A ce stade du conflit et des sanctions économiques et financières prononcées par les Etats-Unis et l’Union européenne, les groupes hôteliers continuent d’exploiter les hôtels qu’ils opèrent. Sachant qu’en règle générale, ils ne possèdent pas leurs murs. C’est le cas d’Accor, qui gère 57 établissements avec près de 4 000 employés.

En revanche, ils ont suspendu tous leurs projets en cours.  Marriott International, par exemple, annonçait vers le 8 mars, qu’il « suspendrait immédiatement l’ouverture d’hôtels à venir ainsi que tous les futurs développements et investissements hôteliers en Russie« . Hilton, Hyatt et IHG ont pris des mesures similaires. En déclarant également qu’ils fermeraient leurs bureaux à Moscou. IHG a mis en place le télétravail pour ses collaborateurs concernés en les redéployant sur d’autres projets, dans les Pays baltes notamment.

Sébastien Bazin, le PDG d’Accor, dans une interview accordée à France Inter le 2 avril, a livré un témoignage utile. «Je ne gagne pas d’argent là-bas, donc personne ne peut me dire que je finance la guerre», expliquait-il d’abord. «Je ne paie pas d’impôts parce que j’y perds de l’argent, on est à 32% de taux d’occupation alors qu’on commence à gagner de l’argent à 55%».

« Le service qu’on rend en Russie est extrêmement précieux, voire indispensable…»

Bazin a ailleurs souligné que son groupe n’avait « jamais en 50 ans fermé d’hôtel dans une zone de conflit». Et d’ajouter :  « Les collaborateurs, c’est la seule chose à laquelle je tiens, s’ils ne sont pas là ,on ne peut pas fonctionner. J’en ai 3800 en Russie dans 55 hôtels dont je ne suis pas propriétaire mais gestionnaire et donc responsable de ces collaborateurs. »

Le patron du leader hôtelier européen est allé plus loin en rappelant, utilement, la mission d’un hôtel restant ouvert dans des conditions aussi dramatiques.  « Le service qu’on rend en Russie est extrêmement précieux, voire indispensable pour les médias, les organisations caritatives, les délégations étrangères qui viennent négocier, et si on ferme vous n’aurez plus aucun témoin là-bas ».  Sébastien Bazin a assuré avoir perçu chez ses collaborateurs russes une détresse «supérieure à celle de ceux en Ukraine». «En Ukraine il y a une espèce d’énergie positive, des sourires, les collaborateurs sont là, en détresse avec des hôtels pleins. Alors qu’en Russie on a des gens en pleurs, qui ne comprennent pas la situation (…)».  Accor gère 7 hôtels en Ukraine, dont 3 qui restent ouverts, à Kiev et à Lviv.

Le rôle des hôtels auprès des réfugiés 

Les hôtels peuvent également jouer un rôle important auprès des réfugiés, victimes collatérales du conflit. Des hôtels gérés par Marriott en Europe centrale fournissent des logements et des logements et des fournitures aux réfugiés. Ses hôtels et leurs associés ont collecté plus de 1,7 million de dollars en dons en espèces et en nature, indiquait Marriott le 7 avril. « Plus de 80 de nos hôtels dans les pays voisins se sont inscrits pour offrir des séjours hôteliers gratuits aux réfugiés via Hospitality Helps, offrant plus de 11 000 nuitées gratuites à ce jour.» 

Marriott organise également depuis début mars une collecte de dons en s’appuyant sur son programme de fidélité Marriott Bonvoy qui regroupe plus de 160 millions de membres dans le monde. De plus amples détails sur l’opération ci-dessous.

«Giving Marriott disaster Relief »
Marriott crée une page de recueil des dons sur son programme de fidélité  

Les dons seront versés en partie à World Central Kitchen pour fournir des repas frais aux habitants de l’Ukraine et aux pays voisines. Ils seront versés également à l’Unicef pour ses actions vers les enfants de l’Ukraine visant à améliorer l’accès à l’eau potable, à la nutrition, aux soins de santé, à l’éducation.

Pour chaque point versé par un donateur, Marriott abondera à même hauteur, à raison de 100 millions de points, soit 400 000 dollars US.

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