En décembre, l'indice Insee des prix des services de la branche HR enregistre un léger fléchissement (-0,1%), identique à celui d'octobre, qui se cumule avec la baisse de -1% observée en novembre. Mais ce recul global ne provient que d'un seul poste. Campings et villages vacances en décembre (-5,6%). Hôtels en novembre (-11 %). En moyenne annuelle, du fait d'une inflation tenace dans la Restauration (+5,3%), la hausse des prix aux consommateurs en 2023 (+5,1 %) est restée supérieure à celle de 2022 (+4,7 %), année du retour d'une inflation forte (+0,8 % seulement en 2021).
La hausse des tarifs des hébergements continue de décélérer,
un ralentissement qui n’est pas encore perceptible dans la restauration
Sur le dernier trimestre, l’indice des prix des services d’hébergement enregistre une baisse de 9,2 %. Du coup, en glissement annuel, l’hébergement est passé de +3,4 % en novembre à +1,6% en décembre.
Les services de restauration demeurent, pour leur part, sur un palier haut, (+4,7 % après +4,8 %). Ils ont à nouveau cumulé des hausses mensuelles sur le dernier trimestre (+0,8%). Mais ils se sont éloignés, en tout cas, de leur pic historique d’avril 2023. Ils avaient alors enregistré un glissement annuel de +6,6 %.
Source : Insee – traitement HR-infos
L’évolution annuelle des prix des services d’hébergement depuis janvier 1990
IPC-Services-dhebergement-HR-Infos-122023
L’évolution annuelle des prix des services d’hôtels – motels -auberges depuis janvier 1990
L’évolution annuelle des prix des services de restaurants et cafés depuis janvier 1990
En comparaison de 2021, la hausse moyenne des prix
accentue le bond en avant inflationniste de 2022
Ce sont cette fois les services de restauration qui tirent les prix à la hausse
Les clients de ces services n’en ont pas encore fini avec les fortes hausses des prix. Alors que l’indice global des prix a enregistré une légère décélération de l’inflation l’an dernier (+4,9 % en 2023 vs + 5,2 % en 2022), elle continue de grimper en flèche dans les restauration à table (+5,8 % vs +3,8 %) et rapide (+7,7% vs +5,9 %).
En revanche, assez bonne surprise du côté des hébergements. Malgré les fortes hausses saisonnières qu’il appliquent traditionnellement, en moyenne annuelle, leur indice des prix est retombé de +7% en 2022 à +3,8% en 2023.
Source : Insee – traitement HR-infos
Moyenne annuelle et glissement annuel : quelles différences
Moyenne annuelle et glissement annuel sont des concepts différents. L’évolution en moyenne annuelle compare les prix d’une année donnée à ceux de l’année précédente.. Le glissement annuel compare les prix d’un seul mois d’une année donnée à ceux du même mois de l’année précédente.
L’INSEE MODIFIE SES PONDÉRATIONS EN ÉLEVANT LA PART DES CONSOMMATIONS
DES MÉNAGES CONSACRÉES AUX SERVICES DE RESTAURATION ET D’HÉBERGEMENT
Source : Insee – traitement HR-infos
A noter que la pondération appliquée aux hôtels, motels et autres auberges est de nouveau plus élevée que celle des campings, résidences de tourisme et centres de vacances. Ils dépassent même leur pondération de 2019 (91 vs 87).
Ce qui tend à signifier que ces services d’hébergement sont redevenus plus importants dans les consommations touristiques des ménages.
Tous services confondus, les hébergements, avec une pondération de 196, pèsent davantage au sein de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) qu’ils ne pesaient en 2022 (137) et même en 2019 (177).
La méthodologie Insee
Interrogés par HR-infos, les experts prix de l’Institut expliquent partir des estimations semi-définitives de la consommation 2021. Ces estimations sont produites par la comptabilité nationale et valorisées aux prix de décembre de l’année 2022.
Ensuite, l’Insee applique des évolutions en volume fournies par les comptes trimestriels sur l’année 2022. « Nous prenons donc en compte dans l’évolution des montants de consommation à la fois un effet « Prix » mais aussi un effet « Volume » », explique l’Insee.
Ainsi, le poids des « restaurants et hôtels » en 2023 atteint 895. Ce constitue son niveau le plus élevé depuis 1990. Mais il avait atteind des niveaux assez proches au milieu des années 90.
Le poids des « services de restauration » en 2023 est de 699, niveau le plus élevé depuis 1990. Des niveaux proches avaient été observés au début des années 90 et des années 2000.
Le poids des « services d’hébergement » en 2023 représente 196. Un niveau élevé mais légèrement moins qu’entre 1993 et 1997.
Effet prix et effet volume se conjuguent pour porter le poids des restaurants et hôtels
à leur plus haut niveau depuis 1990
Qu’est-ce qui explique cette évolution importante entre 2022 et 2023 du regroupement « restaurants et hôtels » ? « C’est d’une part un effet « Prix », explique l’Institut, puisque l’évolution entre la moyenne 2021 et décembre 2022 est de +5,3% et d’autre part un effet « Volume » évalué par les comptes trimestriels 2022. »
Surpris par la pondération des « services de restauration rapide et à emporter » (7 points en 2023 vs 6 en 2022), l’Insee répond à HR-infos que son niveau reste « faible » par rapport à l’ensemble « services de restauration » car le montant de départ (estimation semi-définitive 2021) était faible dans la comptabilité nationale. Et ce malgré un effet « Prix » (+5,9% entre les moyennes 2021 et 2022) et un effet « Volume » entrainant une augmentation de son niveau par rapport à 2022.
On observe que l’augmentation du poids de la restauration rapide (7 vs 6, soit +16,7 %) est inférieure à celle de l’ensemble « restaurants et hôtels » (895 vs 660, soit + 35,6 %). La « rapide » représente moins d’1% de l’indice des prix à la consommation du regroupement. 0,21 % exactement.