Affichage de l’origine des viandes porcines, ovines et volailles : l’obligation devient définitive

Prévue initialement pour s’appliquer pendant deux ans seulement, du 1er mars 2022 au 29 février 2024, l’obligation étendue aux viandes porcine, ovine et aux volailles d’indiquer leur origine ou leur provenance, au sein de la Restauration Hors Domicile, est désormais définitive, en vertu d’un décret paru au Journal Officiel du 18 février. Ce texte vise les viandes achetées crues par les restaurateurs et non les viandes achetées déjà préparées ou cuisinées, soumises à un décret de mars 2024. L’obligation concerne les pays d’élevage et d’abattage à l’instar de la réglementation européenne.

Prévue initialement pour s'appliquer pendant deux ans seulement, du 1er mars 2022 au 29 février 2024, l'obligation étendue aux viandes porcine, ovine et aux volailles d'indiquer leur origine ou leur provenance, au sein de la Restauration Hors Domicile, est désormais définitive, en vertu d'un décret paru au Journal Officiel du 18 février. Ce texte vise les viandes achetées crues par les restaurateurs et non les viandes achetées déjà préparées ou cuisinées, soumises à un décret de mars 2024. L'obligation concerne les pays d'élevage et d'abattage à l'instar de la réglementation européenne.

Des pavés supplémentaires dans l'information du consommateur. L’origine de la viande (porc, volaille, agneau, mouton) servie dans la Restauration commerciale et collective, doit être indiquée, comme c'est le cas pour les viandes bovines depuis 2002. Et comme c'était déjà le cas dans les grandes surfaces et les boucheries. L’étiquetage de leur origine doit mentionner le pays d’élevage et le pays d’abattage, qu’il s’agisse de viandes fraîches, réfrigérées, congelées ou surgelées. Photo : Bit24 - Adobe Stock

Vraiment pas un scoop ! Mais plutôt un bon coup de pub du Gouvernement à quelques jours de l’ouverture du Salon International de l’Agriculture (22 février – 2 mars 2025). Manière de rappeler que l’Etat veille à mettre en avant l’élevage français sur les tables.

Car cette obligation élargie à toutes les viandes crues n’est pas nouvelle. Elle étai déjà en vigueur depuis le 1er mars 2022. Mais pour des raisons qui nous échappent, elle n’était prévue que pour deux ans et devait s’éteindre 29 février 2024.

Cet affichage devient donc définitif depuis le 19 février. Et comme nous l’analysions en janvier 2022 dans un article de fond, ses objectifs restent inchangés. Il est bien sûr, de mieux informer les consommateurs de la Restauration. Mais il est aussi et surtout de mettre en avant les viandes d’origine France et, se faisant, de soutenir les productions françaises, forcément de qualité !

En 2002, l’objectif était d’abord sanitaire, y compris sur un plan mental. Il fallait rassurer les consommateurs, restaurer leur confiance, car inquiets d’être un jour empoisonnés par une viande de boeuf britannique au départ de l’épizootie, souffrant d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB).  La visée était aussi économique : relancer une consommation bovine qui s’était effondrée.

20 ans plus tard, l’objectif a un peu changé, il est essentiellement économique et stratégique (atteindre « la souveraineté alimentaire»). Sous le mot d’ordre « Produire local, manger local ! ». Mot d’ordre un peu en porte-à-faux avec le principe de libre circulation des marchandises au sein de l’Union européenne.

Points clefs du décret du 18 février 2025

Les restaurateurs devront désormais indiquer :

  • la mention de l’origine de l’animal lorsque les lieux de naissance, d’élevage et d’abattage sont situés dans le même pays,
  • ou «  : (nom du pays de naissance), élevé : (nom du ou des pays d’élevage) et abattu : (nom du pays d’abattage) » lorsque les lieux de naissance, d’élevage et d’abattage de l’animal ont lieu dans des pays différents.

Rappelons qu’en vertu du décret initial de décembre 2002 sur l’étiquetage de la viande bovine, l’établissement de restauration porte ces mentions « à la connaissance du consommateur, de façon lisible et visible, par affichage, indication sur les cartes et menus, ou sur tout autre support. »

Le cas des viandes achetées préparées ou cuites à l’avance

Depuis le 7 mars 2024, les viandes des animaux des espèces bovines, porcines et de volailles, les viandes achetées déjà préparées ou cuisinées ou utilisées en tant qu’ingrédients dans les préparations de viandes et de produits à base de viande, font également l’objet d’une réglementation de l’indication de l’origine si elles sont proposées à la consommation par des professionnels de la restauration.

Cette obligation concerne les viandes achetées déjà préparées ou cuisinées par les restaurateurs, et non celles achetées crues. Là aussi, le consommateur est informé par l’une des mentions suivantes :

  • « origine : (nom du pays) », lorsque la naissance, l’élevage et l’abattage de l’animal dont sont issues les viandes ont eu lieu dans le même pays*,
  • pour la viande bovine : « né et élevé : (nom du pays de naissance et nom du ou des pays d’élevage) et abattu : (nom du pays d’abattage) », lorsque la naissance, l’élevage et l’abattage ont eu lieu dans des pays différents,
  • pour la viande porcine, ovine et de volaille : « élevé : (nom du ou des pays d’élevage) et abattu : (nom du pays d’abattage) », lorsque la naissance, l’élevage et l’abattage ont eu lieu dans des pays différents.
 Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

« Ce décret représente une avancée significative en matière de transparence sur l’origine des viandes, renforçant ainsi la confiance des consommateurs. Il constitue également un soutien précieux pour nos producteurs locaux, tout en mettant en valeur nos pratiques d’élevage et la qualité des produits français. ».

 Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des PME et de l’Economie sociale et solidaire

« Nous permettons par ce décret un cercle vertueux, qui réunit les aspirations croissantes des consommateurs et les attentes du monde agricole. Afficher l’origine des viandes permettra aux clients de pouvoir opter pour une viande réputée pour sa qualité et son goût ».

A lire dans la même rubrique

Des pavés supplémentaires dans l'information du consommateur. L’origine de la viande (porc, volaille, agneau, mouton) servie dans la Restauration commerciale et collective, doit être indiquée, comme c'est le cas pour les viandes bovines depuis 2002. Et comme c'était déjà le cas dans les grandes surfaces et les boucheries. L’étiquetage de leur origine doit mentionner le pays d’élevage et le pays d’abattage, qu’il s’agisse de viandes fraîches, réfrigérées, congelées ou surgelées. Photo : Bit24 - Adobe Stock