Fortunes de l’Hôtellerie Restauration : ma très grande entreprise ne connait pas la crise

Encore plus riches, et plus nombreux à l’être ! 2015 est une nouvelle année record pour les grandes fortunes professionnelles de la branche. Avec trois milliardaires contre deux en 2014, Martine Primat (Primland) rejoignant Pierre Bellon (Sodexo) et Louis Le Duff (Groupe Le Duff). Et 31 multi millionnaires au lieu de 25 à figurer dans le Top 500, parmi lesquels Guy Donat (Valotel France), le trio Marciano-Louis-De Schompré (Sushi Shop) et Alain Ducasse, qui clôt, à la cinq centième place, le classement annuel réalisé par le magazine Challenges.

Nos 34 richissimes se partagent au total un patrimoine professionnel de 14,607 milliards d’euros, en progression de 11,3 % sur 2014. Aussi impressionnant soit-il, ces chiffres révèlent pourtant la relative sous-représentation de l’Hôtellerie Restauration dans le classement des 500 plus grandes fortunes professionnelles françaises.

Car si ces 34 très fortunés ne représentent « que » 6,8 % de leur effectif, leur fortune globale pèse encore moins : 3,2 % « seulement » des 460 milliards d’euros cumulés par les 500. Sa position s’améliore pourtant et sort peu à peu de la marginalité. Songez qu’en 2012, on ne comptait encore que 14 hôteliers et restaurateurs dans les 500 Challenges, qui ne pesaient qu’ 1,9 % de la richesse totale. »

Encore plus riches, et plus nombreux à l’être ! 2015 est une nouvelle année record pour les grandes fortunes professionnelles de la branche. Avec trois milliardaires contre deux en 2014, Martine Primat (Primland) rejoignant Pierre Bellon (Sodexo) et Louis Le Duff (Groupe Le Duff). Et 31 multi millionnaires au lieu de 25 à figurer dans le Top 500, parmi lesquels Guy Donat (Valotel France), le trio Marciano-Louis-De Schompré (Sushi Shop) et Alain Ducasse, qui clôt, à la cinq centième place, le classement annuel réalisé par le magazine Challenges.

Nos 34 richissimes se partagent au total un patrimoine professionnel de 14,607 milliards d’euros, en progression de 11,3 % sur 2014. Aussi impressionnant soit-il, ces chiffres révèlent pourtant la relative sous-représentation de l’Hôtellerie Restauration dans le classement des 500 plus grandes fortunes professionnelles françaises.

Car si ces 34 très fortunés ne représentent « que » 6,8 % de leur effectif, leur fortune globale pèse encore moins : 3,2 % « seulement » des 460 milliards d’euros cumulés par les 500. Sa position s’améliore pourtant et sort peu à peu de la marginalité. Songez qu’en 2012, on ne comptait encore que 14 hôteliers et restaurateurs dans les 500 Challenges, qui ne pesaient qu’ 1,9 % de la richesse totale."

Nous voyons deux explications à cette meilleure visibilité de l’Hôtellerie Restauration. D’une part, les enquêteurs de la rédaction de Challenges ont fini par mieux identifier les grands portefeuilles hôteliers. Le classement 2013 franchissant un seuil de crédibilité avec l’entrée de 17 ténors dans le Top, d’Anne Jousse à Olivier Carvin, de Céline et Jean-Bernard Falco à Loïc et Luc Giroud. D’autre part, il est encore possible de constituer un très gros patrimoine dans ce secteur, en dépit de la crise qui persiste dans l’hexagone, le PIB de la branche étant à nouveau en recul en 2014, mais encore plus prononcé (-2,5 % selon les données provisoires de l’Insee).

 Comment s’y sont-ils pris, ces nouveaux très riches ? Restaurateurs, ils ont choisi d’étendre leur périmètre à la planète (cf. Bellon, Le Duff, Sadran, Ducasse), sans que cet internationalisme devienne une règle absolue (cf. les hexagonaux Costes, Bertrand et autres Marciano-Louis-De Schompré). Hôtelier et/ou investisseur (Falco, Carvin, Costes, Sauvage-Vaurs), ils ont ciblé, non sans risque, des murs et des fonds présentant un fort potentiel de valorisation, celle-ci passant par une montée en gamme des hôtels.

 Cette année encore, ce classement reflète donc bien la diversité des profils de nos richissimes. Les investisseurs au nez fin et les héritiers d’empire côtoient les entrepreneurs visionnaires, actifs ou émérites (cf. Bellon, Zolade, Dubrule-Pélisson, Brémond ou Le Duff). Ceux qui ont innové et créé des concepts industriels qui boostent toute une branche d’activité : hôtellerie de chaîne et de marque, résidences de tourisme, franchise, restauration sous contrat, titres de services et services hôteliers.

Le classement des « 500 » sur le site de Challenges

Le classement 2015

en millions d’euros, extrait du classement

  • N°18 – Pierre Bellon et ses enfants – 3 750 M€ – Sodexo – Restauration et services
  • N°35 – Martine Primat et sa famille – 2 000 M€ – Primland – Hôtellerie
  • N°48 – Louis Le Duff – 1 400 M€ – Groupe Le Duff – Agroalimentaire et Restauration
  • N°93 – Bernard Bellon et sa famille – 710 M€ – Sodexo – Restauration et services
  • N°114 – Robert Zolade – 590 M€ – Elior – Restauration sous contrat
  • N°125 – Jacques et Pierre Esnée et leur famille – 500 M€ – SD2P – Hôtellerie
  • N°133 – Famille Desseigne-Barrière – 480 M€ – Groupe Lucien Barrière – Casino et Hôtellerie
  • N°155 – Jean-Bernard et Céline Falco et famille – 385 M€ – Paris Inn Group – Hôtellerie
  • N°170 – Didier Ferré et sa famille – 350 M€ – Ferré Hôtels – Hôtellerie
  • N°190 – Stanislas Rollin et sa famille – 330 M€ – Boissée Finances – Hôtellerie
  • N°194 – Jean-Louis Costes – 320 M€ – JLC Hôtel Costes – Hôtellerie et Restauration
  • N°225 – Gérard Pélisson – 290 M€- Accor – Hôtellerie et services
  • N°234 – Paul Dubrule – 280 M€ – Accor – Hôtellerie et services
  • N°234 – Jeanne Augier – 280 M€ – Negresco – Hôtellerie
  • N°253 – Famille Cachan – 250 M€ – Astotel – Hôtellerie
  • N°253 – Francis Farines et sa famille – 250 M€ – GIE Privilège – Hôtellerie
  • N°253 – Olivier Sadran – 250 M€ – Newrest – Restauration
  • N°301 – Olivier Bertrand – 210 M€ – Groupe Bertrand – Restauration
  • N°305 – Olivier Carvin – 200 M€ – Groupe Maranatha – Hôtellerie
  • N°305 – Gilbert et Thierry Costes – 200 M€ – groupe Beaumarly – Restauration et Hôtellerie
  • N°361 – Jean-Claude Lavorel et sa famille – 150 M€ – Les Clés du Luxe – Hôtellerie
  • N°401 – Patrice Fabre et sa famille – 130 M€ – Karibea – Hôtellerie
  • N°401 – Anne Jousse et famille Bessé – 130 M€ – groupe Bessé Signature – Hôtellerie
  • N°401 – Christophe Sauvage et Philippe Vaurs – 130 M€ – Elegancia Hotels – Hôtellerie
  • N°421 – Gérard Brémond– 125 M€ – Pierre & Vacances – Center Parcs
  • N°426 – Stéphane Teil et sa famille – 120 M€ – Paris Hôtels Charm – Hotellerie
  • N°426 – Jean-Luc Binet et sa famille – 120 M€ – Hôtels Maurice Hurand – Hotellerie
  • N°450 – Hugues et Loic Giroud – 110 M€ – Sogepar – Hôtellerie
  • N°458 – Guy Donat et sa famille – 100 M€ – Valotel France – Hôtellerie
  • N°458- Gérard, Christophe et Alexandre Joulie – 100 M€ – groupe Jolie – Restauration
  • N°458- Grégory Marciano, Hervé Louis et Adrien de Schompré – 100 M€ – Sushi Shop – Restauration
  • N°458- Jean-Claude Kindt et Hubert Verspieren – 100 M€ – SLIH – Hôtellerie
  • N°495 – Régis Arnoux et sa famille – 85 M€ – Catering International- Hôtellerie et services
  • N°500 – Alain Ducasse – 82 M€ – Alain Ducasse- Restauration

5 des ces 34 grands fortunés ont vu leur fortune diminuer en 2015 dans les chiffres de Challenges : Jeanne Augier( la valeur de l’hôtel Negresco à Nice, qu’elle possède, a été ramenée de 320 M€ à 280 M€ ), Robert Zolade (590 M€ contre 600 M€), Gérard Brémond (125 M€ contre 145 M€) Patrice Fabre (130 M€ contre 150 M€) et Régis Arnoux (85 M€ contre 88 M€).

Précisions : nous n’avons pas retenu dans ce classement les fortunes dont les activités de l’hôtellerie restauration ne constituent pas le principal actif du patrimoine professionnel. C’est le cas de Francis Holder (groupe Holder, agro-alimentaire, 320 M€) et de Hubert Guillard et sa famille (CHG Participations, Assurances et Hôtellerie, 350 M€). Non retenus également les fournisseurs de la branche comme Hugues Dewavrin et sa famille (Pomona, 350 M€) et Corinne Richard et sa famille (Café Richards, 330 M€)

Contestent l’évaluation de Challenges : Pierre Bellon, Jean-Claude Kindt et Hubert Verspieren


Méthodologie

  •   Par fortunes, Challenges entend « fortunes professionnelles ». Calculées, pour les sociétés cotées, à partir des cours de bourse multipliés par le nombre d’actions détenues, et pour les sociétés non cotées, à partir de leurs chiffres d’affaires, résultats et actifs nets
  •   Les estimations sont soumises aux intéressés, selon une procédure contradictoire qui permet de les corriger ou de les contester publiquement.
  •   Sont exclus des chiffrages les biens immobiliers détenus à titre personnel, les oeuvres d’art et les signes extérieurs de richesse.

Focus sur les six nouveaux entrants 2015

Source : HR-infos et magazine Challenges – N° 441 – 9 juillet 2015

 Martine Primat : classée auparavant dans les services pétroliers, la veuve du petit-fils du fondateur de la compagnie Schlumberger possède quatre splendides domaines hôteliers dont Primland en Virginie (Etats-Unis) et Le Domaine des Etangs en Charente

Stéphane Teil : il possède avec sa famille six hôtels 3 et 4 étoiles parisiens regroupés au sein de Paris Hôtels Charm , dont le Left bank Saint Germain et La Perle (6ème).

Guy Donat : désormais géré par son fils Pascal, son entreprise Valotel a développé depuis l’ouverture d’un Novotel à Valence en 1973 une vingtaine d’hôtels, principalement sous enseigne AccorHotel, Valotel comptant également un Golden Tulip et un Campanile à Montpellier

 Jean-Claude Kindt et Hubert Vespieren : ces deux nordistes ont créé le groupe SLIH (CA 32 millions d’euros) propriétaire de neuf d’établissements à Lille, Le Touquet, Bruges et Gand

 Grégory Marciano, Hervé Louis et Adrien de Schompré : classés en 2014 dans le secteur Commerce, ce sont les trois fondateurs du réseau de ventes sushi shop spécialiste de la livraison et la vente à emporter de sushis et autres maki, temaki et compagnie (156 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014) dont ils détiennent 75 %, après la vente de 25 % à Naxicap Partners

 Alain Ducasse : le chef étoilé a bâti un groupe culinaire et hôtelier, qui pèse selon Challenges 120 millions d’euros de chiffre d’affaires. Son ancien associé et cofondateur du groupe, Laurent Plantier, a quitté l’entreprise en février 2015. Jean-Paul Fontan l’a remplacé en juin. Les deux hommes se connaissent bien. L’ancien patron de Sogeres avait déjà appel à Ducasse avant de le conseiller et de devenir le directeur général de son groupe.


Enquête : magazine Challenges

Texte : Jean-François Vuillerme, avec le magazine Challenges pour les « Focus »


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