Forte progression des liquidations judiciaires sans atteindre encore leurs niveaux d’avant-crise

Avec la fin du « quoi qu’il en coûte » et une reprise d’activité encore insuffisante, les défaillances sont reparties en flèche au cours du 1er trimestre 2022, selon le rapport d’Altares. Ce rebond affecte tous les secteurs d’activité (+ 34,6 %) et plus encore l’Hébergement Restauration (+89,9 %). Tous ses segments sont impactés, doublés de taux records de liquidations judiciaires dans les jeunes entreprises et la restauration rapide. Pour autant, la mortalité des HCR reste inférieure de 25 % à son niveaux de 2019. Les explications de Thierry Millon, directeur des études d’Altares.

Avec la fin du « quoi qu'il en coûte » et une reprise d'activité encore insuffisante, les défaillances sont reparties en flèche au cours du 1er trimestre 2022, selon le rapport d'Altares. Ce rebond affecte tous les secteurs d'activité (+ 34,6 %) et plus encore l'Hébergement Restauration (+89,9 %). Tous ses segments sont impactés, doublés de taux records de liquidations judiciaires dans les jeunes entreprises et la restauration rapide. Pour autant, la mortalité des HCR reste inférieure de 25 % à son niveaux de 2019. Les explications de Thierry Millon, directeur des études d'Altares.

Plus grosse défaillance dans la restauration traditionnelle, celle du groupe FrogPubs placé en redressement judiciaire le 22 février. Fondé en 1993, c'est l’un des premiers « brew pubs » nés en France. À la fois microbrasserie, enseigne de bars et de restaurants . La crise sanitaire a accentué ses difficultés. Son chiffre d'affaires était tombé de 20 M€ en 2019 à 8,1 M€, en 2020. En photo, l'un de ses 10 pubs (8 à Paris, 2 à Toulouse et Bordeaux), situé 176 rue Montmartre, à Paris.

Les défaillances augmentent dans tous les secteurs
tandis que le taux de liquidations s’élève à 75,1 %


Sauv. : procédures de sauvegarde. RJ : redressements judiciaires. LJ : liquidations judiciairesLecture :  le nombre des défaillances a augmenté de 85,9 % par rapport au 1er trimestre 2021.  Elles sont en hausse de 57,7 % dans l’Hébergement. De 76,5 % dans la Restauration. Et de 74,3 % dans les Débits de boissons.
Source du tableauAltares– retraitement HR-infos

Détail des défaillances par secteur, par comparaison trimestrielle

Lecture : le secteur des Hébergements a enregistré 71 défaillances au 1 er trimestre 2022, contre 52 au 4 ème trimestre 2020. Le secteur de la restauration traditionnelle en a enregistré 600 contre 288.
Source du tableau : Altares – retraitement HR-infos

Taux d’évolution trimestrielle

Lecture :  entre janvier et mars 2022, le nombre de défaillances judicaires prononcés pour des hôtels a augmenté de 10,9 %. Il a baissé de 43,8 % pour les traiteurs.
Source du tableau : Altares – retraitement HR-infos

Des données réputées fiables et exhaustives provenant des sources judiciaires

Altares comptabilise l’ensemble des entités légales disposant d’un numéro Siren (entreprises individuelles, professions libérales, sociétés, associations). Et l’ensemble de celles ayant fait l’objet d’un jugement d’ouverture de procédure prononcé par un Tribunal de Commerce ou de Grande Instance.
Altares collecte par ailleurs l’ensemble des jugements auprès des greffes des Tribunaux de Commerce ou des Tribunaux d’Instance. L’entreprise est également licenciée officiel du B.O.D.A.C.C.

Questions à Thierry Millon, directeur des études d’Altares

On assiste à un rebond des défaillances dans tous les secteurs des CHR. Est-ce un effet de rattrapage, en lien avec la fin des aides financières ou aux difficultés de remboursement des PGE ?

« La fin des aides est naturellement un déclencheur. Mais cela tient aussi à une activité qui est inférieure aux attentes. Les aides palliaient le manque d’activité lié aux contraintes sanitaires ; leur débranchement progressif devait permettre de combler le retour progressif des clients. Or ce retour d’activité est insuffisant pour tenir les engagements immédiats (salaires, fournisseurs, crédits…).

Les plans d’apurement de la dette sociale sont entrés en phase de remboursement depuis la fin de l’année, il faut donc du chiffre d’affaires et de la marge additionnelle pour régler à la fois les cotisations en cours et les « cotisations du plan.

La question du PGE va se poser le trimestre prochain mais n’a pas accéléré les défauts du premier trimestre. »

Cette recrudescence vous semble-t-elle toucher davantage les jeunes entreprises ?

Oui, très clairement.  Au global, la hausse est déjà très forte (+89%). Mais sur les jeunes entreprises, de moins de 3 ans, c’est beaucoup plus rapide (+179%). Nous sommes là en face de restaurants créés au mauvais moment, en 2019 ou en début de crise. Des établissements qui n’ont pas eu le temps de rencontrer leur marché.

Le nombre de défaillances au 1 T2022 est resté sensiblement inférieur aux volumes d’avant-crise. Vous attendez-vous, malgré tout, à une accélération au 2ème trimestre ?

« Les chiffres sont déjà tout proches de ceux de tout début de crise, début 2020, mais encore loin de ceux de 2019. L’augmentation des défaillances devrait rester forte. Néanmoins, nous devrions être encore très en-dessous des 1300 défauts de restaurants traditionnels et rapides du T2 2019. »

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