Déjà en forte augmentation en janvier (+5,8 % sur 12 mois), les tarifs des restaurants et des cafés ont atteint un nouveau plafond historique (+6,1%), étant dans l'obligation de répercuter au moins partiellement l'inflation galopante qui touche les produits alimentaires (+16,1 % sur 1 an) et l'énergie (+18,1 %). Ceux de la restauration rapide grimpent encore de +10,1%. Pas de baisse saisonnière dans les hôtels (+0,6 %) cette année, leur hausse annuelle se situant à +10,6 %. Les tarifs des villages vacances et résidences de tourisme (+2,6 % en février) restent en baisse sur 1 an (-2,5 %).
L’indice des prix de la branche progresse moins fortement
que l’ensemble de l’indice, malgré le nouveau pic des services de restauration
Source : Insee – traitement HR-infos
L’évolution annuelle des prix des services d’hébergement depuis janvier 1990
IPC-Services-dhebergement-HR-Infos- 022023
L’évolution annuelle des prix des services d’hôtels – motels -auberges depuis janvier 1990
L’évolution annuelle des prix des services de restaurants et cafés depuis janvier 1990
L’Insee modifie ses pondérations en élevant la part des consommations
des ménages consacrées aux services de restauration et d’hébergement
A noter que la pondération appliquée aux hôtels, motels et autres auberges est de nouveau plus élevée que celle des campings, résidences de tourisme et centres de vacances. Ils dépassent même leur pondération de 2019 (91 vs 87).
Ce qui tend à signifier que ces services d’hébergement sont redevenus plus importants dans les consommations touristiques des ménages.
Tous services confondus, les hébergements, avec une pondération de 196, pèsent davantage au sein de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) qu’ils ne pesaient en 2022 (137) et même en 2019 (177).
La méthodologie Insee
Interrogés par HR-infos, les experts prix de l’Institut expliquent partir des estimations semi-définitives de la consommation 2021. Ces estimations sont produites par la comptabilité nationale et valorisées aux prix de décembre de l’année 2022.
Ensuite, l’Insee applique des évolutions en volume fournies par les comptes trimestriels sur l’année 2022. « Nous prenons donc en compte dans l’évolution des montants de consommation à la fois un effet « Prix » mais aussi un effet « Volume » », explique l’Insee.
Ainsi, le poids des « restaurants et hôtels » en 2023 atteint 895. Ce constitue son niveau le plus élevé depuis 1990. Mais il avait atteind des niveaux assez proches au milieu des années 90.
Le poids des « services de restauration » en 2023 est de 699, niveau le plus élevé depuis 1990. Des niveaux proches avaient été observés au début des années 90 et des années 2000.
Le poids des « services d’hébergement » en 2023 représente 196. Un niveau élevé mais légèrement moins qu’entre 1993 et 1997.
Effet prix et effet volume se conjuguent pour porter le poids des restaurants et hôtels
à leur plus haut niveau depuis 1990
Qu’est-ce qui explique cette évolution importante entre 2022 et 2023 du poids du regroupement « restaurants et hôtels » ? « C’est d’une part un effet « Prix », explique l’Institut, puisque l’évolution entre la moyenne 2021 et décembre 2022 est de +5,3% et d’autre part un effet « Volume » évalué par les comptes trimestriels 2022. »
Surpris par la pondération des « services de restauration rapide et à emporter » (7 points en 2023 vs 6 en 2022), l’Insee répond à HR-infos que son niveau reste « faible » par rapport à l’ensemble « services de restauration » car le montant de départ (estimation semi-définitive 2021) était faible dans la comptabilité nationale. Et ce malgré un effet « Prix » (+5,9% entre les moyennes 2021 et 2022) et un effet « Volume » entrainant une augmentation de son niveau par rapport à 2022.
ON observe que l’augmentation du poids de la restauration rapide (7 vs 6, soit +16,7 %) est inférieure à celle de l’ensemble « restaurants et hôtels » (895 vs 660, soit + 35,6 %). La « rapide » représente moins d’1% de l’indice des prix à la consommation du regroupement.