Contre toute attente, la création d’entreprises a connu un rebond en septembre 2016 dans l’Hébergement Restauration. 2 629 établissements (en données corrigées des variations saisonnières/CVS) ont été ouverts au cours du mois de rentrée selon les données Sirene de l’Insee. C’est 189 de plus qu’en septembre 2015 (+7,7 % d’augmentation en données CVS, et + 5,3 % en données brutes).
Les créations en août et en juillet 2016 ont également été plus dynamiques que l’an dernier, comme le montre le tableau extrait de la base de données Insee. Au global, 30 282 entreprises (y compris micro-entreprises) se sont lancées entre septembre 2016 et octobre 2015, contre 28 755 sur les douze mois de la période allant de septembre 2015 à octobre 2014. Un chiffre remarquable qui tient notamment au rythme élevé de créations au cours des mois de mars ( 3 030 créations ), avril (3 160), mai (3 132) et juin 2016 (3 174).
L’Insee n’indique pas le nombre d’emplois et le type d’emplois créés par ces entreprises. On peut toutefois émettre l’hypothèse que les effectifs de la branche Hébergement Restauration ont bien continué de progresser dans la même période. Mais nous ne disposons pas de statistiques consolidées à fin septembre pour mesurer leur progression.
En revanche, les données disponibles au 17 octobre (fournies par les Urssaf), qui arrêtent la situation de l’emploi à fin juin, indiquent que la branche Hébergement Restauration a créé 38 700 emplois (dont 34 100 dans la Restauration) entre juillet 2015 et juin 2016. L’Insee, pour sa part, évalue les créations à 24 000 postes. Dans les deux cas, la branche compte plus d’1 million de salariés en activités (1,074 million pour les Urssaf ; 1,021 pour l’Insee). Ces chiffres, réputés fiables sur les deux sources, sont cependant susceptibles de révisions ultérieures, généralement à la baisse.
Il faudra, bien entendu, regarder avec la plus grande attention l’évolution de l’Emploi au cours du troisième trimestre. Nous saurons alors si le marché connait un retournement de tendances. Car un troisième indicateur clef n’incite guère, lui, à l’optimisme, c’est celui des chiffres d’affaires. Leur orientation est clairement à la baisse depuis janvier 2016, malgré quelques sursauts mensuels.
On ne voit pas dans ces conditions comment la branche, alors que ses ventes baissent, pourrait continuer d’embaucher et d’offrir autant d’opportunité d’ouvertures d’enseignes.
Mais c’est là la limite des enseignements des données de l’Insee, de la Banque de France ou de l’Acoss. Car ces tendances sectorielles ne reflètent pas l’activité dans la diversité de ses offres, de ses gammes et de ses clientèles. Le recul important du chiffre d’affaires subi par AccorHotels France (-13,4 %) au troisième trimestre, est sans aucun doute, le symptôme d’un marché en recul en premier lieu sur la clientèle loisirs visitant Paris et la Côte d’Azur.
D’un fast-food de centre ville à 8 euros le ticket moyen au restaurant gastronomique située dans une campagne en province qui facture 350 euros le repas, l’exposition aux risques n’est plus comparable.
Même constant pour la chambre d’hôtel bureau économique en zone industrielle affiché en semaine à 49 euros pour une clientèle d’affaires hexagonale semi-captive, au regard de la suite d’un palace parisien proposé à 14 000 euros à des visiteurs internationaux qui ont, pour une part d’entre eux, déserté la destination France.
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