Le secteur du Tourisme social et solidaire connaissait encore une belle croissance en 2019, selon le bilan de l'Unat qui regroupe ses acteurs. Avec 1 600 destinations et 240 000 lits offerts, il accueilli plus de 6 millions de vacanciers et généré un chiffre d'affaires de 1,2 milliards d'euros. La crise du Covid-19 survenant, l'activité s'est écroulée. Selon les premiers sondages effectués, le recul des ventes a atteint 42 % entre mars et octobre 2020, avec des écarts importants selon les régions.
Une année florissante à presque tous les égards, pouvait se réjouir l’Unat (Union Nationale des Associations de Tourisme et de Plein air). Avec un chiffre d’affaires qui augmentait de 10 % par rapport à 2018, grâce au dynamisme de la clientèle résidente et métropolitaine. Rapporté à chaque établissement, le CA s’élève à 760 000 euros, chaque lit occupé générant près de 5 000 € de produits.
Les villages vacances, qui représentent 46 % des lits du réseau, pèsent pour 45 % des ventes. Viennent ensuite les centres de vacances (25%) et les hôtels/résidences (11%).
Pour sa part, le nombre de vacanciers fréquentant le réseau Unat, plus de 6 millions, a progressé de près de 14 %. Tandis que le nombre de nuitées s’est accru de 12 %, à 21,7 millions. La durée moyenne de séjour a atteint 3,6 jours, en petite diminution. Une tendance lourde observée également dans les secteurs concurrents.
Les 1 669 établissements membres de l’Unat (9 de plus qu’en 2018) emploient près de 12 300 salariés équivalents temps plein, chiffre en légère baisse. L’Unat évalue leur masse salariale à 407 millions d’euros, équivalant à 35% du chiffre d’affaires global de leurs établissements employeurs.
En revanche, l’investissement a nettement marqué le pas en 2019. Il recule de 14 %, à 54 millions d’euros. Le déclenchement de la crise sanitaire a provoqué des reports d’opérations programmées. Les centres de vacances et les villages vacances représentent respectivement 31 % et 26 % des montants investis. Les établissements de trois régions pèsent à eux seuls 50 % des investissements. Ce sont l’Occitanie (12 M€), la Bretagne (7,6 M€) et la Nouvelle-Aquitaine (7,4 M€). Suivent ensuite Auvergne Rhône-Alpes (6,2 M€) et Grand Est (6 M€).
Le secteur a perdu près de 500 millions d’euros de CA entre mars et octobre
Et puis en mars 2020, l’activité a basculé dans le rouge. La faute à la crise sanitaire et l’instauration du premier confinement puis des couvre-feux. L’Unat estime, provisoirement, les pertes totales du Tourisme social entre 490 et 500 millions d’euros. Soit 41 à 42% du chiffre d’affaires global 2019. Dans les établissements, l’activité aurait chuté en moyenne de 44 %. Les seul mois de juin (en recul de 104 millions d’euros) et mai (92 millions) pèsent à eux seuls 40 %.
Le degré des pertes varie selon les territoires. Ce sont les régions Normandie et Centre-Val de Loire qui accusent les reculs les plus prononcés. Respectivement – 56 % et – 55 % par rapport au chiffre d’affaires 2019. En raisonnant en valeur, ce sont les régions les plus représentées au sein de l’Unat qui enregistrent les pertes les plus importantes. A commencer par la zone Sud-Provence Alpes Côte d’Azur, qui concentrent 19% des pertes nationales. Suivies des régions Auvergne Rhône Alpes (17%), Nouvelle-Aquitaine (14 %) et Grand-Est (12 %).