35 % des avis déloyaux, selon la DGGRF, qui pointe aussi la responsabilité d’hôteliers
Révélée seulement début octobre, la dernière enquête réalisée en 2016 par la Direction de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes, confirme la récurrence de pratiques commerciales trompeuses. Les faux avis rédigés par les professionnels, leur entourage ou des prestataires spécialisés sont encore légion.
Le taux de non-conformité des avis est resté très élevé en 2016, 35%. Il ne baisse pas significativement par rapport aux années précédentes, même si un pic avait été atteint en 2013 (44,4 % d’avis non conformes).
Selon les enquêteurs des Fraudes, certains professionnels se font passer pour des consommateurs « dans le but de valoriser, de manière déloyale, leur entreprise ». Ce comportement a été « noté en particulier dans le secteur de l’hôtellerie, dans certains organismes de formation mais aussi dans les services entre particuliers ».
Des professionnels publient des avis avantageux pour leur établissement ou publient même de faux avis défavorables sur leurs concurrentes. Certains par ailleurs abusent de la modération pour supprimer ou cacher des avis négatifs, en les confinant dans les dernières pages.
Autre type de fraude : l’utilisation abusive de référence à la certification NF Z 74-501 vise à garantir les consommateurs que les avis qu’ils consultent correspondent à des expériences de consommation d’auteurs identifiés. Cette norme, rappelle la DGCCRF « permet uniquement de faire référence à une certification du processus de collecte, de modération et de restitution des avis. Mais « elle n’autorise pas à indiquer que les avis eux-mêmes sont certifiés, ce que font abusivement certains professionnels contrôlés. »
Décret no 2017-1434 du 29 septembre 2017 relatif aux obligations d’information des opérateurs de plateformes numériques
L’essentiel à retenir dans ce décret
L’opérateur doit indiquer de manière lisible et compréhensible:
- « 1° La qualité de l’offreur, selon que l’offre est proposée par un professionnel ou par un consommateur ou non-professionnel, en fonction du statut déclaré par celui-ci ;
- « 2° Si l’offre est proposée par un consommateur ou un non-professionnel : préalablement au dépôt de l’offre, les sanctions encourues par l’offreur s’il agit à titre professionnel alors qu’il se présente comme un consommateur ou un non-professionnel »
L’opérateur précise dans une rubrique spécifique et accessible à partir de toutes les page du site les modalités de référencement, déréférencement et de classement. Celle-ci comporte les informations suivantes :
- «1° Les conditions de référencement et de déréférencement des contenus et des offres de biens et services, notamment les règles applicables pour être référencé et les obligations dont le non-respect conduit à être déréférencé;
- «2° Les critères de classement par défaut des contenus et des offres de biens et services, ainsi que leur principaux paramètres;
- «3° Le cas échéant, l’existence d’un lien capitalistique ou d’une rémunération entre l’opérateur de plateforme et les offreurs référencés dès lors que ce lien ou que cette rémunération exercent une influence sur le référencement ou le classement des contenus, des biens ou des services proposés ou mis en ligne,.
Décret n° 2017-1436 du 29 septembre 2017 relatif aux obligations d’information relatives aux avis en ligne de consommateurs
L’essentiel à retenir dans ce décret
L’opérateur de la plate-forme doit préciser de manière claire et visible et à proximité des avis :
- L’existence ou non d’une procédure de contrôle des avis
- La date de publication de chaque avis
- ainsi que celle de l’expérience de consommation concernée par l’avis
- Les critères de classement des avis parmi lesquels figurent le classement chronologique
Dans le cas où il prévoit un contrôle, l’opérateur doit préciser :
- Les caractéristiques principales du contrôle des avis au moment de leur collecte, de leur modération ou de leur diffusion; «2o La possibilité, le cas échéant, de contacter le consommateur auteur de l’avis;
- La possibilité ou non de modifier un avis et, le cas échéant, les modalités de modification de l’avis
- Les motifs justifiant un refus de publication de l’avis
L’expérience de consommation s’entend que le consommateur ait ou non acheté le bien ou le service pour lequel il dépose un avis.
Ne sont pas considérés comme des avis en ligne les parrainages d’utilisateurs, les recommandations par des utilisateurs d’avis en ligne, ainsi que les avis d’experts.