S’il est encore tôt pour dresser (ou déposer…) le bilan du quinquennat Hollande (ses successeurs s’en chargeront !), on peut en revanche déjà soutenir que jamais avant celui de Jean-Marc Ayrault un gouvernement français n’avait autant travaillé pour le Tourisme.
Travaillé, certes. Mais obtenu aussi des résultats ? Sur des sujets précis, certainement : visas en 48 heures, CDG express, oenotourisme, croisières, Mice…. Au niveau global, pas encore. L’accélération de la croissance dans cette industrie se fait toujours attendre. Et les attentats de 2015 et 2016 ne peuvent expliquer le ralentissement observé dès 2012.
C’est à partir de la préparation en 2013 des Assises du Tourisme, voulue par le premier ministre de l’époque Jean-Marc Ayrault, et de l’attribution en juin 2014 de la compétence « Développement international » à Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, que l’Etat s’est mobilisé. A la fin de ce même mois de juin, le chef de la diplomatie économique concluait ses Assises en révélant les » 30 décisions très concrètes en faveur d’un tourisme français, leader mondial ».
Pour lancer ces actions, certaines compliquées à mettre en oeuvre par le nombre de leurs intervenants, il fallait un homme orchestre au sein du quai d’Orsay, capables de mobiliser toutes les énergies au sein du millefeuille administratif français et des filières professionnelles elles-mêmes.
Cet homme fut et demeure Michel Durrieu. Plutôt que de faire appel à un haut fonctionnaire hors sol, Fabius a eu la clairvoyance d’engager sous contrat un homme du milieu, ayant fait ses preuves chez Nouvelles Frontières et Carlson Wagons Lits.
Son ancien patron parti au Conseil constitutionnel, Michel Durrieu a eu l’envie de raconter ses 48 mois de travail acharné dans l’ombre fabusienne. 48 mois au cours desquels l’Etat et la filière, fort d’une stratégie claire pour le Tourisme (« Structurer l’offre »), ce « Trésor national » selon les mots de Fabius, cette « Grande cause nationale » selon Hollande, a mis en route des mesures de court, de moyen et de long terme, dans un objectif assumé de 100 millions de visiteurs internationaux plus dépensiers et plus satisfaits.
Lire le témoignage de Michel Durrieu est donc hautement recommandable. C’est la promesse tenue de mettre le nez dans la fourmilière des prises de décisions de ces dernières années. Ce que nous avons fait. Il nous a accordé également une longue interview audio. Une bonne mise en bouche avant de se plonger dans la lecture de ses 310 pages.
Il reste à émettre trois voeux. Que le gouvernement issu des prochaines élections accentue l’effort, sans déconstruire les mesures lancées en 2014. Que Michel Durrieu poursuivre sa mission au delà de son terme contractuel (été 2018). Et que l’Etat nomme pour la première fois un Délégué interministériel au Tourisme. Le premier titulaire du poste serait tout trouvé !
«