En novembre, l'indice Insee des prix des services de Restauration et d'Hébergement est passé sous la barre des +2 % sur 12 mois (+1,9 %), après s'être maintenu à +2,2 % en septembre et octobre et à +2,4 % en juillet et août. Cette décélération provient d'un freinage de la hausse des prix des services d'Hébergement (+0,8 % en glissement annuel après +3,2 % en octobre), observé pour les hôtels (-8,7 % sur 1 mois, 4 % sur 12 mois) comme pour les campings et centres de vacances (-4,7 % sur 1 mois, -2,7 % sur 12 mois). Ceux de la Restauration reprennent légèrement (+2,1 % après +2 %).
Un ralentissement en trompe-l’oeil de l’inflation dans les services d’Hébergement
Du jamais vu depuis 2020 sur un mois de novembre ! En glissement annuel sur 12 mois, l’indice des prix des services d’Hébergement ne dépasse pas + 0,8 %.
Entre 2024 et 2021 pourtant, sur ce même mois de novembre, leur indice n’était jamais descendu sous la barre des 3 %. Avec en 2021 + 3,9 %. En 2022 + 6 %. En 2023 +3,4%. Et en 2024 +4,2 %.
Le seul taux inférieur des années 2020 remonte justement à l’année 2020. Une année sinistrée par le Covid-19 où l’inflation avait été négative de -0,6 %. Stigmate de la récession qui sévissait dans la branche. Un taux qui était resté encore légèrement négatif jusqu’en février 2021 (-0,1%) avant de revenir positif en mars de la même année (+1,1 %).
Répétons-le : il s’agit de glissements annuels qui ne reflètent pas les très fortes hausses mensuelles intervenant au cours des 12 mois. Pourtant, force est de constater que l’inflation a même été négative au cours des trois derniers mois (-25,4 %). Plus fortement encore que lors des mêmes mois de septembre-octobre novembre 2024 (-22,3 %) et 2023 (- 22 %).
Volatilité et saisonnalité des prix
Voilà qui témoigne encore de l’extrême volatité et saisonnalité des prix des hébergements soumise aux forces convergentes ou divergentes de l’offre et de la demande. Ce pic de volatilité étant atteint pour les campings et centres de vacances avec des reculs de prix de – 39,4 % au cours des trois derniers mois et de -2,7 % en glissement annuel.
Mais cette tendance peut très vite s’inverser et repartir de nouveau à la hausse avec l’entrée dans la haute saison hivernale, quand la demande s’envole à nouveau. En glissement annuel, l’indice de décembre 2024 n’était-il pas remonté à +8,8% !
Il serait par conséquent prématuré d’esquisser une tendance baissière de l’inflation sur l’année 2025. Cette tendance étant pour l’instant concentrée seulement sur novembre et le cumul septembre-octobre-novembre.
Pour mesurer son effectivité réelle, nous devrons attendre la publication par l’Insee en janvier 2025 de l’inflation moyenne annuelle en 2025.
Cet indicateur compare, en effet, les prix d’une année donnée à ceux de l’année précédente. Alors que le glissement annuel compare les prix d’un seul mois d’une année donnée à ceux du même mois de l’année précédente.
Source : Insee
Traitement graphique : HR-infos
L’évolution annuelle des prix des services de restauration et d’hébergement depuis janvier 1990
IPC – Services de restauration et d’hébergement – HR-infos -112025
L’évolution annuelle des prix des services de restaurants et cafés depuis janvier 1990
IPC-Restaurants-cafes-HR-Infos-112025
L’évolution annuelle des prix des services d’hébergement depuis janvier 1990
IPC-Services-dhebergement-HR-Infos-112025
L’évolution annuelle des prix des services d’hôtels – motels – auberges depuis janvier 1990
L’INSEE actualise ses pondérations en élevant à nouveau la part des consommations des ménages
consacrées aux services de restauration et d’hébergement
Globalement, la pondération du poste est légèrement plus élevée qu’en 2024 : 961 points vs 957 points. Un record ! Sollicité par HR-infos, l’Insee le confirme : la pondération du regroupement » restaurants et hôtels » est à son plus haut niveau historique.
En se basant sur les comptes nationaux trimestriels sortis le 31 janvier 2025 (https://www.insee.fr/fr/statistiques/8334270?sommaire=8334305), le regroupement a connu entre 2023 et 2024 une augmentation de +4,7% en valeur qui se décompose en un effet volume de +1,6% et un effet prix de +3,1%. Les dépenses de consommation des ménages en prix courants ont atteint 132 milliards d’euros sur 12 mois.
Les services de Restauration passent de 755 à 764 points, du fait d’une revalorisation des postes Restaurants, cafés (+4 points) et Cantines (+5 points). La pondération de la Restauration rapide reste inchangée, à 8 points.
Côté Hébergement, le regroupement Hôtels a perdu 12 points de pondération (90 vs 102). L’Insee, pour l’instant, ne fournit pas d’explications. L’effet prix de +2% a peut-être été contrebalancé par un effet volume en baisse.
En revanche, le regroupement centres de vacances – campings – gîtes, a certainement été stimulé par les effets prix des campings (+4,7 %), principal poste du groupement (49 points sur 87 en 2024) et des gîtes ruraux (+4,6 %, 23 points sur 87). Les effets volumes ne sont pas connus. Mais on sait que les campings et les gîtes ruraux ont plutôt performé en 2024 avec des fréquentations et des prix moyens de séjours en hausse.

Source : Insee
Traitement graphique : HR-infos
EN COMPARAISON DE 2023, LA HAUSSE MOYENNE DES PRIX
DE LA BRANCHE EN 2024 A RECULÉ DE DEUX POINTS !
Ce sont cette fois les services de restauration qui tirent d’abord l’inflation à la baisse
L’indice global des prix à la consommation a enregistré une forte décélération de l’inflation l’an dernier (+2 % après +4,9 % en 2023 vs + 5,2 % en 2022). C’est aussi le cas des services de Restauration & d’Hébergement, avec un +3,1 % enregistré après +5,1 % en 2023 et +4,7%.
La différence la plus marquante cette année dans l’évolution des prix tient au renversement de tendances dans la Restauration. L’inflation est retombée de + 5,8 % à + 3,2% dans la Restauration à table. Et de +7,7 % à seulement +2,8 % dans la Restauration rapide. La montée en gamme a ses limites aux yeux des consommateurs quand elles se traduisent par des notes de plus en salées, même en à emporter.

Source : Insee
Traitement graphique : HR-infos


