Volontariat et réquisition des hébergements touristiques se complètent pour faire face au double défi soulevé par la crise sanitaire du Covid-19. (Mise à jour le 12 avril).
Le défi d’héberger les sans-abri encore à la rue. Aussitôt après l’entrée en vigueur du confinement (17 mars), le Samu social de Paris avait pu mettre à l’abri 1500 personnes dans des chambres d’hôtels. Et le défi d’accueillir les personnels soignants et travailleurs sociaux dans des établissements situés à moins de 30 minutes de leur lieu de travail.
Selon le ministère de la Ville et du Logement, à la date du 8 avril, plus de 9 000 places d’hôtels sont maintenant mobilisées pour les sans-abri. Une grande partie se trouvant en Ile-de-France, région la plus sous tension, a détaillé le ministre Julien De Normandie. En outre, 86 sites de confinement ont ouvert pour les SDF malades du Covid-19 mais ne relevant pas d’une hospitalisation. Soit près de 3 100 places.
Le ministère se réjouit de cette accélération du dispositif. 2 000 places hôtelières avaient été mobilisées les premiers jours. La montée en charge atteint désormais 9 073 places.
Cette mobilisation s’ajoute aux 157 000 places d’hébergement d’urgence existant déjà avant la crise sanitaire. L’Etat, dans le cadre de la crise sanitaire du Covid-19, a débloqué une enveloppe supplémentaire de 65 millions d’euros. Elle finance la mise à disposition de logements gratuits. Et les chèque services permettant aux personnes d’acheter des produits d’alimentation et d’hygiène.
Plus de 40 000 chambres d’hôtels mobilisés
Comme nous l’indiquions le 26 mars (« Hôtels, résidences et gîtes se mobilisent pour l’hébergement d’urgence »), la branche avait rapidement mobilisé environ 20 000 lits. Un parc augmenté depuis. l’UMIH et le GNC ont recensé et fait remonter plus de 1 000 hôtels, soit plus de 40 000 chambres dans toute la France. Le groupe Accor, à lui seul, compte aujourd’hui plus de 350 hôtels participant à l’opération et plus de 40 mobilisés pour les sans-abri.
En parallèle, l’Etat avait également sollicité Airbnb. Le 24 mars, la plateforme mettait en ligne une offre de logements gratuits « Appart Solidaire ». Des logements entiers réservés aux soignants, notamment les infirmiers et infirmières à l’hôpital ou en EHPAD. Ainsi qu’aux travailleurs sociaux des centres d’hébergement. En une semaine, Airbnb a proposé 5 000 logements et réalisé 11 000 nuitées.
D’autres plate-formes similaires sont disponibles. Le site immobilier pap.fr a ainsi mis en place une offre de 1200 logements gratuits pour les soignants. Le 2 avril, le site comptait encore 578 annonces disponibles.
L’accord cadre signé le 31 mars entre Umih-GNC et l’Etat
pour l’accueil des personnels soignants et des routiers
Laurent Duc, président UMIH Hôtellerie
« L’accord cadre diffusé ce jour est attendu par nos hôteliers. Il va faciliter la mise en relation entre les services de l’Etat, les hôteliers et les soignants et autres professionnels qui sont en première ligne pour affronter l’épidémie de coronavirus. »
La charte fixe les conditions d’accueil et de service par les hébergeurs et les obligations des hébergés. Elle établit également les tarifs défrayés aux établissements. Le prix par chambre, à la charge exclusive de l’Etat, va de 30 euros pour un hôtel non classé à 75 euros pour un hôtel 4 étoiles.
Charte signée UMIH-GNC-ETAT Accueil soignants_310320L’Etat et les professionnels concluent une Charte d’accueil en hébergement d’urgence des sans-abri
La charte fixe les conditions d’accueil et de service par les hébergeurs et les obligations des hébergés. Elle établit également les tarifs défrayés aux établissements. Le prix par chambre, à la charge exclusive de l’Etat, va de 30 euros pour un hôtel non classé à 75 euros pour un hôtel 4 étoiles
Charte Accueil hébergement d'urgence - Covid19 - 23mars20