Les fermetures administratives en vigueur depuis le 30 octobre et la chute de l'activité qu'elles ont provoquée conduisent des milliers de CHR supplémentaires à recourir au dispositif. 63 % des salariés de la branche, contre 25 % en septembre, sont de nouveau placés en chômage partiel. Le coût pour l'Etat et l'Unédic de l'allocation versée aux entreprises de l'H&R dépasserait désormais les 4 milliards d'euros.
Le click and collect, ultime bouée de sauvetage certes ! Mais qui ne sauvera pas les entreprises de l’Hébergement Restauration d’une déroute économique et sociale. Le « succès » du chômage partiel montre à nouveau l’ampleur du séisme.
Après avoir déjà fait un bond de 76 % entre octobre et septembre, le nombre de salariés H&R placés en « activité partielle » devrait à nouveau augmenter de 75 % en novembre. Au total, leur effectif devrait passer de 291 000 en septembre à 722 500 en novembre (chiffres arrondis). Il s’agit là d’une première estimation du ministère du Travail. En attendant une consolidation statistique définitive, qui peut nécessiter plusieurs mois.
Les entreprises auraient déclaré sur novembre 73 millions d’heures de chômage partiel. Soit une durée moyenne de 101 heures par agent. En se basant sur l’étude réalisée Unedic, dévoilée dans notre article du 1 er septembre, le coût pour l’Etat et l’Unédic de l’allocation versée aux entreprises H&R, qui couvre 100 % de l’indemnité de chômage partiel, dépasserait début décembre les 4 milliards d’euros.
449 millions d’heures déclarées depuis mars 2020
L’Unedic, en effet, estime à 9,3 euros le coût moyen horaire d’une heure indemnisée dans l’H&R. La branche ayant déclaré 449 millions d’heures depuis mars 2020, on aboutirait donc à un montant total d’allocation de 4,3 milliards d’euros. Il s’agit, là encore, d’une estimation susceptible de corrections. Mais l’ordre de grandeur ne parait pas devoir être remis en cause.
Des différentes aides mises en place depuis le début de la crise (fonds de solidarité, aides Urssaf, exonérations de charges…), le chômage partiel est de très loin le dispositif le plus puissant. Financièrement et socialement parlant. Car il préserve des centaines de milliers d’employés, d’ouvriers, de professions intermédiaires et de cadres de la branche, d’un chômage de masse et d’un appauvrissement de masse.
63 % des salariés de la branche étaient en chômage partiel en novembre 2020
Parce que la crise y sévit plus qu’ailleurs (à l’exception de l’Evénementiel et de la Culture), l’Hébergement Restauration est le secteur le plus consommateur du dispositif. C’est le seul secteur où le taux de recours dépasse les 50 %.
Les salariés de la branche représentent 6 % de l’ensemble des salariés du secteur privé, mais 25 % de ceux indemnisés.
Source : Dares, enquête Acemo Covid, décembre 2020.
Champ : salariés du privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales ; France (hors Mayotte).
Avertissement : Ces données sont susceptibles de révisions
Tableau : HR-infos