Promotion pour l'éphémère porte-parole du premier gouvernement Borne. Olivia Grégoire devient l'un des quatre ministres délégués au ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Elle connait bien Bercy pour avoir été, à partir de juillet 2020, secrétaire d'État chargée de l’Économie sociale, solidaire dans le gouvernement Castex. Députée de Paris, membre de Renaissance et proche d'Emmanuel Macron, Olivia Grégoire succède à Jean-Baptiste Lemoyne. De gros dossiers l'attendent, d'abord la bonne exécution du plan Destination France.
Olivia Grégoire n’avait jamais traité de tourisme. Gageons qu’elle apprendra vite ! La Santé, jusque là, était d’avantage sa spécialité. Elle ne sera ni le premier ni le dernier membre du Gouvernement à tout ignorer ou presque de son portefeuille. Elle possède en tout cas une expérience gouvernementale depuis 2017. Et elle connait bien les arcanes de Bercy ainsi que le maître des lieux, Bruno Le Maire. Elle ne tarissait pas d’éloges son patron dans le discours qu’elle prononçait le 4 juillet lors de la cérémonie d’accueil des nouveaux ministres délégués.
En revanche, elle a déjà touché du doigt les problématiques des TPE/PME. En tant que députée et vice-présidente de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, c’est elle qui présidait la commission spéciale chargée d’examiner au printemps 2019 le projet de loi « Pacte ». Loi qui cependant ne traitait pas spécifiquement des petites entreprises.
Nous renvoyons à sa page wikipedia et who’s who pour détailler le profil et la carrière d’Olivia Grégoire. Née le 30 septembre 1978, cette diplômée de Sciences Po Paris, et titulaire d’un Master en marketing (Essec), a vécu une première vie de quelques années dans le secteur privé. Olivia Grégoire fut notamment directrice du développement durable pour l’agence de publicité-communication DDB France. Elle occupe ensuite la même fonction pour l’agence de publicité W&Cie à partir de et dans l’entreprise Saint-Gobain en
Un pas déjà dans le Public quand elle était dans le Privé
Mais elle fréquentait déjà la sphère publique pour avoir été dès 2002 chargée de mission auprès de la directrice du SIG (Service d’Information du Gouvernement, rattaché à Matignon), sous l’ère Raffarin. De 2005 à 2007, elle était également conseillère technique communication au cabinet du ministre de la Santé et des Solidarités, Xavier Bertrand à l’époque.
Elle bascule définitivement dans la politique dans les années 2010. Elle fait partie de La République en Marche, à sa création en 2017. Investie par le mouvement d’Emmanuel Macron, Grégoire emporte haut la main la douzième circonscription de Paris, face au député-maire sortant Philippe Goujon. Ce poids lourd du LR a le défaut rédhibitoire d’être filloniste. Il n’en fallait pas plus pour que son adversaire le stigmatise de « droite dure ».
Difficile de faire aussi bien sans les moyens du « Quoi qu’il en coûte »
Il faudra attendre d’abord le discours de politique générale d’Elisabeth Borne puis qu’Olivia Grégoire prenne langue avec les dirigeants de la filière pour avoir une idée précise de ses projets. Mais il lui sera difficile de faire mieux que son prédécesseur, Jean-Baptiste Lemoyne.
Le désormais sénateur avait su surfer sur la manne du plan Destination France et ses près de 2 milliards d’euros annoncés fin 2021 par Jean Castex. Sans oublier en mai 2020, sous le gouvernement Philippe, le méga plan de soutien au tourisme, chiffré à l’époque, à plus de 18 milliards d’euros. Jamais autant de subventions, de crédits, de prêts, d’allocations chômage sur un laps de temps aussi court n’avaient été déversés sur le secteur. Le « quoi qu’il en coûte » battait son plein !
C’est en réalité plus de 30 milliards qui ont été débloqués depuis avril 2020 pour la seule branche Hébergement Restauration. Dont près de 14 milliards au titre du fonds de solidarité. Près de 9 milliards en allocations de chômage partiel. Et près d’une dizaine de milliards en Prêts Garantis par l’Etat. Rapporté à l’échelle d’une entreprise, le montant moyen d’un PGE accordé approche 157 000 euros pour un hôtel et 68 700 euros pour un restaurant (source bpifrance).
La patate chaude des PGE
A n’en pas douter, le sujet PGE sera l’une des premières patates chaudes qu’ Olivia Grégoire devra se coltiner… Les syndicats professionnels n’ont pas renoncé à leur revendication de faire effacer la dette, d’une manière ou d’une autre. Ce que Bercy a jusque là exclu.
Autre sujet clef, celui de l’attractivité sociale et de la pénurie de postes. Un dossier dont elle ne détiendra pas le leadership. Elle devra le traiter en interministériel avec son collègue Olivier Dussopt qui a repris le portefeuille Travail. Celui-ci succède d’ailleurs à ce poste à Elisabeth Borne, qui avait beaucoup oeuvré pour que la branche HCR, et des dizaines d’autres, rehaussent enfin leurs salaires minima après des années de blocage patronal.
La composition du Gouvernement
Les ministres
- M. Bruno LE MAIRE, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique ;
- M. Gérald DARMANIN, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer ;
- Mme Catherine COLONNA, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères ;
- M. Éric DUPOND-MORETTI, garde des Sceaux, ministre de la Justice ;
- M. Sébastien LECORNU, ministre des Armées ;
- M. Olivier DUSSOPT, ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion ;
- M. Pap NDIAYE, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse ;
- Mme Sylvie RETAILLEAU, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ;
- M. Marc FESNEAU, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ;
- M. Christophe BÉCHU, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires ;
- Mme Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition énergétique ;
- Mme Rima ABDUL-MALAK, ministre de la Culture ;
- M. François BRAUN, ministre de la Santé et de la Prévention ;
- M. Jean-Christophe COMBE, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées ;
- M. Stanislas GUERINI, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques ;
- Mme Amélie OUDÉA-CASTÉRA, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.
Les ministres délégués
Auprès de la Première ministre
- M. Olivier VÉRAN, chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement ;
- M. Franck RIESTER, chargé des Relations avec le Parlement ;
- Mme Isabelle ROME, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances.
Auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique
- M. Gabriel ATTAL, chargé des Comptes publics ;
- M. Roland LESCURE, chargé de l’Industrie ;
- M. Jean-Noël BARROT, chargé de la Transition numérique et des Télécommunications ;
- Mme Olivia GRÉGOIRE, chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme.
Auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
Auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
Les secrétaires d’État
Auprès de la Première ministre
- Mme Charlotte CAUBEL, chargée de l’Enfance ;
- M. Hervé BERVILLE, chargé de la Mer ;
- Mme Marlène SCHIAPPA, chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative.
Auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
Auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
- Mme Laurence BOONE, chargée de l’Europe ;
- Mme Chrysoula ZACHAROPOULOU, chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux.
Auprès du ministre des Armées et du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse
Auprès du ministre des Armées
Auprès du ministre de la transition Écologique et de la Cohésion des territoires
- Mme Bérangère COUILLARD, chargée de l’Écologie ;
- Mme Dominique FAURE, chargée de la Ruralité.