Les principales organisations de la restauration collective (3 milliards de repas par an) et des filières alimentaires ont signé le 25 février avec le ministre l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume, une charte dans laquelle elles s’engagent à mutualiser leurs efforts pour atteindre un des objectifs phares fixé par la loi EGAlim : atteindre d’ici le 1er janvier 2022 au moins 50% de produits durables et de qualité, dont au moins 20% de produits biologiques, dans les repas servis et, pour tous les produits, favoriser une alimentation ancrée dans les territoires.
Déjà mobilisés, les signataires de cette charte confortent leur volonté de mutualiser leurs efforts pour atteindre un des objectifs emblématiques fixé par la loi du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire, dite loi « EGAlim » : proposer des repas composés d’au moins 50% de produits durables et de qualité, dont au moins 20% de produits biologiques, d’ici le 1er janvier 2022. Cet objectif ambitieux nécessite une mobilisation de tous pour être atteint.
Secteur essentiel de l’alimentation et de la restauration hors domicile, la restauration collective dispose d’environ 80 000 restaurants et sert plus de 3 milliards de repas servis chaque année. Plus de 7 millions de Français prennent chaque jour au moins un de leurs repas dans un restaurant collectif : crèches, restaurants scolaires, universités, établissement de santé, sociaux et médico-sociaux, pénitentiaire, restaurants administratifs. (D’après communiqué de presse ministériel)
Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, le 25 février sur le Salon international de l’agriculture, entouré des signataires de la une charte « La restauration collective en action » : le Syndicat national de la restauration collective (SNRC), le réseau interprofessionnel de la restauration collective en gestion directe (Restau’co), la Confédération française du commerce en gros et international (CGI), l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), la Confédération générale de l’alimentation en détail (CGAD), la Coopération agricole, la Fédération des marchés de gros de France, les Grossistes des fruits et légumes, la FEDALIS, et l’Association de coordination du frais alimentaire (Acofal).
Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation
« La restauration collective est un formidable levier pour garantir l’accès de tous à une alimentation de qualité et accélérer la transition agro-écologique. Il faut valoriser les productions françaises et l’agriculture locale, et l’excellence de nos produits en visant les 50% d’approvisionnement en produits durables et de qualité ! L’Etat s’engage de son côté au travers de ses établissements publics et de ses services de restauration »
Rappel : les principales mesures de la loi EGalim concernant la restauration collective
50% de produits de qualité et durables, dont au moins 20% de produits biologiques
Les services de restauration scolaire et universitaire, les services de restauration des établissements d’accueil des enfants de moins de six ans, des établissements de santé, des établissements sociaux et médico-sociaux et des établissements pénitentiaires dont elles ont la charge doivent proposer, au 1er janvier 2022, au moins 50% de produits de qualité et durables, dont au moins 20% de produits biologiques.
Il s’agit des produits :
- issus de l’agriculture biologique (à hauteur de 20% minimum) ;
- bénéficiant des autres signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) ou des mentions valorisantes suivants (Label rouge, appellation d’origine (AOC/AOP), indication géographique (IGP), Spécialité traditionnelle garantie (STG), la mention « issu d’une exploitation à Haute Valeur Environnementale » (HVE), la mention « fermier » ou « produit de la ferme » ou « produit à la ferme » ;
- issus de la pêche bénéficiant de l’écolabel Pêche durable ;
- bénéficiant du logo « Région ultrapériphérique ».
- issus du commerce équitable et issus de projets alimentaires territoriaux (PAT) (bien qu’ils ne soient pas comptabilisés dans les 50%) ;
La diversification des sources de protéines
Cette mesure s’adresse aux restaurants collectifs (de la maternelle au lycée) servant plus de 200 couverts par jour en moyenne.
Les gestionnaires des restaurants collectifs sont tenus de présenter à leurs structures dirigeantes un plan pluriannuel de diversification de protéines incluant des alternatives à base de protéines végétales dans les repas qu’ils proposent.
À titre expérimental, pendant deux ans, les gestionnaires de tous les restaurants collectifs scolaires (publics ou privés) sont tenus de proposer, au moins une fois par semaine, un menu dit « végétarien », c’est à dire composé de protéines végétales pouvant aussi comporter des légumineuses, des céréales, œufs, et/ou des produits laitiers.
Substitution des plastiques
Au plus tard le 1er janvier 2020, la mise à disposition des ustensiles à usage unique en matière plastique (sauf ceux compostables en compostage domestique et constitués, pour tout ou partie, de matières biosourcées) suivants est interdite : gobelets, verres, assiettes, pailles, couverts, piques à steak, couvercles à verre, plateaux-repas, pots à glace, saladiers, boîtes et bâtonnets mélangeurs pour boissons. Les bouteilles d’eau en plastique sont interdites au plus tard le 1er janvier 2020 en restauration scolaire.
Au plus tard le 1er janvier 2025, l’utilisation de contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe ou de service en matière plastique est interdite dans les services de restauration collective d’établissements scolaires et universitaires, ainsi que des établissements d’accueil des enfants de moins de 6 ans.
Cette mesure est valable aussi bien en restauration collective, publique et privée, que commerciale.
Lutte contre le gaspillage alimentaires et dons
Depuis du 21 octobre 2019, l’obligation de mettre en place une démarche de lutte contre le gaspillage alimentaire est étendue aux opérateurs de la restauration collective privée. A compter de cette date, les opérateurs de la restauration collective (publique et privée) préparant plus de 3 000 repas par jour disposent d’un délai d’un an pour proposer une convention de dons à une association habilitée.
Par ailleurs, l’interdiction de rendre impropres à la consommation les excédents alimentaires encore consommables est étendue à la restauration collective à partir du 1er janvier 2020 (amende de 3 750 €).
Programme « Fruits et lait dans les écoles »
Le concept de ce programme, financé par l’Union européenne, est de favoriser la distribution de produits de qualité en y associant une action éducative obligatoire. Il s’agit d’améliorer les habitudes alimentaires des élèves et leur connaissance des filières et des produits agricoles et agroalimentaires. Son objectif : atteindre un approvisionnement de 50% de produits de qualité et durables en restauration collective d’ici 2022. Seuls sont concernés les restaurants collectifs scolaires, de la maternelle au lycée.
(source : ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation)