Le déclin de l'empire américain

Le temps où les chaînes hôtelières américaines trustaient le haut des classements mondiaux est révolu. Pour la première fois dans l’histoire de cette industrie, six des dix premières compagnies au monde ne sont pas originaires des Etats-Unis, selon l’actualisation à fin 2018 du « Ranking 325 Hotels World’s biggest compagnies » publié chaque année dans son numéro d’été par la revue américaine Hotels. Trois de ces six compagnies sont chinoises : Jin Jiang, Huazhu et BTG. Les trois autres sont, respectivement, britannique (InterContinental), française (Accor) et indienne (Oyo).

Pour la première fois également, une entreprise non américaine se hisse sur le podium. Jian Jiang International passe de la cinquième à la deuxième place, reléguant ainsi Hilton à la troisième, après avoir adopté, comme ses concurrentes US, les mêmes recettes. Des acquisitions de marques et de réseaux se chiffrant par milliard de dollars, au prix d’un endettement important. Voire excessif, comme dans le cas de trois autres groupes chinois, HNA Group, Anbang et Wanda Hotels & Resorts.

Depuis 2015, en effet, Jian Jiang, groupe public toujours contrôlé par la ville de Shanghaï, a mis successivement la main sur le Français Louvre Hotels (1 500 hôtels dans 54 pays), sur les Chinois Vienna (150 hôtels), Plateno et 7 Days inn (5 800 hôtels). Puis en 2017 sur l’Indien Sarovar Hotels (80 hôtels). Et enfin, à partir de novembre 2018 sur l’Américano-Scandinave Radisson Hotel Group (1 4000 hôtels en exploitation ou en développement de 200 000 chambres), racheté en deux temps à son compatriote HNA, pressé par le gouvernement chinois de se désendetter.

Jian Jiang ne compte pas s’en arrêter là. Il ne s’était pas caché de viser le Français Accor. En 2016, il commençait à ramasser des actions sur le marché jusqu’à posséder 15 % du capital dès juin, devenant ainsi le premier actionnaire du groupe. Sébastien Bazin, le PDG d’Accor, son conseil d’administration et l’Etat français lui-même se sont clairement opposés à une prise de contrôle. Jin Jiang depuis est redescendu à 12,5 % et ne possède toujours pas d’administrateur au sein du conseil.

L’autre « évènement » de ce classement mondial 2018, c’est l’apparition à la huitième place de l’Indien Oyo Hotels & Homes, dont Hotels souligne le modèle disruptif. Un positionnement super économique, des hôtels basiques et non standardisés convertis en franchise ou en baux, avec des « taux d’occupation élevés et des offres avantageuses optimisées par la technologie ». Selon la revue américaine, le fondateur d’Oyo, Ritesh Agarwal, âgé de 25 ans seulement, a réussi à lever plus de 1,5 milliard USD en fonds propres auprès de banques, de sociétés de capital-risque et même d’Airbnb. La valeur de son entreprise atteindrait déjà 5 milliards USD.

Hotels confie même qu’entre les données à fin 2018 de son classement et le moment où le magazine a bouclé son dossier (début de l’été), Oyo était passé de 13 344 hôtels à 23 000 et de 515 444 chambres à 850 000, auxquelles s’ajoutent 46 000 locations de logements. Oyo est désormais visible dans 80 pays, mais encore très majoritairement en Inde et en Chine. Oyo a fait une entrée prometteuse aux Etats-Unis, où il proposerait déjà 50 adresses dans plus de 35 villes et 10 États, y compris des destinations courues comme Dallas, Houston, Atlanta et Miami ! Et le serial entrepreneur Agarwal de projeter à l’horizon 2023 un parc mondial de 2,5 millions d’Oyo rooms. Ce qui en ferait le leader mondial.

Nous n’en sommes pas encore là. Fin 2018, l’Américan Marriott demeurait le seul groupe hôtelier à dépasser le seuil symbolique du million de clefs, avec une confortable avance sur son concurrent chinois (1,317 millions pour Marriott, 941 800 pour Jin Jiang, chiffres arrondis). Un seuil que la compagnie de Bethesda (Maryland) avait franchi en 2016 en rachetant Starwood Hotels pour la bagatelle de 14 milliards de dollars (12,5 milliards d’euros) après avoir surenchéri sur un consortium d’investisseurs chinois Anbang. Si l’empire décline, il ne chute pas encore ! »

Le temps où les chaînes hôtelières américaines trustaient le haut des classements mondiaux est révolu. Pour la première fois dans l'histoire de cette industrie, six des dix premières compagnies au monde ne sont pas originaires des Etats-Unis, selon l'actualisation à fin 2018 du "Ranking 325 Hotels World's biggest compagnies" publié chaque année dans son numéro d'été par la revue américaine Hotels. Trois de ces six compagnies sont chinoises : Jin Jiang, Huazhu et BTG. Les trois autres sont, respectivement, britannique (InterContinental), française (Accor) et indienne (Oyo).

Pour la première fois également, une entreprise non américaine se hisse sur le podium. Jian Jiang International passe de la cinquième à la deuxième place, reléguant ainsi Hilton à la troisième, après avoir adopté, comme ses concurrentes US, les mêmes recettes. Des acquisitions de marques et de réseaux se chiffrant par milliard de dollars, au prix d'un endettement important. Voire excessif, comme dans le cas de trois autres groupes chinois, HNA Group, Anbang et Wanda Hotels & Resorts.

Depuis 2015, en effet, Jian Jiang, groupe public toujours contrôlé par la ville de Shanghaï, a mis successivement la main sur le Français Louvre Hotels (1 500 hôtels dans 54 pays), sur les Chinois Vienna (150 hôtels), Plateno et 7 Days inn (5 800 hôtels). Puis en 2017 sur l'Indien Sarovar Hotels (80 hôtels). Et enfin, à partir de novembre 2018 sur l'Américano-Scandinave Radisson Hotel Group (1 4000 hôtels en exploitation ou en développement de 200 000 chambres), racheté en deux temps à son compatriote HNA, pressé par le gouvernement chinois de se désendetter.

Jian Jiang ne compte pas s'en arrêter là. Il ne s'était pas caché de viser le Français Accor. En 2016, il commençait à ramasser des actions sur le marché jusqu'à posséder 15 % du capital dès juin, devenant ainsi le premier actionnaire du groupe. Sébastien Bazin, le PDG d'Accor, son conseil d'administration et l'Etat français lui-même se sont clairement opposés à une prise de contrôle. Jin Jiang depuis est redescendu à 12,5 % et ne possède toujours pas d'administrateur au sein du conseil.

L'autre "évènement" de ce classement mondial 2018, c'est l'apparition à la huitième place de l'Indien Oyo Hotels & Homes, dont Hotels souligne le modèle disruptif. Un positionnement super économique, des hôtels basiques et non standardisés convertis en franchise ou en baux, avec des "taux d'occupation élevés et des offres avantageuses optimisées par la technologie". Selon la revue américaine, le fondateur d'Oyo, Ritesh Agarwal, âgé de 25 ans seulement, a réussi à lever plus de 1,5 milliard USD en fonds propres auprès de banques, de sociétés de capital-risque et même d'Airbnb. La valeur de son entreprise atteindrait déjà 5 milliards USD.

Hotels confie même qu'entre les données à fin 2018 de son classement et le moment où le magazine a bouclé son dossier (début de l'été), Oyo était passé de 13 344 hôtels à 23 000 et de 515 444 chambres à 850 000, auxquelles s'ajoutent 46 000 locations de logements. Oyo est désormais visible dans 80 pays, mais encore très majoritairement en Inde et en Chine. Oyo a fait une entrée prometteuse aux Etats-Unis, où il proposerait déjà 50 adresses dans plus de 35 villes et 10 États, y compris des destinations courues comme Dallas, Houston, Atlanta et Miami ! Et le serial entrepreneur Agarwal de projeter à l'horizon 2023 un parc mondial de 2,5 millions d'Oyo rooms. Ce qui en ferait le leader mondial.

Nous n'en sommes pas encore là. Fin 2018, l'Américan Marriott demeurait le seul groupe hôtelier à dépasser le seuil symbolique du million de clefs, avec une confortable avance sur son concurrent chinois (1,317 millions pour Marriott, 941 800 pour Jin Jiang, chiffres arrondis). Un seuil que la compagnie de Bethesda (Maryland) avait franchi en 2016 en rachetant Starwood Hotels pour la bagatelle de 14 milliards de dollars (12,5 milliards d'euros) après avoir surenchéri sur un consortium d'investisseurs chinois Anbang. Si l'empire décline, il ne chute pas encore !"
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Source de tous les tableaux : Hotels Mag 
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