Allant de 10 000 à 300 000 euros selon les Régions, ce prêt aux conditions avantageuses peut compléter utilement le Prêt Garanti par l'Etat. Il vise surtout à financer le BFR ou des investissements immatériels ou corporels.
Soutenu puissamment par l’Etat, dernier garant, et désormais également par les Régions, le secteur bancaire enchaîne les lancements de produits. Dernier en date, le prêt « Rebond » proposé par Bpifrance, avec un plancher à 10 000 euros et un plafond à 300 000. Le plafond effectif correspondant à celui des fonds propres ou quasi fonds propres de l’entreprise.
Ce prêt à taux zéro ou « préférentiel » vise à accompagner les entreprises dans la relance de leur activité. Sa durée n’excède pas 7 ans, dont 2 ans de différé d’amortissement du capital. Il n’oblige pas l’emprunteur à fournir des garanties personnelles.
Le prêt Rebond peut financer quatre situations. Un besoin de trésorerie lié à la conjoncture Covid-19. Une augmentation du besoin en fonds de roulement. Mais également des investissements. Investissements immatériels : coûts de mise aux normes (environnement, sécurité), recrutement et, frais de prospection, …. Ou investissements corporels à faible valeur de gage : matériel conçu/réalisé par l’entreprise pour ses besoins propres, matériel informatique…
L’entreprise doit donc se positionner sur l’une de ces situations. Si elle choisit l’investissement, elle devra justifier d’un projet, devis à l’appui.
Taux zéro et sans frais de dossier ou taux fixe préférentiel
Quant à son coût, le taux fixe préférentiel adopté varie selon les régions. Jusqu’à 50 000 euros, par exemple, les régions Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes pratiquent le taux zéro et le sans frais de dossier. Ces deux collectivités, d’ailleurs, ont automatisé le traitement des prêts allant jusqu’à 50 000 euros, via une plateforme co-développée avec Younited Credit. L’Ile-de-France applique même le taux zéro jusqu’à 300 000 euros.
Pour les prêts allant jusqu’à 50 000 euros, la réponse est en principe fournie dans les 48h et un décaissement sous 3 à 5 jours. Pour les prêts supérieurs à ce plafond, la décision interviendrait dans un délai d’une semaine. Victime sans doute de son succès, la région IDF a du vers le 12 mai suspendre sa plateforme, « temporairement », promet-elle.
Attention ! Le prêt doit en principe associer un partenariat financier, à raison de 1 pour 1. Sous forme de concours bancaire d’une durée de 4 ans minimum. Ou bien par des apports des actionnaires et/ou des sociétés de capital-risque. Ou encore, par des concours en quasi fonds propres (Prêts Participatifs, obligations convertibles en actions).
Une limite probable à l’obtention : une note de crédit Banque de France « faible » ou même « assez faible »
L’entreprise emprunteuse peut cumuler ce prêt Rebond avec d’autres prêts Etat ou Bpi qu’elle aurait déjà obtenues. Ce peut être le cas, par exemple, d’un hôtel-restaurant ayant contracté un prêt « Tourisme » ou un prêt « Hôtellerie ».
Auprès de la région Ile-de-France, par exemple, il peut se cumuler avec ses autres aides dites de « Relance ». Mais non des aides de « Sauvetage ». La région s’apprête d’ailleurs à adopter à la mi mai des produits spécifiques dans le cadre d’un « Plan de résilience ».
Une notation de crédit par la Banque de France égale ou supérieure « 5 + (Assez Faible) » risque malgré tout d’empêcher l’obtention du « Rebond ». « Cela se fera au cas par cas », indique l’Ile-de-France, contactée par HR-infos. « Pour toutes les entreprises qui ont des cotations supérieures à 5+, nous sommes en train de créer le fonds résilience pour n’oublier personne et empêcher à tout prix les faillites », précise son service de presse.