Attention à l’information défraîchie ! Contrairement au compte-rendu qu’ont pu en faire les médias fin mai, les résultats de l’enquête mise en ligne le 29 mai sur le site internet de la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) n’ont rien d’inédit. Mais ils étaient restés jusque là quasi confidentiels, l’enquête elle-même remontant aux années 2014-2015.
Ces pratiques « litigieuses » (les Fraudes n’emploient pas le terme d’infractions) ont-elles encore cours aujourd’hui ? Difficile de conclure dans un sens ou dans un autre, même s’il est probable qu’elles n’ont pas totalement disparu. En effet, le cadre réglementaire a évolué en 2016, grâce à la loi Macron et à la décision de l’Autorité de la Concurrence, susceptible en partie de décourager les tromperies. Et par ailleurs, depuis mai de cette même année, le leader des plate-formes, Booking.com, s’est également engagé à respecter un code de bonnes conduites qui devrait en théorie limiter les risques de dérives.
La DGCCRF elle-même reste prudente. Interrogé par HR-infos, son service de communication n’a pas souhaité communiquer le nom des 21 plate-formes lors de cette enquête, arguant que des procédures sont en cours à l’égard de certaines d’entre elles.
La direction de Bercy explique avoir voulu vérifier la conformité des affichages de ces sites de réservation avec les règles de la protection du consommateur. Il s’agit de 13 agences de voyage en ligne, 7 plateformes de réservations de restaurants et un site d’avis en ligne – cinq de ces opérateurs n’ayant aucune structure en France.
Les entreprises ont été sélectionnées à partir de critères tenant à l’emploi de la langue française, le poids économique, la visibilité sur la toile et leurs antériorités contentieuses.
L’enquête de la DGCCRF, malgré son ancienneté, présente malgré tout un intérêt majeur pour les consommateurs. Nombreux seront loin de se douter des chausse-trappes qui leur sont tendues. D’autant que celle-ci s’accompagne de recommandations utiles. En premier lieu de consulter le site internet des établissements eux-mêmes, souvent assez peu visibles sur la toile, comme le montre une enquête de Que Choisir, sur laquelle nous reviendrons.
La DGCCRF s’est engagée à poursuivre sans relâche sa cybersurveillance, la quasi totalité de la clientèle ( 93 % selon elle) utilisant ces plate-formes pour ne serait-ce que comparer les prix. Il sera souhaitable qu’elle fasse connaître ses conclusions sur ses investigations les plus récentes.
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