On avait déjà vu des abbayes, des chapelles et églises transformées en hôtels. Des prisons plus rarement. A Berlin, dans le quartier de Charlottenburg, l'hôtel Wilmina et son centre d'Art Amtsalon métamorphosent un ancien palais de justice et une prison pour femmes, transformés, agrandis et reprogrammés par le duo d'architectes Armand Grüntuch et Almut Grüntuch-Ernst, également propriétaire des lieux. Un remarquable projet distingué par le jury international du 196+ hotelforum , face à deux autres finalistes, l'Italien 25hours Piazza San Paolino et le Suisse Les Horlogers.
Adresse : Kantstrasse 79, 10627 Berlin, Allemagne
Propriétaire: Jeonie GmbH & Co. KG
Opérateur hôtelier: Wilmina GmbH, member of Designhotels
Promoteur: Jeonie GmbH & Co. KG
Architectes: Grüntuch Ernst Architects
Décoration intérieure : Grüntuch Ernst Architects
Durée du chantier : 100 mois
Investissement : non communiqué
Nombre de chambres et suites : 44
Prix actuel des chambres : de 174 €, petit déj inclus (11 m2) à 570 €, petit déj inclus (garden loft de 75 m2)
Site internet : https://wilmina.com/
En savoir plus sur l’organisateur des Awards : 196+ hotelforum
Au coeur de l'espace Amtsalon et du Wilmina Hotel de Berlin
Photos : Wilmina Hotel, Grüntuch Ernst Architects (Patricia Parinejad, Robert Rieger), et Bocci (Harry Fricker).
Armand Grüntuch et Almut Grüntuch-Ernst,
architectes et propriétaires du Amtsalon – Lovis – Wilmina
HR-infos n’a pas encore visité le complexe. Mais les nombreuses photos du site et les déclarations des architectes dévoilent sans grand risque d’erreur les orientations prises.
Les Grüntuch voulaient conserver l’essence historique de ce site classé, en ne faisant pas mystère qu’il fut une prison. En s’appuyant par exemple sur la structure en cellules, quitte à remanier leur trame. Et, ensuite, de repenser ce site à l’aune de l’hospitalité moderne et de l’art contemporain. Par exemple, en modifiant au besoin les dimensions des geôles pour recréer des formats adaptés aux standards actuels des unités d’hébergement. Ainsi les surfaces des chambres et suites se déploient-elles de 11 m2, pour les plus petites, à 75 m2 pour la plus spacieuse.
Le luxe au Wilmina ne résulte pas d’une accumulation et d’une opulence. Mais, à l’inverse, du dépouillement et de l’épure. A l’abri de l’agitation de la ville, ses espaces, nimbés d’une douce lumière, dégagent une élégance discrète et sereine, parée de la légèreté des harmonies de tons blancs dialoguant avec la brique rouge. On remarque aussi la qualité des matériaux utilisés (bois et minéraux) et du mobilier déployé. L’atmosphère créé invite au calme d’une retraite urbaine. Mais également à la convivialité d’échanges et de rencontres toujours possibles, à la faveur de ses cours intérieurs et de son bar-restaurant.
Le plan du site
Côté Kantstrasse, l’ancien tribunal correctionnel, devenu aujourd’hui le centre d’art AmtSalon, tout de blanc vêtu. La galerie est reliée directement, ainsi que par des cours et des jardins intérieurs, au restaurant Lovis et à l’hôtel Wilmina, aux façades en brique. Le Lovis et le Wilmina ont succédé à une prison pour femmes, fermée en 1985, qui abrita ensuite des archives cadastrales.
Dans cette prison de la Gestapo, on enferma des résistantes au régime nazi et des personnes aidant des juifs (source : Cercle d’étude et de la Déportation de la Shoah). L’ensemble des bâtiments situés sur la parcelle ont été construits à la fin du 19 ème siècle (1896-1897) par les architectes Adolf Bürckner et Eduard Fürstenau.
Vestiges de l’ancienne prison…
Photos : Wilmina – Felix Pergande et Gustava Gruntuch (photo des coursives en bas à droite)