Toujours plus riches, nos très riches ! Leur pactole 2016 : 14,2 milliards d’euros. C’est 1,5 milliards de plus qu’en 2015. Une progression record (+ 12 %) ! Petit bémol, ils ne sont plus que 31 à se partager le magot dont 2 milliardaires seulement (Pierre Bellon et Louis Le Duff). Cinq d’entre eux sont sortis du Top 500 des fortunes professionnelles de France. Ils n’étaient plus assez riches !
Car pour figurer dans le classement « Challenges », vous devez désormais déclarer au minimum 100 millions d’euros d’actifs, 25 millions de plus que l’an dernier… Exit donc Régis Arnoux (CIS) et Alain Ducasse, par exemple, qui se contentaient respectivement de 85 et 82 millions d’euros.
Avec un tel ticket d’entrée, on comprend mieux que les primo-accédants ne soient que deux cette année. Et encore ! Jean-Pierre Bansard et la fratrie bretonne Gad-Lebrun auraient du déjà apparaître dans le Top 500 il y a quelques années si les limiers de Challenges les avaient repérés plus tôt.
Il semble donc de plus en plus difficile d’accéder dans le Challenges 500 lorsqu’on exerce dans l’Hébergement Restauration. De fait, la majeure partie des fortunes professionnelles se sont constituées avant les années 2000.
Difficile mais pas impossible. La décennie 2005 -2015 aura tout de même vu éclore 4 ou 5 nouveaux conquérants. A commencer par Louis Le Duff, champion mondial du café bakery à intégration verticale (ses 7 usines Bridor fournissent son parc), Olivier Sadran (Newrest) l’as de la restauration aérienne, Olivier Bertrand, héritier certes bien né mais qui a su bâtir un petit empire diversifié, de Lipp à Burger King, en multipliant les acquisitions. Ou encore Olivier Carvin (Maranatha), expert (comptable…) en investissement hôtelier innovant et défiscalisé, passé de 8 hôtels en 2008 à une soixantaine aujourd’hui.
Cette année encore, les fortunes françaises de la branche sont en partie déconnectées des performances du marché français. C’est le cas pour les quatre premiers richissimes, Pierre et Bernard Bellon, Louis Le Duff et Robert Zolade, et pour Olivier Sadran. Tout simplement en raison de l’internationalisation à marche forcée de leur groupe, à grand coup de rachats.
Que les candidats se rassurent ! Il reste possible de faire son beurre en France. En innovant et en s’endettant pour mettre la main sur de beaux actifs. Ce que font Olivier Carvin et Olivier Bertrand par exemple.
Les fortunes de la majorité de nos fortunés sont donc bien le fruit d’une aventure entrepreneuriale qui associe en particulier le sens de l’innovation et de l’anticipation, le goût Et la maîtrise du risque. Ajoutons-y deux caractéristiques plus humaines qu’économiques celles-ci : une grande ambition personnelle et une forte personnalité (frisant parfois le caractériel…)
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