Le bilan établi par l'Insee fait état d'un recul (-1% de nuitées) de la fréquentation des hébergements touristiques entre mai et août 2024. Recul plus marqué pour les hôtels (-3,4 %) et les résidences de tourisme (-3,6 %), y compris en août, qui ont pâti d'une moindre présence de résidents et de non-résidents. Seuls les emplacements équipés des campings sont en hausse (+ 2%). L'impact des JO a été trop limité pour inverser les tendances. Pour espérer augmenter leur chiffre d'affaires, les hébergements compteront surtout sur les prix moyens, en nette hausse, dans l'hôtellerie du moins.
Une progression des nuitées par rapport à 2019 exclusivement due aux campings
Les hébergements collectifs de tourisme, totalisant 247,3 millions de nuitées de mai à août 2024, ont enregistré un recul de 2,5 millions de nuitées (soit 1%) par rapport à la saison 2023. Le mois d’août plus favorable n’a pas compensé le repli des mois de juin et juillet.
Hébergement numéro 1 en période estivale, les campings (119,9 millions de nuitées en 2024) ont à nouveau tiré leur épingle du jeu. Comme ce fut déjà le cas en 2023 par rapport à 2022, c’est le seul type d’hébergement à avoir vu sa fréquentation augmenter (+0,9 %, plus d’un million de nuitées supplémentaires). Mais cela exclusivement en raison de la nouvelle progression des nuitées en emplacement équipé (69 M nuitées vs 67,6 M soit + 3 %). Les emplacements nus, a l’inverse, (50,9 M nuitéesvs 51,3 M) subissant une érosion de -2 %.
A contrario, les hôtels enregistrent à nouveau un déficit de fréquentation, plus accentué encore à l’été 2024 (-2,2 millions de nuitées, -2,6 %) qu’à l’été 2023 déjà en recul de 1,3 million de nuitées (-1,4%).
La fréquentation des autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) diminue également sur la période mai-août 2024 (-3,1%). Principalement en raison du recul des nuitées en résidence de tourisme (1 million de nuitées en moins, -3,6 % par rapport à 2023).
Les résidents en recul dans les hôtels et les campings, les non résidents en retrait
aussi dans les hôtels mais en hausse dans les campings
La clientèle résidente, qui représente plus de deux nuitées sur trois dans les hébergements collectifs, diminue pour la deuxième année consécutive (-2 %, soit 3,4 millions de nuitées en moins qu’en 2023). Le recul de sa fréquentation est général. Elle baisse légèrement dans les campings (-0,7 %, soit 700 000 nuitées), plus sensiblement dans les hôtels (-2,7 %, soit 1,5 millions de nuitées ) et les AHCT (-3,9 %).
La clientèle internationale a poursuivi son retour amorcé fin 2022. Elle totalise environ 76,9 millions de nuitées, soit près d’1 million de nuitées supplémentaires. Un retour toutefois localisé, Ce gain profite exclusivement à l’hôtellerie de plein air qui engrange auprès d’eux 1,6 millions de nuitées de plus qu’à l’été 2023, sur un total de 36,4 millions de nuitées. Les principaux contributeurs sont les ressortissants hollandais (12,2 millions de nuitées), allemands (4,8 M), belges (4,8 M) et britanniques (4,4 M).
Car plus inattendu, les non-résidents ont également été moins nombreux cet été dans les hôtels qu’en 2023 (-2,3 % sur un total de 32,9 millions de nuitée). Ce recul provient très majoritairement de la clientèle britannique, avec un déficit de 700 000 nuitées (4,2 millions de nuitées), qui perd au passage son rang de première nation cliente derrière les Etats-Unis (4,7 M nuitées, +14 %).
- Notes : La saison d’été couvre les mois de mai à août. Les données 2024 sont provisoires.
- Lecture : Les hôtels totalisent 86,7 millions de nuitées durant la saison d’été 2024.
- Champ : France, hôtels, campings et autres hébergements collectifs de tourisme.
- Source : Insee, enquêtes de fréquentation dans les hébergements collectifs de tourisme.
- Les données en bleu correspondent à des chiffres en progression par rapport à ceux de à l’année N – 1
- Les données en rouge correspondent à des chiffres en recul par rapport à ceux de l’année N – 1
Les 4 et 5 étoiles seules gammes hôtelières en (légère) progression
- Lecture : Les hôtels 4 ou 5 étoiles totalisent 26,9 millions de nuitées durant la saison d’été 2024.
- Champ : France, hôtels, campings et autres hébergements collectifs de tourisme.
- Source : Insee, enquêtes de fréquentation dans les hébergements collectifs de tourisme.
Des taux d’occupation hôteliers majoritairement en recul depuis janvier 2024
sauf en région Provence-Alpes-Côte d’Azur
- Lecture : Le taux d’occupation de l’hôtellerie atteint 68,7 % en août 2024.
- Champ : France, hôtels, campings et autres hébergements collectifs de tourisme.
- Source : Insee, enquêtes de fréquentation dans les hébergements collectifs de tourisme. Tableau HR-infos.
Un recul encore plus marqué dans la première région touristique française
Contrairement à d’autres régions (PACA, en premier lieu) Les hôtels, camping et autres hébergements collectifs de tourisme d’Île-de-France n’ont pas pleinement profité d’un effet positif des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. Et leur fréquentation a continué de baisser en juillet et août par rapport à 2023.
Encore plus qu’ailleurs en France, leur nombre de nuitées enregistre une moins value de – 2,5 millions de nuitées (-7,8 %) par rapport à l’été 2023. Les hôtels sont encore plus touchés, perdant plus de 9 % de nuitées (2,4 millions de nuitées) malgré une augmentation probable des visiteurs pendant la période des JO.
Plus qu’ailleurs également, l’hôtellerie francilienne est affectée par la baisse du tourisme d’affaires. Les nuitées estivales d’affaires diminuent ainsi, par rapport à l’été 2023, de 11,6 % dans la région, contre 8,6 % au niveau national. Ce repli explique plus du tiers de la baisse des nuitées hôtelières de la région.
La désaffection pour l’Île-de-France concerne les clientèles résidentes et non résidentes : la région, qui rassemble 42,5 % des nuitées hôtelières des non-résidents, voit sa fréquentation non-résidente diminuer de 10,2 % en 2024.
- Notes : La saison d’été couvre les mois de mai à août. Les données 2024 sont provisoires.
- Lecture : Les hôtels d’Île-de-France totalisent 27,0 % des nuitées hôtelières françaises durant la saison d’été 2024.
- Champ : Île-de-France, hôtels, campings et autres hébergements collectifs de tourisme.
- Source : Insee, enquêtes de fréquentation dans les hébergements collectifs de tourisme.
Un peu moins de nuitées sur le littoral, un peu plus en montagne
Avec 101,1 millions de nuitées en 2024, tous hébergements collectifs confondus, la fréquentation du littoral, pourtant prisé l’été, y est cependant en légère baisse (-0,8 %) par rapport à la saison précédente.
Les séjours en campings, prépondérants en bord de mer, représentent près des deux tiers de la fréquentation totale du littoral. Mais leur nombre de nuitées diminue en 2024, la vitalité de la fréquentation non résidente (+4,2 %) n’endiguant pas la baisse de la fréquentation résidente (-2,5 %).
Cette situation concerne presque tout le littoral de France métropolitaine. Seule la façade méditerranéenne, favorisée sans doute par une météo plus favorable qu’ailleurs cet été, voit sa fréquentation légèrement augmenter en 2024.
- AHCT : autres hébergements collectifs de tourisme (résidences de tourisme, villages de vacances…)
- Notes : La saison d’été couvre les mois de mai à août. Les données 2024 sont provisoires.
- Lecture : Les hôtels du littoral totalisent 20,2 millions de nuitées durant la saison d’été 2024 .
- Champ : France, hôtels, campings et autres hébergements collectifs de tourisme.
- Source : Insee, enquêtes de fréquentation dans les hébergements collectifs de tourisme.
Prix moyens et RevPar en forte progression en juillet et août selon MKG
Prix moyens et RevPar France (hors Ile-de-France)
En France, l’activité hôtelière estivale a été en partie chamboulée par les Jeux Olympiques 2024. Ils n’ont pas boosté les taux d’occupation restent équivalents à ceux de 2013 à la même période. En revanche, les prix moyens ont connu de fortes croissances. Le RevPAR s’établit à 108 € (+ 24 %) au mois d’août 2024, en hausse de + 24 % par rapport au même mois de 2023.
En région, les prix augmentent de + 5 % et les RevPAR suivent cette tendance. Il s’agit d’une moyenne, les performances étant disparates selon les marchés. Dans le haut de la fourchette, Lille bénéficie à plein de l’effet JO et affiche un RevPAR en croissance de plus de 255 % du 26 juillet au 11 août. Cela lui permet d’atteindre une croissance de RevPAR de 62 % sur le mois de juillet et 78 % sur le mois d’août.
En région, le RevPAR s’établit à 90 € en moyenne sur l’été. Les performances ne sont toutefois pas égales selon les marchés. La Provence-Alpes-Côte d’Azur sur performe. Alors que la Bretagne qui voit son RevPAR baisser sur les deux mois de l’été.
Prix moyens et RevPar Paris Ile-De-France
L’Île-de-France a bénéficié le plus de l’effet JO avec des RevPAR atteignant 139 € en juillet et 145 € en août. Paris et sa région ont enregistré sur juillet une hausse de leurs prix moyens de + 23 % en juillet et de +61% sur août.
La capitale a pâti de l’absence de sa clientèle business et touristique habituelle sur le début de l’été et pendant la période de l’entre-deux jeux. Mais pendant la quinzaine olympique, les taux d’occupation ont décolé, affichant 77 %, en hausse de 11 points sur la même période de 2023. Les prix franciliens ont été plus que multipliés par deux (+ 119 %). Une croissance bien supérieure, selon MKG, aux hausses enregistrées lors des JO de Londres en 2012 (+ 85 %).
Le RevPAR sur l’Ile-de-France affiche une hausse record de 155 % entre le 26 juillet et le 11 août 2024, en comparaison de la même période sur 2023.
Selon MKG, le gain global de chiffre d’affaires pour le secteur de l’hébergement touristique est estimé à 357 millions d’euros dont 200 millions d’euros pour l’Île-de-France.