L'indice des prix des services en H&R affiche sur novembre une baisse de -0,9 % en rythme mensuel mais une hausse +2,8 % en glissement annuel, après +2,7 % en octobre. Ce léger regain, alors que l'ensemble de l'Indice Insee ne progresse que de +1,3 %, provient de l'Hébergement, dont le recul mensuel saisonnier de -4 % n'a pas été suffisant pour empêcher un rebond annuel de +4,2%. En revanche, les services de Restauration poursuivent leur atterrissage, affichant +0,1 % sur 1 mois et surtout +2,4 % sur 12 mois, après +2,6 % en octobre, +2,7 % en septembre et +2,8 % en août.
Un ralentissement à géométrie variable
L’inflation fléchit à son tour dans les services d’Hébergement et de Restauration. Mais sans doute encore trop lentement aux yeux des consommateurs. Conjuguée à l’impact de la guerre en Ukraine sur les prix de l’énergie, la vigueur de la reprise de la demande, après le trou noir de 2020 et du premier semestre 2021, avait généré une très forte inflation à partir de 2022 et jusqu’au troisième trimestre 2023.
Les prix relevés dans les HCR en novembre 2021 étaient encore préservés, La hausse se bornait à +2,1 % dans la branche, dont +1,7 % pour la Restauration et +3,9 % pour l’Hébergement. L’ensemble de l’indice Insee des prix (161 postes de consommation) commençait pourtant à se tendre légèrement, affichant alors une hausse annuelle de +2,8 %. Son ascension allait débuter.
Et survint l’embardée de 2022 avec l’explosion des prix de l’énergie : +32 % pour le gaz naturel et +9,9 % pour l’électricité en novembre de cette année là… L’indice HR grimpait alors à +5 % en rythme annuel, dont +4,8 % pour la Restauration et + 6 % pour l’Hébergement.
Fait exceptionnel, ce mois-là, l’ensemble de l’Indice Insee affichait une inflation supérieure (+6,2 %) à celle de l’HR. En raison, bien entendu, de la propagation de l’incendie des prix de l’énergie vers de nombreux autres postes de consommation. A commencer par les produits alimentaires (+13 %).
Décélération régulière pour la Restauration, irrégulière pour l’Hébergement
12 mois plus tard, l’Institut national de la statistique observait déjà un premier ralentissement. En novembre 2023, l’ensemble de l’indice décélérait à +3,5 %, loin encore de l’objectif de +2 % assigné par la Banque centrale européenne et la Banque de France. Il n’en était rien pour les services d’HR. L’inflation y pointait toujours à +4,5 %.
Comme nous l’avons déjà observé et expliqué, le rythme de fléchissement demeure plus lent que celui de l’ensemble de l’Indice Insee des Prix à la Consommation (IPC). Ceci en raison, tout particulièrement, des mécanismes de formation des prix des services d’hébergement.
Leur détermination, ne repose pas uniquement sur la répercussion de leurs coûts. Elle se fonde aussi sur une stratégie, jamais démentie, de prix dynamiques. Stratégie encore marginale dans la Restauration. Mais qui n’est pas sans montrer le bout de son nez…. Comme lors des JO, dans des établissements parisiens.
A partir de 2023, l’évolution de l’Indice HR est devenue systématiquement plus élevée, mois après mois. En octobre 2023, alors que l’ensemble de l’IPC s’affichait à +4 % en rythme annuel, celui de l’HR pointait à +5,4 %.
Pour autant, la tendance est clairement au ralentissement de l’inflation dans l’Hébergement Restauration. Malgré des soubresauts sporadiques dus à l’Hébergement et à sa politique de prix dynamiques.
Si l’on se base à nouveau sur des comparaisons annuelles, ce mouvement est général. Les services de Restauration sont passés, en rythme annuel, de + 4,8 % en novembre 2022 et 2023 (après +2,1% en novembre 2021…) à +2,4 % en novembre 2024.
Sauf nouvelle crise qui impacterait les prix de l’énergie et de l’alimentaire, sauf également déportement du coût du travail, une nouvelle hausse des tarifs de la restauration, semblable à celle du 1er semestre 2023 (culminant à +6,6 % en juin), parait exclue à court-moyen terme. Mais on ne peut pas écarter qu’il remonte légèrement en décembre.
Inflation moyenne annuelle ≠ inflation en glissement annuel
L’évolution, en revanche, parait plus accidentée pour les Hébergements. Ils affichaient +6 % en novembre 2022 (rythme annuel), puis + 3,4 % sur le même mois de 2023. Avant de regrimper à +4,2 % 12 mois plus tard.
Répétons-le : il s’agit de glissements annuels qui ne reflètent pas les très fortes hausses mensuelles intervenant au cours des 12 mois. De fait 1 mois plus tôt, octobre 2023, l’indice des prix des Hébergements fléchait encore à +7,2 %.
Pour mesurer l’effectivité réelle de la tendance baissière, il faudra attendre la publication par l’Insee en janvier 2025 de l’inflation moyenne annuelle en 2024. Cet indicateur compare, en effet, les prix d’une année donnée à ceux de l’année précédente. Alors que le glissement annuel compare les prix d’un seul mois d’une année donnée à ceux du même mois de l’année précédente.
Source : Insee
Traitement graphique : HR-infos
L’évolution annuelle des prix des services d’hébergement depuis janvier 1990
IPC-Services-dhebergement-HR-Infos-112024
L’évolution annuelle des prix des services d’hôtels – motels – auberges depuis janvier 1990
L’évolution annuelle des prix des services de restaurants et cafés depuis janvier 1990
L’INSEE actualise ses pondérations en élevant à nouveau la part des consommations des ménages
consacrées aux services de restauration et d’hébergement
