Décevant au regard de grands événéments porteurs pour le tourisme, le bilan 2024 des hébergements professionnels français (hors campings) s'avère contrasté selon les destinations et les gammes, d'après la synthèse publiée par Alliance France Tourisme, qui s'appuie sur les données de ses adhérents et de MKG. Seules les régions Ile-de-France hors Paris, PACA et Hauts-de-France ainsi que les segments hôteliers Haut de gamme et Luxe affichent une fréquentation en légère hausse. Quant aux chiffres d'affaires, stimulés par les prix moyens, ils progressent en moyenne de près de +2%.
Des taux d’occupation majoritairement en recul mais des prix qui progressent
La progression pourtant significative du prix moyen (+3,2 %) n’aura pas suffi à faire progresser significativement les chiffres d’affaires. Cela en raison d’un recul global de 1 % de la fréquentation.
Les hôtels enregistrent sur l’année en moyenne une hausse modeste de +1,5% de leur vente. Et celui des résidences et villages vacances de +1,8%.
Sans les performances enregistrées en août et sur les deux semaines des vacances de Noël, la tendance aurait été même négative. Sous l’effet principalement des JO, les hôtels ont vu leur CA grimper de +27,1 %. Celui des résidences de tourisme réalisant +9,3 %.
Sur les semaines 51 et 52, le taux d’occupation était en hausse de +1,8 % sur la France entière, grimpant même à +8 % à Paris. Les prix moyens n’étant pas en reste avec +7,8 % France entière. Et même + 8,5 % pour Paris et +9,8 % pour le littoral Méditerranée orientale.
Cette double progression des TO et des prix moyens aboutit à des augmentations importantes du RevPar dans cette période de fin d’année. Avec un +11,7% en France dans les hôtels & résidences qui témoignent de l’attractivité toujours forte de la montagne. Les Alpes du Nord enregistrant +6,4% et en moyenne montagne +7,9% où la neige était au rendez-vous.
Mais c’est Paris qui a enregistré la plus forte progression avec +22 % sur la dernière quinzaine de décembre. La réouverture de la cathédrale Notre-Dame a certainement boosté la clientèle internationale.
Source : France Alliance Tourisme – MKG
Les évolutions du chiffre d’affaires hébergement selon les zones
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Ile-de-France hors Paris, PACA et Hauts-de-France sur le podium
L’hôtellerie parisienne déçoit avec un bilan étal (+0%). La forte progression de la quinzaine olympique (x2,5) a été pratiquement annulée par des reculs réguliers lors de nombreuses semaines de l’année. Et si elle atteint l’équilibre, c’est en raison d’une progression modérée des prix (+1,8%). Elle compense le recul des volumes (-1,4 pt de taux d’occupation).
Ce repli de la fréquentation a plus encore impacté les filières comme la Restauration ou les taxis. Car elles n’ont pas pu compenser ces reculs prolongés de la fréquentation par des hausses de prix pendant les séquences JOP ou d’autres courtes périodes de forte activité.
A l’inverse, l’Ile-de-France hors Paris a signé une fort belle progression sur l’année (+4,8%), grâce notamment au succès populaire de Jeux Paralympiques auprès des familles, des clients français et des budgets modérés qui ont privilégié la couronne parisienne, plus accessible.
Avec 71,1% d’occupation pendant les paralympiques, les hôtels franciliens ont ainsi gagné pas moins de 5 points d’occupation et plus de 30% de chiffre d’affaires pendant la période. Pendant que leurs homologues de Paris intra-muros enregistraient un léger recul.
Des comparaisons avec 2023 faussées par la Coupe du monde de rugby
Dans les régions, le bilan est également légèrement positif dans l’ensemble, mais en réalité très variable selon les destinations. Attention toutefois aux effets de comparaison défavorables pour certains territoires. Ceux qui, ont accueilli en 2023 des épreuves de la Coupe du monde de rugby, ont pâti de fortes baisses, d’apparence trompeuses.
La région PACA signe la plus forte progression de l’année (+5,5%), s’affirmant une nouvelle fois comme une destination en croissance. Nice & Cannes en particulier, en forte hausse non seulement cet été mais plus largement depuis 2 ans (> +25% de hausse de RevPAR relativement à 2022) se sont affirmées en tant qu’alternative à Paris auprès de la clientèle haut de gamme & luxe internationale. Comme le montre la forte hausse des arrivées aux aéroports de la Côte d’Azur : +3,7% en juillet-août, dont +44% de trafic depuis et vers les Etats-Unis et de fortes hausses des Pays du Golfe. Les deux territoires vers lesquelles de nouvelles lignes directes ont ouvert cette année.
Les Hauts-de-France (+5,5%), portés notamment par la Métropole de Lille où l’impact des JO a été encore plus fort qu’à Paris, fait également partie des régions gagnantes en 2024, devant les autres régions du quart Nord-Est.
Des baisses sur les destinations de la façade Atlantique
A l’inverse, toute la façade atlantique a connu une année difficile : météo moins favorable, budget des Français sous contraintes ou effet de comparaison avec de beaux millésimes en sortie de Covid ont tiré à la baisse l’activité touristique des littoraux de la façade Ouest. La Normandie fait tout de même exception grâce notamment à l’impact du 80e anniversaire du Débarquement, qui a entraîné à l’échelle régionale une hausse de +11% de chiffre d’Affaires Hébergement au mois de juin, relativement à 2023.
Mais même si le bilan national est positif, localement, certains professionnels du tourisme clôturent l’année 2024 sur un recul de chiffre d’affaires. C’est en partie un effet de retour à la norme pour les villes-hôtes de la Coupe du Monde de Rugby 2023. Notamment Nantes, Toulouse, Bordeaux, Lyon et Saint-Etienne. A l’inverse de Lille et Marseille, ces métropoles n’étaient pas villes-hôtes des JOP, en baisse cette année mais en progression sur 2 ans.
Texte régions : d’après communiqué de presse France Alliance Tourisme
Dominique Marcel, Président de l’Alliance France Tourisme
« L’année 2024 est marquée globalement par une bonne résistance de l’activité mais ce bilan est contrasté, tant entre les gammes qu’entres les territoires. Par ailleurs, nos concurrents, notamment ceux de l’Europe du Sud ont plutôt mieux performé que nous.
Dans ce contexte nous devons être très vigilants et capitaliser au mieux sur le formidable succès des JO en termes d’image, d’accueil, de sécurité et d’organisation collective.
Cela nécessite que tous les acteurs se mobilisent pour que notre compétitivité demeure à haut niveau, ce qui passe notamment par un effort d’investissement important et continu au cours des prochaines année.»
