La fréquentation dans les hébergements collectifs de tourisme en France est restée inférieure d’un quart à son niveau d’avant la crise sanitaire. Toutefois, dans les campings et dans les autres hébergements collectifs de tourisme, elle retrouve presque son niveau d'avant-crise grâce à la clientèle résidente. Dans les hôtels de France métropolitaine, au second semestre 2021, la fréquentation revient à 84 % de sa hauteur de 2019. Mais elle a de nouveau pâti d’une perte de nuitées d’affaires et de la moindre fréquentation de la clientèle internationale.
En 2021, le nombre de nuitées passées dans les établissements touristiques s’élève à 324 millions en France, soit 118 millions de moins qu’en 2019, avant la crise sanitaire. Au cours des six premiers mois de l’année, les restrictions de déplacement freinent l’activité touristique, qui reste largement en deçà de celle de 2019. Début mai, les restrictions s’allègent et la fréquentation reprend progressivement. À partir du mois de juillet, le déficit de nuitées par rapport à 2019 s’amenuise chaque mois et, après l’été, l’activité revient presque à son niveau d’avant-crise.
Les campings quasi aussi fréquentés pendant la période festivale en 2021 qu’en 2019
95,4 millions de nuitées pendant l’été en 2021 contre 96,2 en 2019
La clientèle résidente a privilégié cet été là les établissements haut de gamme. Avec un nombre d’emplacements supérieurs de 5 % à celui de 2019, les campings de 4 ou 5 étoiles ont vu leurs nuitées résidents augmenter de 18 %.
Les clientèles en provenance des Pays-Bas, d’Allemagne et de Belgique réalisent, à elles trois, 17 millions de nuitées sur les 20 millions de nuitées non résidentes enregistrées dans les campings de juillet à septembre 2021.
La fréquentation de la clientèle britannique recule, là encore, très fortement, avec neuf fois moins de nuitées qu’à la même période en 2019.
16 % de nuitées hôtelières en moins au second semestre
De juillet à décembre 2021, avec 97 millions de nuitées en France métropolitaine, la fréquentation hôtelière est inférieure de 16 % à ce qu’elle était en 2019 à la même période. Les nuitées de la clientèle en provenance de l’étranger sont en net recul (– 45 %). Elles ne représentent plus que 24 % des nuitées totales, contre 36 % en 2019. Sous l’effet de la crise sanitaire et du Brexit, le nombre de nuitées des résidents britanniques chute de 66 % entre juillet et décembre 2021. Les touristes venant de Chine et du Japon sont quasi absents, le nombre de leurs nuitées s’effondrant de 93 % entre 2019 et 2021.
Seule la fréquentation de la clientèle en provenance des Pays-Bas est plus importante qu’en 2019 (+ 6 %) avec 2 millions de nuitées hôtelières entre juillet et décembre 2021. Les clientèles en provenance de Belgique et d’Allemagne réalisent 3 millions de nuitées chacune et deviennent les deux premières clientèles non résidentes en France métropolitaine.
La fréquentation hôtelière est en retrait dans toutes les régions de France métropolitaine. L’Île-de-France est la plus touchée, avec une baisse de 34 % du nombre de nuitées au second semestre 2021 par rapport à la même période en 2019. La région parisienne perd ainsi 13 millions de nuitées sur la période, soit plus des deux tiers des nuitées hôtelières perdues en France métropolitaine (– 18 millions).
La fréquentation diminue également de plus de 10 % dans trois régions métropolitaines : le Grand Est (– 17 %), les Hauts-de-France (– 13 %) et l’Occitanie (– 12 %).
A noter que les résidents ont privilégié le haut de gamme. Le nombre de nuitées résidentes en hébergements de 4 ou 5 étoiles est en hausse de 12 %. Alors qu’il diminue de 7 % dans les 1 ou 2 étoiles et de 15 % dans les hôtels non classés.
Un retard de TO et de prix diminué mais pas encore rattrapé
Au global, sur l’année, l’hôtellerie reprend 11,3 points de taux d’occupation par rapport à 2020. Mais lui manquait encore 25,4 points pour égaler son niveau de 2019. Le recul est plus élevé à mesure que l’on monte en gamme. Ceci en raison d’une moindre présence de la clientèle internationale.
Le recul des prix moyens par rapport à 2019 est moins prononcé. Il n’est que de 10,3 %. En observant même une légère hausse ( + 2,5 %) dans le Haut de Gamme.
Au final, les RevPAR abandonnent encore 43 % par rapport à 2019, en raison de la faiblesse des taux d’occupation.
Les régions plus proches du retour à la normale que Paris et l’Ile-de-France
La Province a globalement retrouvé son niveau de prix moyen de 2019. Mais son taux d’occupation restait trop insuffisant pour égaler son RevPar d’il y a deux ans.
Quant à Paris et l’Ile-de-France, la progression de leurs prix moyens, bien que très forte par rapport à 2020, ne pouvait compenser la faiblesse chronique de leur taux d’occupation. De 76 % en 2019. De 36,6 % en 2021…