Malgré ses difficultés à recruter, l'Hébergement Restauration a continué d'augmenter ses effectifs au deuxième trimestre 2022, avec 30 400 salariés additionnels (+2,4 %), selon les statistiques de l'Urssaf. Sur 12 mois, plus de 99 000 salariés (+8,7%) ont ainsi rejoint la branche. Avec 1, 240 millions de salariés en poste fin juin, elle atteint un niveau sans précédent. Parallèlement, la masse salariale a pour la première fois dépassé les 7 milliards d'euros, sous le triple effet du recul du chômage partiel, de l'augmentation des effectifs en CDI et de la hausse des salaires minima des HCR.
Les effectifs de l’hébergement enfin supérieurs à leur niveau d’avant-crise
Symbole de leur forte reprise d’activité depuis fin 2021, les effectifs salariés de l’Hébergement marchand dépassent pour la première fois leur niveau de décembre 2019 (260 697). Mais de peu : de + 0,4%, soit environ 900 postes en données corrigées des variations saisonnières. Mais de +24,4 % en données brutes. Ce qui correspond à 57 300 postes supplémentaires. L’Urssaf, mais aussi l’Insee, raisonnent toutefois en corrigeant les variations saisonnières.
Fin mars 2021, les effectifs des hôtels, résidences de tourisme, campings…, étaient tombés à 211 293 avant de remonter progressivement lors des trimestres suivants. L’Urssaf a observé la plus forte poussée au quatrième trimestre 2021. Elle s’est traduite par un solde positif de 14 642 salariés, soit une progression de 6,2 %.
Au cours du deuxième trimestre 2022, les hébergements, poussés par le dynamisme de la demande, ont continué de recruter en masse avec 8200 salariés supplémentaires (+3,2%).
Au total, sur des 12 derniers mois tracés par l’Urssaf (avril 2021- juin 2022), l’Hébergement a généré 30 000 postes de salariés supplémentaires. Ce qui correspond à une progression record de 12,9 %, la plus élevée parmi tous les secteurs d’activité.
La Restauration a franchi temporairement le seuil du million de salariés
Quant à la Restauration, elle continue d’embaucher à tour de bras. 22 200 postes supplémentaires au deuxième trimestre (+2,4 %). Après 7 400 entre janvier et mars (+0,8 %). Le secteur, avec 981 400 salariés, se rapproche plus que jamais seuil du million de salariés. Si l’on raisonne d’ailleurs en effectifs bruts, elle l’a dépassé, avec 1,041 million de salariés.
Depuis avril 2021, la Restauration a signé 69 300 contrats supplémentaires, correspondant à une croissance d’effectifs de 7,6%.
Les effectifs salariés de l’HR s’orientent à la hausse par rapport au quatrième trimestre 2019 dans toutes les régions métropolitaines. La hausse des effectifs est la plus forte en Occitanie (+ 9,4 %), en Nouvelle-Aquitaine (+ 9,0 %) et en Corse (+ 8,0 %).
Dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM), les effectifs de l’hébergement-restauration baissent en Guadeloupe (- 1,9 %) et se stabilisent en Guyane (+ 0,1 %).
Effectifs CVS : en Données Corrigées des Variations Saisonnières.
GA : Glissement annuel des effectifs salariés GT : Glissement trimestriel des effectifs salariés.
Source : Urssaf, Dares (effectifs intérimaires) – traitement HR-infos
L’effet déformant de la chute du chômage partiel mais pas seulement…
La progression vertigineuse de la masse salariale (+81,7 % sur 1 an) s’explique en premier lieu par la chute non moins vertigineuse du chômage partiel.
En effet, au deuxième trimestre 2021, l’Hébergement a compté jusqu’à 707 500 salariés essentiellement pris en charge par l’Assurance Chômage. A la fin du deuxième trimestre 2022, ils n’étaient plus que 3 500. Tous ces salariés, sans compter les quelque 100 000 supplémentaires embauchés au cours des deux premiers trimestres de cette année, ont progressivement repris le travail. Venant ainsi gonfler la masse salariale.
A cela s’ajoute la valorisation des minima salariaux. Indexé à l’inflation, le SMIC a fait l’objet d’une revalorisation automatique de 2,65 % en cours de trimestre. Par ailleurs, à partir d’avril 2022, les quelque 660 000 salariés de la branche HCR (estimation HR-infos) ont bénéficié de hausses significatives négociées par les partenaires sociaux. L’échelon 1 du niveau 1 de la grille a, par exemple, obtenu un coup de pouce de 5,1 % (11,01 € vs 10,48 €). L’échelon 1 du niveau 3 a pris +15 % (12,40 € vs 10,77 €).
GA : Glissement annuel de la masse salariale GT : Glissement trimestriel de la masse salariale
Le salaire moyen par tête (SMPT) est calculé en rapportant la masse salariale du trimestre à l’effectif moyen observé sur le trimestre ; il est divisé par trois pour obtenir une grandeur mensuelle. Les effectifs intérimaires pris en compte pour le calcul du SMPT sont ceux produits par la Dares.
Source : Urssaf, Dares (effectifs intérimaires) – traitement HR-infos