Les bilans détaillés dressés par l'Insee et les comités régionaux de tourisme ne laissent plus place au moindre doute. Malgré une présence plus marquée des touristes résidents en France, la fréquentation n'avait pas suffisamment repris de couleurs en juillet-août pour inverser la tendance. D'autant qu'elle s'est de nouveau fortement dégradée en septembre, leur chiffre d'affaires reculant de 45 %. Sur le 3 ème trimestre, période clef pour le secteur, les hôtels auront finalement enregistré une baisse de 33 % de leurs nuitées et de près de 40 % de leur CA.
Pour dresser ce bilan en chiffres, nous avons utilisé deux séries de publications de l’Insee. Des partenaires institutionnels ont apporté leur concours. En premier lieu, les comités régionaux du tourisme.
D’une part, une publication Insee Focus (30 novembre) sur le marché de l’Hébergement en septembre, avec un rappel de la période juillet-août. L’Insee analyse essentiellement l’évolution des nuitées, en les croisant avec différents critères : zones géographiques, régions, origine de la clientèle, type d’hébergement marchand et non marchand, gamme de l’hôtel…
D’autre part, différentes statistiques détaillées regroupées dans une base de données formant un Suivi des impacts de la crise sanitaire Covid19. Mise à jour le 18 décembre, elles épluchent une dizaine d’indicateurs. Nuitées. Taux d’ouverture des hôtels. Taux d’occupation. Chiffre d’affaires. Transaction par cartes bancaires. Evolution de l’emploi et du chômage partiel. Toutes ces données sont là aussi analysées par critères. Elles sont également examinées pour chaque région et chaque département.
Cette synthèse ne présente pas d’indicateur sur l’évolution des prix moyens et des RevPar. Nous n’avons pas pu disposer d’états statistiques émanant du secteur privé, suffisamment complets et fiables. De son côté, l’Insee ne traite pas de ces questions, hormis pour mesurer les évolutions dans son Indice des Prix à la Consommation (IPC). Nous avions signalé sur le mois de septembre une baisse historique des prix de l’hébergement, en particulier des hôtels. Baisse constatée également sur les mois d’octobre et novembre.
Un recul dans toutes les régions et toutes les gammes, plus pentu encore en Ile-de-France
Le recul de l’activité touristique est sévère en Île-de-France. Et près d’un hôtel sur dix y était encore fermé en septembre. Le nombre de nuitées hôtelières y chute de 69 % par rapport à septembre 2019. L’effondrement des nuitées des non-résidents (– 91 %) s’y conjugue avec la forte baisse de fréquentation de la clientèle d’affaires (– 63 %
/// Absence de résultat due à la nature des choses.
* Hors zones qui sont sur le littoral ou dans les massifs de montagne. Une zone urbaine sur le littoral est classée en littoral.
Lecture : en septembre 2020, par rapport à la même période 2019, les nuitées ont baissé de 17,5 % en Bretagne.
Champ : hôtels en France métropolitaine.
Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux et départementaux du tourisme. Enquête sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques, données provisoires.
Une baisse continuelle des chiffres d’affaires
Des trois secteurs observés, l’hôtellerie est celui qui enregistre chaque mois les plus fortes baisses. Contrairement à l’hôtellerie de plein air, qui a réussi à repasser dans le vert en juillet et en août.
La Restauration, pour sa part, a réussi à limiter ses pertes à partir de juillet, après les mois terribles de mars, avril et mai. Mais ses ventes devraient à nouveau rechuter en octobre et novembre, en raison du couvre-feu et du confinement.
Évolution du chiffre d’affaires par rapport au même mois de l’année précédente (en %)
Champ : le champ est celui des entreprises déclarant leur TVA mensuellement. La couverture géographique porte sur la France entière, à l’exception de la Guyane et de Mayotte où les entreprises ne sont pas assujetties à la TVA.
Avertissement : au niveau régional, les évolutions pour l’hôtellerie de plein air ne sont disponibles que pour le cumul sur 12 mois. Elles ne sont pas disponibles au niveau départemental. Ceci pour des raisons de fragilité des données lorsque l’on descend à un niveau géographique plus fin.
Hausse de fréquentation des résidents dans l’hébergement non marchand au 3e trimestre
En septembre 2020, sur l’ensemble des hébergements, marchands et non marchands, la fréquentation des résidents dépasse légèrement le score de septembre 2019. 80 millions de nuitées contre 78,6 millions d’unités.
L’érosion dans le secteur marchand
La légère hausse (47,1 M vs 33,4 M) dans l’hébergement non marchand (résidences secondaires, famille ou amis) contrebalance la légère baisse sur le marchand (32,9 M vs 33,2 M). En revanche, la hausse dans les autres hébergements marchands, en particulier dans les locations, ne compense pas tout à fait la baisse des nuitées en hôtels.
Lecture : en septembre 2020, les résidents de France métropolitaine ont passé 32,9 millions de nuitées dans de l’hébergement marchand et 47,1 millions de nuitées dans de l’hébergement non marchand
Champ : hébergements marchands et hébergements non marchands en France métropolitaine.
Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux et départementaux du tourisme. Enquête sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques, données provisoires.