Les attentats, les grèves et le sentiment d’insécurité, qui ont fait fuir les touristes étrangers, se sont traduits par un manque à gagner de 900 millions d’euros pour les hôteliers français en 2016, Paris représentant 90% de cette perte, selon le cabinet MKG Hospitality.
« Il s’agit de la plus mauvaise année depuis 2009 », assure le cabinet parisien. Cette année là, les TO avaient baissé de 4,6 points, les prix moyens avaient diminué de 1,8% et les RevPAR de 9,2%.
« Le manque à gagner est de 900 millions d’euros quand on prend en compte l’hôtellerie et les restaurants qui y sont associés, il est de 650 millions d’euros quand on prend l’hôtellerie seule », ajoute-t-il.
Les deux années précédentes (2014 et 2015) avaient déjà été marquées par une stagnation des performances hôtelières en France.
Selon MKG Group, en 2016, le revenu par chambre disponible (RevPar) a reculé de 5,1%. Cela s’explique par un repli conjoint du taux d’occupation des chambres de 1,2 point en moyenne mais aussi du prix moyen des chambres, avec une baisse de 3,3%.
Les régions Ile-de-France et Provence Alpes Côte-d’Azur (PACA), régions touchées par des attentats en 2015 et 2016, ont enregistré les performances les plus faibles.
Ces deux zones représentent plus de 50% du chiffre d’affaires hébergement de l’hôtellerie en France, ce qui explique l’impact sur les résultats nationaux.
L’Ile-de-France affiche un recul de 5,5 points de sa fréquentation et un repli de 14,6% de son RevPar, alors que PACA voit sa fréquentation baisser de 1,3 point et son RevPar reculer de 2,8%.
« L’Ile-de-France enregistre un manque à gagner de 870 millions d’euros en 2016, et Paris intra-muros 700 millions d’euros à elle seule », précise MKG.
A Paris, les palaces sont particulièrement affectés. Le segment haut-de-gamme (principalement implanté dans la capitale) voit en effet son RevPar chuter de 9,2%.
En province (hors PACA), les résultats sont tout de même positifs. La fréquentation a progressé de 1,5 point et dans le même temps, les prix moyens ont légèrement progressé de 1,9%.
Hormis Paris, les huit principales agglomérations affichent des résultats positifs et ont profité, pour certaines ( Lille, Toulouse, Bordeaux, Lyon, Marseille), de l’impact de l’Euro de foot et d’un calendrier d’événements affaires important.
Pour le réveillon du 31 décembre, la fréquentation dans les hôtels parisiens a été de 88%, chiffre en hausse de 14,4 points par rapport à 2015. « Mais on reste à près de 10 points de la fréquentation enregistrée en 2014 et on observe que les hôteliers ont pratiqué des prix à la baisse afin d’attirer une clientèle qui leur a fait défaut tout au long de l’année », affirme le cabinet.
Concernant les perspectives, MKG assure observer « des signes encourageants de reprise » et, depuis le mois de septembre, la fréquentation repart légèrement à la hausse.
L’année 2017 devrait être dans le vert par effet de comparaison avec 2016 mais également en raison d’événements importants: les salons Airshow à Paris et Vinexpo à Bordeaux et les championnats du monde de handball sur l’ensemble du territoire, note-t-il.
« Toutefois, cela ne devrait pas encore permettre de revenir au niveau de l’année 2014″, regrette MKG.
(Sources AFP-MKG) »