C’est un pavé dans la mare des statistiques que publie l’Insee. Et il va perturber ! C’est en effet la première fois que l’Institut national fournit une première estimation du poids économique des plate-formes d’hébergements touristiques de « particuliers à particuliers » et de leur part de marché comparée à celles des autres formes d’hébergement marchand.
Trois constats s’imposent à la lecture de cette étude (à consulter ci-dessous). En premier lieu, ce poids du collaboratif est très important : 16 % des nuitées touristiques en 2016, avec une pointe à 19,6 % sur le quatrième trimestre. Et il continue d’augmenter fortement : de + 30 % entre 2016 et 2015. En second lieu, ce mode d’hébergement doit désormais être intégré dans les bilans statistiques de fréquentation. En troisième lieu, faute justement de l’avoir intégré, les bilans des derniers exercices sont sans doute erronés.
Selon l’Insee, il conviendrait en effet de réviser à la hausse la fréquentation enregistrée en 2016. Celle-ci aurait en réalité augmenté de 2,6 % sur l’ensemble du champ des hébergements, alors qu’elle aurait diminué de 1,3 % sur le seul segment de l’offre professionnelle. Les 4,6 millions de nuitées perdues en 2016 dans les hébergements marchands exploités par des entreprises étant compensées par les 17,6 millions de nuitées supplémentaires enregistrées dans les hébergements dit collaboratifs.
Un quatrième constat, ou plutôt une autre hypothèse peut être avancée sur laquelle l’Institut devra plancher. L’hébergement collaboratif a sans doute provoqué des transferts de clientèle, des hébergements professionnels vers les hébergements privés. Mais il a pu aussi contribuer à une augmentation globale de la fréquentation touristique sur la destination France. Une hypothèse plausible qu’il convient de vérifier avec les plus grandes précautions.
Prudemment, l’Insee prévient qu’il s’agit ici d’une estimation effectuée certes à partir d’un échantillon large et représentatif mais qui n’englobe pas la totalité des plate-formes collaboratives opérant en France. Il n’est donc pas exclu que ces chiffres, pourtant déjà édifiant, sous-évaluent la réalité du phénomène… »