Trois questions à Maria Bertoch, expert Industrie FoodService au sein de NPD Group
Les consommateurs solos fréquentent davantage la RHD mais continuent de dépenser moins que les autres consommateurs. Comment expliquez-vous cela ? Au fait qu’ils fréquentent moins la restauration à table où le TM est plus élevé ?
« Les tendances de la vie moderne (le rythme rapide, les déplacement, l’allongement du temps de transport, les obligations familiales) tout cela influence le comportement des consommateurs, surtout au moment clé de la journée le déjeuner – quand on est pour la plupart des cas à l’extérieur, si on parle de la population active. Pour vous donner un exemple : 40% de toutes visites en restauration rapide au moment du déjeuner se font seules contre seulement 10% en restauration à table au même moment.
La motivation clé au moment du déjeuner, c’est la praticité et la rapidité, c’est souvent le moment privilégié pour gérer tout ce que nous n’avons pas le temps de gérer pendant la journée du travail : courses, démarches administratives, etc.
Comme la restauration rapide offre cette solution de la rapidité du service, de la praticité, souvent la vente à emporter cela explique le choix de préférer ce circuit si on est amené à déjeuner seul. D’où la différence du ticket moyen des solos qui est plus bas, car la part de visites de la restauration rapide joue un rôle plus important dans leur structure des visites. »
Quels sont les principaux profils de ces solos, en terme d’âge, de sexe, de CSP ?
« La tranche des 18-49 ans domine, surtout les 25-34 ans qui pèsent 30% dans les visites solos contre 22% de toutes les visites confondues de la restauration commerciale.
Les hommes sont plus solitaires, car on compte 53% des visites hommes dans les visites solos, contre 46% des visites hommes de toutes visites confondues de la restauration commerciale.
Ce sont également plus souvent les foyers composés d’une seule personne : 20% des visites solos, contre 12% dans le total visites de la restauration commerciale. »
Pourquoi les solos sont presque deux fois moins nombreux en Espagne que dans les autres grands pays européens ?
« La raison pour cela est la culture de tapas et la consommation souvent en groupe qui est naturel pour les déjeuners « à l’Espagnole » en groupe. »
Les recommandations de Maria
« Le déjeuner en solo en restauration à table est habituellement compromis par le manque de rapidité du service. Une solution s’offre aux restaurateurs : proposer moins de plats, mais garantir un service en 15 ou 30 minutes en fonction du choix.
Pour la restauration rapide, le succès des plats solos réside dans la flexibilité des menus, les options interchangeables et éventuellement de plus petites portions. La déstructuration des repas rapides impose de nouvelles règles du jeu ».